La Princesse des Monts Vertigineux (tome 2)

Chapitre 8. Amnésie

Chapitre 8. Amnésie

- Au secours ! Je vous en prie ! hurlait Christopher.

Deux infirmières en blouse blanche ouvrirent la porte et se précipitèrent vers lui. Etendu sur le sol, il se tenait la jambe à deux mains.

- Que se passe-t-il ? maugréèrent-elles d'une voix agacée.

- La douleur est...insupportable ! dit-il en soufflant comme un bœuf.

Dès l'instant où les infirmières se regardèrent, Christopher en profita pour saisir une de ses béquilles et assena un grand coup sur le dos de la plus vieille des femmes. L'autre tenta de donner l'alerte mais il l'a réduisit rapidement au silence en lui faisant subir le même sort que sa collègue.

Il peina à se remettre sur ses jambes. Lorsque se fut fait, il se baissa pour ramasser l'autre béquille avec un grognement de douleur, ses côtes n'appréciant pas d'être ainsi malmenées et récupéra le trousseau de clef qui pendait à la ceinture de l'infirmière aux cheveux grisonnants.

Il clopina jusqu'à la porte et vérifia que personne n'était en vue avant de sortir. Satisfait, il enferma à double tour les infirmières qu'il avait assommé et se dirigea vers la chambre indiquée par Salandria.

Indécis, il frappa doucement à la porte, parcourant les environs d'un regard angoissé. Comme personne ne lui répondait, il l'ouvrit en veillant à ce qu'elle ne grince pas.

La blancheur de la chambre lui agressa les yeux. A part cela, la pièce ressemblait en tout point à celle qu'il venait de quitter, à une exception près, celle-ci avait des barreaux en fers aux fenêtres. La lumière pâle du soleil éclairait le lit, une femme s'y trouvait, apparemment mal en point.

Dès qu'il reconnut Darkshadow, le cœur de Christopher battit plus fort. Elle paraissait si belle ainsi, le soleil parant sa chevelure brune de reflets dorés.

Il s'avança prudemment jusqu'au lit et remarqua des fils qui pendaient à son côté. Curieux, il baissa délicatement le drap blanc pour révéler la main droite de Darkshadow, entravée. Un liquide sombre, inidentifiable, passait dans les fils, reliés à une seringue plantée dans sa chair.

Son visage était blanc comme de la craie, si bien que la Reine semblait être morte.

Horrifié, Christopher arracha les fils aussi vite qu'il le put et décrocha aussi doucement que possible la seringue. Enfin, il libéra la main de Darkshadow des liens qui l'emprisonnaient. Sa main s'attarda un instant sur la sienne, elle était glacée.

Alors qu'il se penchait pour vérifier si son cœur battait encore, la Reine se réveilla d'un coup, le faisant sursauter. Elle bougea si vite qu'il n'eut pas le temps de se retirer. Elle l'attrapa par les cheveux. Grimaçant de douleur, Christopher tenta de décrocher ses doigts mais sa prise se raffermit. Son visage était si proche du sien que le prince rougit, mais la Reine demanda d'une voix sèche : Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?

- Je t'en prie lâche-moi ! implora-t-il. C'est moi ! Christopher ! s'écria-t-il ensuite.

Le visage de la Reine se contracta.

- Quoi ? ! gronda-t-elle. Je ne connais aucun homme de ce nom ! Va-t'en ! ordonna-t-elle en le relâchant.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? répliqua le prince d'une voix brisée.

- Rien du tout ! Elle ne vous connaît pas ! Sortez de cette chambre ! s'exclama quelqu'un.