Chapitre 23. Le passé revient au galop

36 5 0
                                    

Chapitre 23. Le passé revient au galop

- Désormais on t'appellera Darkshadow ! Adélia a disparu pour toujours ! prononça le Maître avec cérémonie, plaquant un baiser possessif sur les lèvres de la jeune femme.

La nouvelle Reine se tenait bien droite sur son trône, levant fièrement la tête.

Il avait réussi...ne cessait-elle de penser.

Voilà six mois déjà qu'il la harcelait, ne lui laissant aucune seconde de répit. Depuis qu'il l'avait frappé d'un coup de cravache, il avait semblait-il repoussé à plus tard toutes ses affaires pour « s'occuper » ou plutôt s'acharner sur elle.

Il avait commencé par lui imposer des règles très strictes. Elle ne devait parler à aucune servante, ne plus adresser la parole à sa dame de compagnie ni montrer d'affection à aucune bête, que ce soit à son cheval ou au dragon qu'il lui avait offert.

Si elle désobéissait, c'était la personne où l'animal à qui elle avait parlé ou témoigné de l'affection qui en pâtissait. Le Maître était ainsi allé jusqu'à exécuter un pauvre clochard à qui elle avait discrètement lancé une pièce. Les habitants n'avaient pas dit un mot, aucun n'avait tenté d'empêcher l'exécution. Ils étaient terrifiés par le Maître même s'ils ne l'avaient jamais vu en personne. Pas plus terrifiés qu'elle-même ne l'était  s'était-elle dit.

Adélia était même obligée de se cacher pour pleurer car un jour le Maître l'avais surprise et au lieu de la réconforter, il l'avait enfermé dans sa chambre pendant deux jours sans boire ni manger.

Une fois sortie, elle avait décidé de lui obéir sans discuter. Elle avait de moins en moins la force de se rebeller. Un autre jour, elle avait surpris le Maître en compagnie d'une femme qu'elle n'avait jamais vu. Ils étaient enlacés à même le sol de la salle du trône et s'embrassaient à pleine bouche. Horrifiée, elle avait claqué violemment la porte derrière elle avant d'en voir d'avantage et s'était enfuie en direction du jardin.


Valtat n'aurait jamais toléré cela ! avait-elle pensé en s'asseyant sur une marche, n'ayant pas le courage de poursuivre son chemin jusqu'à l'endroit qu'elle aimait tant et où elle se réfugiait il y a avait quelques années. De là où elle était, elle pouvait seulement apercevoir les fleurs du jardin à l'abandon qui n'avaient pourtant rien perdues de leurs couleurs.

Quelques minutes plus tard, Il s'était assis à ses côtés, silencieux comme à son habitude. Réajustant sa chemise et rebouclant sa ceinture comme si de rien n'était, il s'était raclé la gorge.

La jeune femme avait levé les yeux vers lui, elle n'espérait pas de cadeau de sa part pour son anniversaire, il ne lui en avait pas fait depuis cette danse, aussi fut-elle surprise lorsqu'il lui tendit un petit paquet soigneusement enrubanné.

- Vas y ouvre le ! ordonna le Maître.

Inquiète de ce qu'elle trouverait à l'intérieur, s'imaginant tout à fait qu'il serait parfaitement capable de lui offrir un doigt coupé ou une horreur du même genre, la jeune femme obéit néanmoins sans discuter, déballant fébrilement son cadeau.

Elle découvrit une petite boîte ronde, le Maître l'encouragea du regard.


Alors, elle souleva le couvercle avec délicatesse et découvrit avec effroi...une bague, brillante comme un diamant. C'était presque pire que le doigt coupé pensa-t-elle.

La Princesse des Monts Vertigineux (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant