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Jîhen

Alors moi c'est Jîhen, j'ai 18 ans et je suis actuellement en Terminal S. Étant petite, je vivais en Syrie, mon pays d'origine. On a connu la galère, la souffrance mais grâce à Dieu, ma famille et moi nous avons réussi à quitter ce pays pour venir en France, à mes 8 ans.

Ça été assez compliqué au début avec la langue et l'apprentisage éducatif mais je me suis vite adapté. Je suis rentré à l'école à 9 ans et j'ai vite compris que si je voulais sortir de la misère, il fallait que je travaille dur et c'est ce que j'ai fais. Et maintenant, malgrés mon immigration je suis plus cultivé que certains de mes camarades.

J'aimerais bien avoir le quotidien de d'autres filles de ma classe, être belle et se sentir aimé mais la vie en a fait autrement...

Je n'ai jamais reçu un amour maternel ou paternel ni fraternel d'ailleurs. Mes parents n'ont jamais voulu avoir une fille, à vrai dire ils détèstent les filles. Cette façon de penser s'est propagé de génération en génération. Avoir une fille est une malédiction. C'est stupide, je vous l'accorde.

Quand ma mère m'a eu et qu'elle a appris que c'était une fille elle a pété une durite. Elle frappait son ventre, prenait de forte dose de médicament pour me tuer alors que je n'étais qu'un foetus. Malgré le fait que ce soit elle-même une femme.

Elle a vécu une misère qu'elle veut rendre à quelqu'un.

Mon père l'encourageait dans sa démarche, comme par exemple en lui crachant la fumée de sa cigarette au visage. Mais un jour, ma mère a finit à l'hôpital et j'ai vraiment faillit y passer et elle avec moi.

Alors mes "parents" décidèrent de cesser toutes ses tentatives de meurtre envers moi.

C'est alors le début d'un cauchemar.

On vivait en Syrie, avec la misère et la peur. On avait 2h d'éléctricité et parfois même on en avait pas. Mon père faisait tout pour nous ramener de quoi manger même si cela était dur. On risquait nos vies car à tout moment on pouvait se faire bombarder.

Alors ils prirent la décision de quitter le pays. On a passé les frontières, les conditions désastreuses du bâteau pour avoir une vie meilleure sauf que pour moi, ça a été pire.

Mon père s'est très vite adapté au quotidien français et aujourd'hui, il est le directeur d'une petite entreprise. Autant vous dire que l'argent, ce n'est pas ça qui lui manque.

On vit dans une grande maison dans une zone assez calme. Enfin, c'est plutôt eux qui vivent dans une grande maison, moi je vis seulement dans la petite cabane du jardin. Je dors à même le sol, je dois subir les périodes hivernales. Mais je ne me plains pas, ça aurait sûrement pu être pire.

Je peux rentrer à l'interieur de la maison seulement pour faire le ménage, leur faire à manger et d'après eux ils sont gentils de me laisser me laver et faire mes besoins sous leur toit.

Le premier coup que je me suis pris c'est à mes 10 ans je me rappelle et c'est parce que j'avais laissé de la poussière et depuis s'en est suivit de longues années de coup et de maltraitance.

À mes 15 ans, ils m'obligèrent à porter le niqab. Un coup de folie de leur part, moi je n'ai pas voulu. Certe, j'aime ma religion et je veux avancer dans le bon chemin mais pas de cette manière, pas par obligation.

Il arrive à mon père de brûler son mégot de cigarette sur ma peau quand il fini de fumer. Le mal que ça fait.

Il arrive aussi à ma mère de me frapper à coup de chargeur ou de ceinture parce que je l'a regarde dans les yeux.

Aujourd'hui il n'y a plus de raisons aux coups que je reçois. Quand ils ont envie de se défouler, je me prend une gifle quand je suis chanceuse, puis d'autre jours ils me laissent en sang.

Je ne me plains plus car au jour d'aujourd'hui cela est mon quotidien de recevoir des coups chaque jour. Je n'ai aucune amie car je n'ai pas le droit, je n'ai pas le droit de sortir seule, je dois rester dans ma petite cabane un point c'est tout.

Le reste de ma famille se compose Nahil, âgé de 25 ans. Lui il a la même mentalité que mes parents, je suis une malédiction.

Il me frappe quand je range mal sa chambre ou quand son repas est froid. Je ne sais pas ce qu'il fait de sa vie et en faite je m'en fou un peu.

Puis viens Halim âgé de 23 ans. Lui c'est une sorte de carapace, il ne parle à personne mais ce qui est bien c'est qu'il ne me frappe pas, le seul qui ne m'a jamais touché. Il est mystérieux et c'est fou de dire cela à propos de son frère mais j'aimerais bien le connaître.

Il avait un temps où j'avais une soeur, Meyna, la dernière fois que je l'ai vu elle avait 18 ans et moi 16. Elle subissait les même choses que moi voir pire car elle a beaucoup plus de répondant que moi. Elle en avait marre de subir cela alors elle se ôta la vie, d'après ce que mes parents ont dit. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à elle, c'était ma force, grâce à elle je tenais dans cet enfer. Maintenant comment faire sans repère.

Moi je suis assez timide et réservé. Je ne parle jamais même en cour, il y a peut-être bien 2 ans que je n'ai pas sortit de parole de ma bouche, les gens pensent que je suis muette et ce n'est pas plus mal. Et pour cause, ma soeur.

Des fois je me regarde dans le miroir, je vois une fille au coeur brisé qui ne demande seulement l'amour des gens. Je veux savoir ce que sait d'aimé et d'être aimé en retour.

Je me nomme Jîhen El Ghazaoui et je vais vous raconter mon histoire...

Suite..

Jîhen-Sous Mon Voile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant