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Yûnus

Non c'est faux, ça peut pas être possible. Jîhen elle a parlé ! Je sais pas, pincez moi faîtes quelque chose c'est pas possible. Je savais qu'elle caché des trucs, qu'elle avait ses secrets mais là ! Ça dépasse tout ce que j'aurais pu imaginé.

Tout ces mois que j'ai passé à ses côtés c'était que du mytho. Elle s'est foutu de ma gueule et moi j'ai rien vu. Elle a réussi à me faire croire qu'elle est muette alors elle peut réussir à TOUT me faire croire.

Un rire s'échappe de ma bouche, mais c'était plutôt un rire nerveux, ouais c'est ça. Elle s'est foutu de ma gueule et elle croit que maintenant je veux l'écouter ?

Moi : Attend, attend je...attend -rire nerveux- Alors enfaite, pendant 8 mois, tu m'a fait croire que t'étais muette ?

Jîhen : Yûnus...

Moi : Ouais Yûnus tu rêve pas elle parle !

J'étais en train de devenir fou, la haine elle montait de plus en plus. Je sais pas si vous me comprenez mais je me sens con. Moi j'ai été sincère avec elle, je lui ai peut-être pas raconté mes problèmes de famille mais je lui ai jamais mentis.

Jîhen : Laisse moi t'expliquer...

Elle pose sa main sur mon bras mais je l'a retire directement. Comme si son contact m'avait brûlé la peau.

Moi : Mais vas-y barre toi, m'expliquer quoi ? T'es une grosse...mmh je me retiens Jîhen, j'ai envie de te traiter, tu t'es foutu de ma gueule putain ! Tu m'a pris pour un con et tu crois que maintenant je vais t'écouter ? Tu va me mentir encore ? Mais allez remballe tes disquettes.

Jîhen : Je sais que t'es énervé et je te comprend mais laisse moi t'expliquer.

Moi : Expliquer quoi ! Rien d'autre à ajouter, t'es une...tu t'es foutu de ma gueule !

Jîhen : Yûnus...

Moi : Vas-y vas-y, j'ai déjà perdu trop de temps avec toi. Tu t'es foutu de ma gueule là, ça j'accepte pas. Nous on t'accueille chez nous et toi tu te permet de t'inventer un handicap, tu me mens, tu mens à ma soeur, à ma mère !

Jîhen : Si tu me laissé parler tu comprendrais.

Moi : Je veux pas t'écouter.

Jîhen : J'aurais jamais dû parler...jamais désolé ma soeur d'avoir rompu ma promesse.

Je sais pas ce qu'elle raconte, si elle devient folle mais sur le coup je veux juste qu'elle sorte de ma voiture.

Moi : Moi j'aurais jamais dû te connaître, bouge de ma voiture.

Elle me regarde, les larmes qui inondent son visage. Son visage qui autrefois me faisait penser à une poupée aujourd'hui me dégoûte. Ces yeux gris qui me transpercé aujourd'hui j'ai limite envie de les crever.

Je tourne ma tête pour éviter de croiser son regard. Je pourrais avoir pitié d'elle et l'a retenir. Elle descend de la voiture et claque la portière. Je prend ma tête entre mes mains et tape contre le volant.

Moi : Putain !

J'y suis allé fort mais ça c'est mon caractère. Elle a fait resortir le vrai Yûnus que j'essayais de calmer en sa présence. Elle m'a mentit, elle m'a toujours mentit. Comment vous voulez que je l'écoute si elle me ment sans arrêt ?

Je veux plus revoir cette fille, je veux plus l'entendre, je veux même plus entendre son nom.

[...]

Mes poings nues viennent s'écraser contre ce sac. Je suis focalisé sur ça, mon monde tourne autour de ce sac. Torse nue, vêtu d'un simple short, je tape de toute mes forces .

J'essaye de faire le vide dans ma tête, de faire taire mes émotions. Elle a fait naître en moi un nouveau Yûnus que j'essaye de combattre.

Moi on me connait comme le mec froid, dur qui a toujours avancé solo. Avec une fierté et une impulsivité énorme. Je veux redevenir ce Yûnus, y'a que comme ça qu'elle sortira de mon esprit.

-? : Yûnus !

Je me préocupe pas de la voix qui m'appelle et je continue de frapper. Ma respiration est saccadé et j'accelère le rythme à lequel mes poings frappent.

-? : Yûnus !

Je sens qu'on me tire et je vois Zaïr et Karim en face de moi.

Moi : Quoi ?

Zaïr : Wesh t'es malade toi ! Regarde tes poings, tu veux mourir.

Je deserre mes poings et remarque que mes phalanges sont en sang. J'étais tellement sur les nerfs que j'ai même pas sentis la douleur.

Je les contourne et va dans les vestiaires de la salle. Je suis même pas rentré chez moi, j'ai été dormir chez Karim et vers 12h, quand il était encore en train de dormir je me suis barré pour venir ici. J'étais trop nerveux mais je crois que à trop vouloir me défouler, j'ai empiré la situation.

Je passe de l'eau sur mes poings rouges. Je met un bandage autour et pars me rhabiller.

Karim : Oh Yûnus il t'arrive quoi ?

Moi : Il est où Zaïr ?

Karim : Sa daronne elle l'a appellé, tu va m'expliquer ce que t'as.

Moi : Rien, Karim laisse moi rentrer.

Karim : Non non, je te laisse pas passer tant que tu m'a rien dis.

Moi : Karim tu sais que ça me monte les nerfs encore plus ce que tu fais là.

Karim : Beh parle !

Moi : en le poussant, Bouge !

Karim : C'est Jîhen ?

C'était trop, j'avais le sang trop chaud pour qu'il prononce son nom. J'ai pas réfléchi et je lui est mis un énorme coup de poing en pleine face. Je veux pas qu'on me parle d'elle putain, personne comprend ou quoi ? Je veux plus entendre son nom !

Biensûr Karim n'allait pas se laisser faire et ça s'est fini en bagarre. Je suis entrain de frapper mon frère, je frappe mon frère de coeur pour une meuf, je vire paro moi.

Des mecs de la salle sont venu nous séparer. Il a craché à mes pieds et il est partit sans rien dire. Je me suis libéré de leur emprise et je suis sorti de la salle.

Je monte dans ma voiture et je commence à fumer. C'était pas une cigarette, non c'était un joint cette fois. Jamais je fume ces merdes mais aujourd'hui j'avais besoin d'oublier alors je laisse mon esprit planer. Pendant un instant, Jîhen elle s'est barré de mon esprit et je kiffé ma race.

Je prend mon téléphone et l'allume.

"23 appels en absence et 4 messages."

Les quelques appels étaient de ma mère qui devait sûrement s'inquièter, Ismael, Assia, Jîhen.

-Message-

bive tu fais ce que tu veux, la daronne elle chiale alors tu ramene ton cul à la maison sinon je t'encule ta race.*

Assia : *T'es où ? Maman elle s'inquiète.*

Réda : *Wesh khoya (*frère), tu va m'expliquer pourquoi Krimo est énervé contre toi ?*

Jîhen : *Écoute, je suis désolé. Je te jure je m'en veux de t'avoir mentis mais si tu savais mon histoire tu comprendrais. Laisse moi t'expliquer s'il te plaît. Et rentre chez toi, ta mère s'inquiète, si c'est moi qui te dérange je suis rentré chez moi alors tu peux rentrer.*

Elle est drôle elle, ce qu'elle a pas compris c'est que je l'écouterais pas. J'ai perdu assez de temps pour cette michtoneuse. J'ai répondu à personne et j'ai pris la route vers la cité.

Je monte chez moi sans calculer personne. Ils me conaissent, je veux pas faire la star mais ils savent que quand je suis énervé personne vient me parler.

Je prend une douche, je met un short et un tee-shirt et retourne dans ma chambre. Je m'allonge sur mon lit et m'endors histoire de rattraper mes heures de sommeil...

Suite...

Jîhen-Sous Mon Voile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant