Blue Story - Tome 1 [1ER JET]

Chapitre 37

[ Point de vue : Dylan / Murder Me - Blood Red Shoes]

Plus tôt

— Bon. Tu m'as saoulé et t'as fait n'importe quoi, mais j'ai besoin de toi, Dylan. Alors mettons notre différend de côté et continuons nos recherches.

— Wow, change de disque, un peu. On n'ira pas voir ta réserve. C'est trop dangereux, on pourrait finir dans une centrifugeuse ou un truc comme ça. Et personnellement, je tiens à la vie.

— T'es vraiment qu'un lâche, c'est fou.

Assis dans le couloir tout juste éclairé par la lune, on a l'air de deux loques abandonnées. A chaque fois que je touche quelque chose, je ressens une sensation magnétique dans la main et l'électricité, qui ne se contrôle plus, sortir de mon corps.

Gabi abuse vraiment. Je n'ai, certes, pas été très cool, mais c'est sa faute et il est trop fier pour admettre ses conneries. Je veux dire, c'est difficile de parler calmement au lieu de se venger sur les autres ? Ses insultes me passent au travers. Je suis énervé mais il en a déjà trop dit à l'appartement pour que ça m'affecte encore. Enfin, c'est ce que j'essaye de me persuader.

Je jette un œil dans sa direction. Il regarde ses mains nues, ouvertes comme s'il demandait de l'argent, ses jambes tendues, dos courbé, visage fermé, regardant le sol.

— Pourquoi on a ses pouvoirs ? Pourquoi nous ? Pourquoi pas d'autres ? demande-t-il en redressant la tête.

Son ton a changé. Il affiche un air triste, la tête redressée, plaquée contre le mur. Il regarde le plafond.

— Parce qu'on a gagné des épreuves.

— Je suis sûr que c'était truqué.

Il tend sa main devant son visage et la fixe avant de serrer le poing.

— Vraiment, je ne comprends rien. Tout ça m'échappe et j'ai l'impression que ma vie n'a aucun sens. C'est assez horrible. Tu sais, parfois, j'ai envie de mourir.

Je déglutis. Sérieusement ? Ses confessions me font l'effet d'un coup en pleine poitrine. Mais qu'est-ce qu'il raconte, bon sang ? Il m'adresse un sourire que je ne capte pas. Aucune réponse ne me vient en tête. Il me fait de la peine.

Gabi se lève et me tend une main pour m'aider. Je l'attrape en signe de paix et le suit, peu importe où il va. Je ne sais pas ce qu'il manigance, mais je vais garder un œil sur cette andouille.

— Où est-ce que tu vas ?

— A la réserve.

Je m'arrête et soupire. Décidément, il ne lâchera pas l'affaire. Autant l'accompagner, au cas où l'autre fou viendrait à péter un câble. Ou Gabi.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons devant une porte comportant l'inscription « Privé ». J'en déduis que c'est là. Une simple porte, normale mais mystérieuse. Quand il y a écrit « Privé », ça me donne forcément envie de savoir ce qu'il y a derrière.

— Prêt ? lance-t-il, toujours souriant.

— Eh bien, oui. Maintenant, je veux savoir.

Gabi secoue la poignée, mais rien n'y fait, ça ne s'ouvre pas.

— Bon sang, toutes les portes sont toujours fermées, ici. Pourtant, Emma a dit qu'elle était ouverte. Et Sora n'est pas là quand j'ai besoin d'elle...

— En même temps, vu ce qui s'est passé... Et oui, normal que ce soit fermé, c'est écrit « Privé ». Apprends à lire ! je grogne, exaspéré par ses caprices.