Blue Story - Tome 1 [1ER JET]

Chapitre 28

[ Point de vue : Dylan / I wanna be your slave - Maneskin ]

Là, je suis vraiment trop sur les nerfs. Mes poings se serrent, mon souffle s'accélère, la tension est palpable ; il me sort par les yeux, ce type !

Qu'est-ce que... De l'eau glacée. Quelqu'un vient de me verser un seau d'eau gelée sur la tronche. Là, c'est vraiment trop. Mes vêtements sont imbibés de flotte, j'ai froid et Adrien ricane comme une hyène enragée sur fond d'électro déchaîné.

Les élèves autours éclatent de rire aussi et à cet instant, je me sens vraiment seul. Tout seul. Pour quoi finalement ? Parce que j'ai dragué sa blonde ?

Je me retourne lentement et retire ma veste de sport avec difficulté pour la lancer dans la tronche de celui qui tient encore le seau.

Ils cherchent la merde, ils vont la trouver. Je profite de la confusion du gars pour lui asséner un coup de genou dans l'estomac avec force. Honnêtement, je suis hors de mes gonds, là. J'en ai marre qu'on me traite comme ça, ça va cinq minutes.

Le mec tombe à terre après s'être agrippé le ventre dans un gémissement de douleur. J'aperçois un poing arrivé derrière moi, puis se faire arrêter par une silhouette en veste blanche : c'est Gabi. Il me sourit et pousse Adrien avant de lui envoyer un coup bien senti dans le crâne.

Une chevelure brune apparaît dans mon champ de vision et neutralise un autre ennemi qui voulait me mettre K.O. Nous nous retrouvons dos à dos, encerclés par des étudiants bourrés et drogués qui veulent ma peau.

L'adrénaline me pousse à l'attaque, renversant un des sbires par-dessus la table des alcools. Les bouteilles éclatent dans un bruit aussi divin que chaotique. Des débris de verre se collent dans sa chair, provoquant un son d'animal en détresse.

Mes bras se mettent à saigner, victimes eux aussi, mais moi, je suis habitué à la douleur. Chacun s'occupe d'un attaquant et nous ne formons plus qu'un.

Le combat se poursuit dans tout le salon, sous le regard interloqué des autres gamins qui n'ont rien demandé. Ils sortent en hurlant dehors, surtout les filles ; on se croirait au cirque.

Mon cœur ne cesse de s'emballer et la sensation de froideur disparaît progressivement à mesure que je me défoule sur ces pauvres victimes. Je n'ai peut-être aucun pouvoir, mais je sais me défendre.

Un autre type à lunettes se rue vers moi en gueulant, mais une pichenette plus tard, il tombe au sol comme un misérable insecte. La jouissance du combat me coupe du monde et je ne vois pas la chute arriver. Adrien s'est relevé et il m'en veut. Mon dos a glissé jusqu'au mur et mes fesses qui ont heurté le sol me font un mal de chien.

Son visage est crispé par la haine et sa tempe saigne, lui donnant un faux-air de viking en colère.

— Je vais te crever, Damien ! rugit-il, essoufflé, mains tremblantes et doigts gigotants.

Il s'avance vers moi et m'attrape le col du t-shirt pour me soulever jusque dehors. Sa force m'impressionne : c'est un colosse. J'ai une carrure assez faible mais quand même. Il me porte comme si j'étais un vulgaire sac à patates.

Je me débats comme je peux, mais impossible de me défaire de sa poigne. On arrive à la piscine et mes jambes touchent presque l'eau. Je regarde de tous les côtés, au cas où un objet me serait utile, mais rien n'est à portée de main.

Il baisse mon corps progressivement, jusqu'à ce que mes chaussures soient dans l'eau, bleue, illuminée par des petites lumières sur les surfaces. Bon sang, cette enflure veut me noyer ou quoi ?

La veine de son front semble sur le point d'exploser, ses yeux sont injectés de sang, ses dents sont serrées et crissantes. Les invités regardent avec amusement la scène ; certains encouragent même Adrien, c'est pour dire.