Chapitre 24

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[ Point de vue : Dylan / Breathe your name - Sixpence None The Richer ] 

— Tout le monde est prêt ? On peut y aller ?

Je hoche la tête et vérifie mon sac, principalement rempli de vêtements et de deux couteaux. On monte dans la voiture puis Théo, qui va nous soutenir durant la mission, démarre en direction de la capitale. Deux heures plus tard, à cause des embouteillages, nous voici à Paris.

J'y suis rarement allé et l'odeur du métro était insoutenable. Je me sentais oppressé et les gens étaient désagréables. Gabi et Sora se disputent à propos d'un film que je ne connais pas. Moi, je regarde les rues par la fenêtre, en espérant que la mission se passe bien. Ça me fout les jetons. On s'est entraînés, c'est vrai, mais là, on doit protéger un inconnu et on est dans la vraie vie.

Les magasins chics et les Parisiens en tenue de luxe défilent avant que le voiture ne s'arrête. Des mecs en costard postés devant une grille avec des piques en or arrivent devant nous. Théo ouvre la fenêtre côté conducteur et leur montre une carte.

La grille s'ouvre et la voiture s'engage dans une allée en minuscules cailloux blancs. Waw, cette baraque doit valoir un bras. Immense, architecture mi-ancienne, mi-contemporaine et terrasse gigantesque. Je parie qu'il doit y avoir une piscine en plus et le jardin avec.

Nous sortons, sacs sur le dos et Gabi pousse un cri d'admiration, comme s'il s'était fait la même réflexion que moi. Théo réajuste son polo et son pantalon droit qui lui donnent un air mondain puis enlève ses lunettes de soleil.

Un homme en costume rose pétant, cheveux courts noirs et peau bronzée arrive, suivi d'un ado boutonneux, cheveux bouclés blonds, en survêt orange et aux sneakers hors de prix noires et holographiques, genre édition limitée. Il reste en retrait pendant que, ce qui semble être son père, serre la main de Théo. Il nous regarde puis lance un sourire blanc sous appareil dentaire.

Sora lui fait un petit signe de la main et Gabi lui sourit rapidement.

— Bonjour, vous avez fait bon voyage ?

— Oui, très bien, merci.

— Ce sont vos agents, c'est ça, monsieur... Menidi ? demande le mec en nous pointant du doigt.

— C'est ça. Je pense qu'il serait préférable de discuter à l'intérieur, monsieur Morel.

Tout ce petit monde se dirige alors à l'intérieur. La baraque est monstrueuse. Marbre, pièces par centaines, table pouvant accueillir une cinquantaine de personnes, fauteuils similaires à ceux qu'on voit dans les châteaux. Un mix entre modernité luxueuse des villas et rusticité des châteaux.

Nous nous installons dans un canapé en velours en face d'une télé beaucoup trop grande. Une fenêtre donne sur le jardin et, je vous le donne en mille, une piscine creusée accompagnée de transats et d'un barbecue.

Une dame en uniforme de majordome nous sert des cafés et des gâteaux bretons sucrés. Sora mange directement, comme à son habitude, mais Gabi et moi nous regardons, pas très à l'aise.

— Alors, vous allez rester deux mois, c'est ça ? demande Morel en souriant, dévoilant une dent en or ridicule, avachi sur un fauteuil, jambes écartées.

— Exact. Du moins, c'est ce qui est prévu à la base, le temps que les choses se calment, répond Théo en prenant la tasse de café.

— Oui c'est... regrettable, ce qu'il se passe. J'espère que la situation va vite se tasser. Je n'aime pas trop avoir des inconnus chez moi, vous comprenez.

Théo sourit nerveusement, visiblement gêné par l'attitude du gars. Ce Morel est un politique influent et ses propos ne plaisent pas à tout le monde, selon le dossier de mission. Il y a eu une émeute à son dernier rassemblement et il a failli se prendre une balle par un sniper. Il a eu peur pour son fils, voilà pourquoi on doit le protéger. Pendant ce temps, ce gars ira se prélasser à Dubaï sans lui pour un voyage d'affaires parce qu'il doit rester dans son école pour riches, afin d'essayer de réussir son année de commerce.

Blue Story - Tome 1 [1ER JET]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant