23.Lexy

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Je ne me sens pas à l'aise et pourtant je me sens chez moi. Je l'observe répondre aux questions qui s'enchainent de Malika. Son stresse a duré le temps de commencer et ensuite elle a repris son attitude de ... Mal quoi. Elle s'est installée sur le canapé et a volontairement relevée sa jupe devant lui afin de lui montrer le plus de son corps possible. Mais, il ne me semble pas avoir vu de réaction du coté d'Ethan. Je ne suis pas surprise qu'elle cherche à le séduire. A l'observer, je le trouve de plus en plus parfait. Son visage n'a aucune imperfection et ses yeux bleus reflètent la pureté de son âme.

Mais qu'est ce que je dis moi! Je divague réellement.

- Oh pardon... lui dit-elle. Je ne savais pas.

Elle lui pose une main sur le genou et remonte en lui caressant la cuisse d'un signe qui pourrait sembler réconfortant mais je sais que mon amie est en train de tâter le terrain, il est open ou pas? Oui ! Même après la révélation qu'il vient de faire, Malika cherche à savoir. Il n'y a pas de bon ou de mauvais moment pour savoir. Alors, dès qu'elle en a l'opportunité, elle fonce. Mais là... je crois qu'elle rencontre quelques difficultés à pénétrer dans la bulle d'Ethan.

- Ca fait longtemps...lui répond-il en lui prenant la main. J'ai survécu! 

Et il repose sa main sur le canapé comme si de rien n'était. Après Leyna, voici Malika. Les deux ont essuyés un refus du beau joueur de foot et étrangement, ça me fait sourire. Il pose ses yeux sur moi et mon ventre se met à bouillir. Une sorte de boule pesante qui m'assèche la gorge. Pourquoi ça me met si mal à l'aise de croiser son regard?

J'ai du mal à écouter les autres questions. Mon cerveau se noie dans ses prunelles, je vois les vagues dans le bleu de ses yeux et je ne peux m'empêcher de penser que ce garçon n'est pas humain! Comment peut-on être aussi beau? Comment peut-on être si proche de la perfection? 

Je vois ses lèvres bouger mais il ne me quitte pas des yeux et je n'ai pas envie qu'il le fasse. Je ressens toujours cette boule mais si on me demande rien, je trouve la sensation acceptable. Je soutiens son regard. 

- Ethan! l'interpelle Malika

Il décroche ses yeux de moi pour revenir à mon amie. Elle le regarde, me regarde et de nouveau le regarde en plissant les yeux de réprobation. Je sens que mon amie n'est pas contente. Ethan semblait pourtant répondre aux question, je voyais sa bouche bouger.  

- Lexy, tu veux aller... (elle regarde autour d'elle) Je ne sais pas moi ! Ailleurs quoi ! 

Nous nous consultons avec Ethan et il me sourit en haussant les épaules d'un air coupable. J'ai l'impression d'avoir un enfant de dix ans qui a commis une bêtise et pour lequel quelqu'un d'autre se fait réprimander.

Je ne bouge pas pendant quelques secondes. Mes jambes vont certainement peser une tonne après avoir été aussi déstabiliser par Ethan. Mais Malika croise les bras sur son torse et là je sais que je n'ai plus le choix. Ma robe est trop courte et je la tire vers le bas lorsque je me relève. Elles ont fait n'importe quoi! J'ai une démarche d'homme et elles m'ont habillées trop court! Je vais être ridicule. Bon, je prends mon courage à deux mains et m'éloigne d'eux en évitant soigneusement de croiser le regard d'Ethan. J'ai bien trop honte!

Je tourne sur moi même dans un premier temps, ne sachant pas vraiment où je peux me rendre sans déranger Madame la grande journaliste! Je me tiens derrière le canapé et elle me fait un signe de m'éloigner un peu plus.

Quelle galère! Il faudrait limite que je m'échappe de cette maison! Elle serait contente! Elle pourrait faire ce qu'elle veut avec lui! Ca m'énerve et je m'approche des escaliers. Je regarde autour de moi et là je tombe sur l'un des tableaux les plus merveilleux que j'ai jamais vu!

Je n'y connais absolument rien en peinture. La femme qui est représentée a les cheveux très long, sa robe est grisâtre, très longue aussi et elle est en mouvement pour sortir par une porte qui fait toute la grandeur du tableau, immense à coté d'elle. Son corps est dessiné avec précision comme si la personne avait passé des heures à l'observer. Les détails de sa robe, les courbes à travers le tissu léger. Le visage de cette femme me semble soudain vaguement familier.

Il y a également tellement de tristesse, du noir, du sombre... les coups de crayons sont hachés par moment comme si la personne ressentait de la colère en peignant. Je suis persuadée que celui qui a peint se tableau n'a pas imaginé cette femme mais l'a peint avec son cœur et son cœur meurtri. 

- Il te plait?

Retiens moi*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant