Chapitre 38

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[ Point de vue : Gabi / A Weak Ago - letlive.]

Je pose ma main sur la poignée froide et la baisse doucement. Qui sait ce qu'il y a derrière ? Je veux connaître la vérité, connaître tous les sombres secrets de ce docteur qui se cache sans doute derrière la science pour justifier ses actions. Pour l'instant, je n'ai pas de réelles preuves, mais je compte bien en avoir.

Le grincement de la porte me fait frissonner. J'essaye de cacher ma peur mais c'est plus difficile que prévu. Le noir complet s'offre à moi, comme un trou sans fond, rempli de désespoir. Une odeur de sang séché me pique les narines, couplée à une odeur de mort.

Plus aucun bruit ne survient. Le silence est total. J'entends seulement la respiration saccadée de Dylan, caché derrière moi. Quelle lopette, celui-là... Je réactive la lampe torche de mon téléphone et hésite avant de l'envoyer vers la pénombre. J'ai peur de découvrir quelque chose de morbide, d'effrayant. Mais je veux savoir. Si cet endroit était caché, il doit bien y avoir une raison, non ?

Allez, quand il faut y aller, il faut y aller. Le flash éclaire vivement la pièce, m'octroyant un haut le cœur au passage. Je n'ai pas le temps de voir ce qu'il y a. Une silhouette imposante se jette sur moi. Deux grands iris brillants, rouges et colériques me fixent, la bouche grande ouverte, comportant ce qui semble être des crocs. Qu'est-ce que c'est que ça ?

La créature a l'apparence d'un homme, complètement nu, une cicatrice sous les yeux et des cheveux blancs tombant devant, me plaque au niveau des épaules. Son corps est envahi par la saleté et l'odeur pestilentielle m'attaque encore plus que celle de la mort. Il sent la pourriture, ses ongles sont tellement longs qu'ils sont comparables à des griffes et des morceaux de chair se décollent ça et là. La vision est difficile à tenir et je tente de la pousser mais, en vain : il est bien trop fort pour moi.

La pression exercée sur mon épaule est tellement douloureuse qu'elle m'arrache un grognement. Je me vois contraint de lâcher le marteau et ça n'arrange pas mon stress. Mes pensées s'emmêlent, je ne sais plus quoi faire. La silhouette s'apprête à enfoncer ses dents dans mon cou. Alors, c'est comme ça que je vais mourir ? Tué par une réplique de Twilight ?

D'un coup, le corps se fait basculer par un choc électrique. J'attrape le marteau et roule sur le côté pour me relever en vitesse. Mon sang ne fait qu'un tour et je comprends tout de suite que c'est maintenant ou jamais. L'arme vient s'écraser vers la créature mais la réplique du vampire contre d'une seule main, m'arrachant brutalement le marteau, toujours accompagné de son regard mesquin, puis le jette contre le mur.

L'objet s'encastre dedans et je me retrouve à esquiver une nouvelle tentative d'assassinat. Mon cerveau est en pilote automatique. Mes réflexes sont éveillés et tout devient naturel. Je ne réfléchis plus à un quelconque plan. Tout ce qui compte est de sortir vivant de cette bataille.

Du coin de l'œil, je vois Dylan se préparer à une nouvelle décharge électrique mais le vampire ne lui laisse pas ce plaisir. Il se jette sur lui avec une vitesse inexplicable.

— Dylan ! Le laisse pas te mordre ! je lui crie en me précipitant vers lui.

— J'essaye !

Il le retient tant bien que mal mais il semble déjà à bout de force. Le marteau. Il faut que je le récupère. J'y suis presque. Et merde. Une main entoure ma jambe et me fait tomber. Le coup me sonne un peu et je ne peux rien faire pour aider Dylan, la créature enfonce ses crocs dans son cou. Le rouquin hurle de douleur et ne peut plus se défendre.

Je me relève et tente d'ignorer que mon cœur est au bord de la crise cardiaque. Je sors le marteau du mur et assène un coup de toutes mes forces dans le dos du vampire. Il lâche prise et grogne avant de reculer. Il nous regarde une dernière fois puis choisit de prendre la fuite. Tant pis. La priorité est de sortir d'ici et de mettre Dylan en sûreté.

— Hey, ça va aller ? je lui demande en m'accroupissant à côté de lui.

— Ouais, je crois. Ça fait un mal de chien. Je déteste définitivement les vampires.

Je l'aide à se relever et passe son bras autour de mes épaules. Il marche avec difficulté, une grimace ancrée sur le visage et laisse sa main contre la morsure pour arrêter le saignement tant bien que mal alors que nous marchons vers la porte.

— Qu'est-ce que c'est que ce bazar, encore ? Des vampires... On aura tout vu, je maugrée, encore sous le choc.

— Tu m'étonnes. Je crois qu'il faut s'y habituer. On vit dans un monde de tarés.

— Sans ces créatures, les gens sont déjà fous. Alors là, c'est le pompon.

Une alarme retentit brutalement, comme celle des alertes incendies. La surprise me fait tressaillir et je manque de lâcher Dylan, qui se rattrape à ma veste.

— Qu'est-ce qui se passe, encore ? je fais.

— Aucune idée mais il faut trouver Théo. Il saura sans doute quoi faire pour moi.

Je jette un dernier coup d'œil à l'endroit d'où venait le vampire. Je suis tiraillé entre ma curiosité qui me souffle d'y retourner pour inspecter la pièce et mon bon sens qui me dit que c'est beaucoup trop dangereux de fouiller dans les affaires qui ne me regardent pas.

Finalement, nous sortons de la réserve ; je prendrai une décision plus tard. Dans le couloir, une silhouette s'approche à grands pas de nous. A la lumière filtrant de la fenêtre, je reconnais ce visage : le Doc. Comme si on n'avait pas assez d'ennuis comme ça. Il semble furieux et en nous voyant, je ressens à nouveau la pression de la dernière fois, qui me paralyse. La peur s'empare une nouvelle fois de moi et je ne peux plus bouger.

— Encore vous ! s'exclame-t-il sur un ton dédaigneux. Gabriel, je t'ai prévenu. Tes actions auront des conséquences. Tu ne sais pas ce que tu as fait !

Je ne réponds rien, prenant conscience que le monstre compte s'attaquer à quiconque se trouvera sur son chemin.

— Vous feriez mieux de rentrer chez vous et ne plus en sortir. Je n'ai pas le temps de m'occuper de vous, mais sachez que vous avez fichu un sacré bazar. Ce que vous avez libéré va tout détruire sur son passage.

Sur ce, il tourne les talons et nous abandonne, mains dans les poches de sa blouse blanche, sans doute prêt à rattraper le vampire. Une question me brûle les lèvres et je n'aurai peut-être jamais la réponse : pourquoi le Doc gardait un vampire assoiffé de sang dans une pièce secrète ? Et comment ça se fait qu'il y ait des vampires ?

Dylan lâche prise et s'allonge par terre, semblant en réelle difficulté.

— Il est culotté de nous dire ça, lance-t-il, essoufflé et en sueur. C'est lui qui gardait une créature dans sa cave.

— C'est ce que je me disais... Il va vraiment falloir qu'on décide ce qu'on fait avec tout ça. Mais pour le moment, je vais chercher Théo.

— Je sais pas si je tiendrai. J'ai mal et j'ai l'impression que ma peau est en feu, c'est horrible.

— Tiens bon, je ne te lâcherai pas.

— Merci. Malgré les broutilles que tu me sortais, au fond, tu tiens à moi. Je le savais.

— Dans tes rêves ! je réplique en riant. Tu restes ici, je reviens. Et évite de mourir, hein.

— T'inquiète, j'ai encore plein de choses à faire.

Il sourit tant bien que mal et ferme les yeux. Je me relève et part en direction de l'appartement de Théo. Il a intérêt à s'en sortir, la perspective de perdre quelqu'un d'autre ne m'enchante pas vraiment.

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Blue Story - Tome 1 [1ER JET]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant