Chapitre 63

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[ Point de vue : Gabi / Weight of the World - Harry Was Here ]

Merci, Stéphane.

Pas de quoi, mon bichon. La soirée a été bonne à ce que je vois.

Je jette un regard gêné à Emma, assise à côté de moi sur le siège arrière. J'éternue et Stéphane sourit d'amusement ; je suis bien content de m'être rappelé son prénom. Il est gentil comme une crème, je suis sûr qu'on n'aura pas de problème avec lui. Il a juste essayé de me draguer deux fois mais ça, c'est un détail.

Sur le trajet du retour, il nous raconte ses aventures de lycéen et s'arrête plusieurs fois pour me laisser vomir dehors. Je ne sais pas ce qui se passe, mais ce n'est pas la grande forme. Stéphane sort de la voiture et se poste à côté de moi.

— Ça va, petit ? Tu veux qu'on s'arrête à l'hôpital ? Je ne te fais pas payer plus.

— Non, non, ça va aller. J'ai pris de la poudre tout à l'heure, ça doit être à cause de ça, je réponds en m'essuyant la bouche avec un mouchoir qu'il me tend.

— Possible, oui. Ça ira mieux dans quelques jours, explique-t-il en riant.

Je souris en haussant les sourcils. Quelques jours ? Super. Je reprends mon souffle puis retourne dans la voiture, impatient d'arriver. Le trajet se passe sans plus d'encombre et nous arrivons rapidement près du campus. Je demande à Stéphane de nous laisser, Emma et moi, sur le bord de la route à côté d'un champ, histoire qu'il ne voit pas où nous rentrons.

Arrivés dans l'enceinte du grand bâtiment, je passe à l'appartement pour prendre mon équipement de combat pendant qu'Emma porte un regard intrigué sur chaque pièce. C'est vrai que je venais tout le temps chez elle.

— C'est donc à ça que ressemble ta chambre, dit-elle, intriguée.

— C'est vrai que tu n'es jamais venue. En tout cas, je suis prêt. Allons-y.

Chargé de mon katana que je porte à la ceinture de mon long short, je pars retrouver ce fichu vampire, même si je n'ai aucune idée d'où il a terminé, Emma sur mes talons. Les couloirs sombres sont déserts. Tout le monde est à la fête ou chez soi, comme il y a cours demain. Il va falloir rester discret.

— Par hasard, tu ne saurais pas où se trouve le monstre ? je demande, même si je n'attends pas vraiment de réponse.

— Je suis morte, je vais où je veux, répond-t-elle en sautillant avec enthousiasme. Le Doc le garde dans son labo, il n'a pas réussi à le décongeler.

Je souris en coin ; c'est presque trop facile. Sans crier gare, le clone d'Emma se retrouve avec la lame de mon katana contre sa gorge laiteuse. Elle déglutit et affiche un air paniqué.

— T'es qui, à la fin ? Ton explication ne tient pas debout, je murmure en la faisant reculer contre le mur.

Elle ferme les yeux, puis les rouvre, larmoyante.

— Je t'en prie, Gabi ! C'est moi, Emma. Pourquoi est-ce que tu réagis comme ça ? implore-t-elle.

Je serre les dents et avance la lame, qui perce sa peau, émettant une goutte de sang. Elle me prend vraiment pour une tanche. Qui est cette nana ? Comme je ne recule pas, la fausse Emma comprend que je ne suis pas dupe et se met à rire.

— Oh, tu aurais vu ta tête ! se met-elle à glousser.

Je l'observe en serrant les poings, tout en essayant de garder mon calme.

— « Oh oui ! Han ! Je vais jouir ! », imite-t-elle en simulant des gémissements.

Ok, là c'est trop. Je plaque mon bras sous sa gorge et appuie légèrement contre sa trachée. Elle ne bronche pas et affiche un air blasé en soufflant.

Blue Story - Tome 1 [1ER JET]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant