Chapitre 15. Remonter le temps

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Chapitre 15. Remonter le temps


C'était un jour pluvieux, il faisait toujours beau sur les plaines de Calangandi, le soleil finissait toujours par percer les nuages...excepté aujourd'hui. Adélia contemplait le Royaume magnifique qui s'étendait sous elle. Voilà déjà une semaine qu'on l'avait enlevé à sa vie, à ses proches...du moins ceux qui lui restait.

Deux hommes, l'un déjà âgé mais qui dégageait une telle autorité qu'il l'avait effrayé, l'autre jeune et séduisant qui semblait avoir son âge avaient forcé la porte de chez elle et l'avaient arraché à sa mère...Non ! se reprit Adélia, la tristesse et la colère emplissant son cœur, elle n'avait rien fait pour les empêcher de la prendre, en réalité sa mère semblait même les attendre, elle l'avait laissé partir sans faire un seul geste ! Cette lâche l'avait abandonné !

Elle sursauta comme les battants dorés de la salle du trône venaient de s'ouvrir, laissant passer une vieille femme, chargée d'un plateau remplit de victuailles.

Cette dernière le déposa sur une petite table qui se trouvait là et s'éclipsa sans dire un mot.


Elle ne l'entendit pas approcher, c'était toujours comme ça avec lui, du moins, depuis qu'elle le connaissait.

- Mon père te trouve prometteuse...je me demande pourquoi...moi, tout ce que je vois, c'est une gamine empotée...une incapable ! cracha le jeune homme qui avait participé à son enlèvement, elle lui avait demandé son nom à plusieurs reprises mais il avait refusé de lui répondre, allant même jusqu'à exiger qu'elle le nomme le « Maître ».

- Un jour ce sera mon titre ! lui avait-il assuré, je gouvernerais ce château et tous m'obéiront et me respecteront, y compris toi !


Adélia serra les poings, qu'est-ce qu'elle aurait aimé lui faire ravaler son sourire qu'il pensait ravageur ! A vrai dire, le jeune homme la troublait, lorsque ses yeux se posaient sur elle, ils semblaient percer tous ses secrets...

- Tu n'as pas autre chose à faire qu'embêter les gens pauvre idiot ! répliqua-t-elle en lui adressant une grimace.

- Oh le petit bébé m'a parlé ! la provoqua-t-il encore.

Adélia fit mine de se jeter sur lui ce qui décupla l'hilarité du jeune homme.

Avant que son poing ne l'atteigne, Il entra. Tout ce qu'elle savait de Lui, c'est que tout le monde le craignait et l'admirait en même temps, les cheveux grisonnant, l'homme que tous nommaient secrètement « Le Tyran » s'avança, suivit par sa garde rapprochée.

La main d'Adélia retomba.

L'homme fit un signe discret aux soldats qui s'immobilisèrent, le laissant approcher seul vers eux.

- Adélia ma chérie ! Je suis ravi de voir que tu as fait connaissance avec mon fils ! s'exclama-t-il en lui tendant les bras. Incertaine, la jeune fille jeta un regard vers le jeune homme, il l'observait d'un regard noir. Sans tenir compte de la fureur de son fils, l'homme serra brièvement la jeune fille dans ses bras, lui ébouriffant les cheveux au passage.


- Il n'arrête pas de me rabaisser ! Je le déteste ! échappa Adélia, observant le jeune homme du coin de l'œil.

L'homme se tourna vers son fils, le visage transfiguré par la colère.

Celui-ci leva les mains en signe d'innocence : c'est elle ! protesta-t-il, elle n'arrête pas de geindre ! Et tu dis que cette fille à seize ans ? ! Pourquoi est-on allé chercher cette gamine immature ? se plaignit-il.

La Princesse des Monts Vertigineux (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant