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Jihên

Je me réveille avec une petite boule au ventre, aujourd'hui c'est ma rentrée. Étant donné que j'ai fais un petit séjour aux urgences à cause de Nahil, j'ai raté mes deux premières semaines de cours.

Ma mère entre dans ma cabane, elle me balance une bouteille d'eau et un bout de pain, c'est ce qui me fera tenir toute la journée. Je mange un peu, met mon niqab ainsi que mes chaussures et sors pour aller dans la maison.

Je passe un coup de balai, fais la vaiselle puis je profite pour me brosser les dents. Je sors de la maison et Halim me conduit jusqu'à mon lycée.

Arrivé devant le portail je retire mon voile et présente ma carte pour pouvoir rentrer. Je me sens un peu seule quand je vois toutes ses filles avec leurs amies, leurs petit copain, leurs beaux vêtement. Moi j'ai seulement un sweet trop large, un jean délavé et des baskets trouées.

Je demande à une surveillante, ma classe. Elle me donne mon emploie du temps et mes livres. Je monte en cours et m'installe au fond de la classe. Je veux pas me faire remarquer, je préfère être discrète. Moins on en sait sur moi, mieux c'est.

Le professeur : Tout le monde est là à part biensur monsieur Yûnus.

Le professeur commence son cours, je recopie ce qu'il écrit et écoute attentivement sans me préocuper des quelques critiques à mon égard.

À la fin des cours je remet, mon niqab et attend Halim devant mon lycée. Mes journées sont toutes les même, je vais au lycée, je rentre, fais mes prières ainsi que mes devoirs et je dois faire le ménage et à manger pour eux.

Des fois je me demande qu'est-ce que serais ma vie avec Meyna. Elle me manque chaque jour un peu plus, ma soeur c'était mon pilier, ma moitié. C'est la dernière à qui j'ai prononcé mes mots avant qu'elle meurt. C'est pour cela que je ne parle plus. Je veux que ce soit elle la dernière à m'avoir entendu parler. C'est un peu comme un hommage.

Je reconnais au loin la voiture de Halim. Je monte derrière et met ma ceinture avant qu'il ne prend route vers la maison. Je m'apprête à aller dans ma cabane mais Nahil m'interpelle.

Nahil : Oh ! Va ranger ma chambre !

Je n'ose bien évidemennt pas dire que j'ai une tonne de devoirs. Je range sa chambre qui était dans un désordre pas possible. Je fais son lit, range son placard, lave ses habits et ouvre la fenêtre.

Je profite donc pour ranger leur maison et préparer le dîner puis mon père finit par rentrer dans la cuisine. Mon père c'est celui dont j'ai le plus peur, il est très grand et imposant et puis il a un regard très noir.

Mon père : Qu'est-ce que tu nous fais ?

Je lui écris sur un bout de papier :

"Que voulez-vous que je vous fasse ?"

Mon père : Je veux des pommes de terres sautés, avec du poulet et je veux un tiramisu aussi.

"Ce sera fait."

Il s'installe sur la chaise et me regarde cuisiner. Il a un comportement assez troublant quand même. Je fais le repas à sa demande, je met la table et dépose la nourriture.

Je repars dans la cabane et fais mes devoirs. J'ai perdu énormement de temps en rangeant la chambre de Nahil. Je fais mes prières, mange le pain et bois l'eau à ma disposition avant de m'endormir avec mon niqab en guise de couverture.

[...]

Je me réveille à 5h et fais ma prière. Je rentre dans la maison pour me laver et me brosser les dents puis j'enfile mon niqab. Je prépare le petit-déjeuner, débarasse la vaiselle et nettoie un peu. Halim se réveille et viens à la cuisine.

Halim : Je viendrais pas te chercher, j'ai un truc à faire.

"Je rentre à pied ?"

Halim : Ouais tu connais le chemin non ?

"Oui biensur mais les parents ne vont rien dire ?"

Halim : Non je les ai prévenu.

"D'accord."

Halim : Tu traine pas, tu rentre direct et tu calcule personne, tu sais ce que t'a a faire pour ne pas te manger de coups.

"Oui."

Halim : J'ai faim.

"Le petit-déjeuner est au salon."

Halim : Tu mange pas ?

"J'attend que maman me donne mon pain et ma bouteille d'eau."

Halim : Beh tranquille mange ça.

"Je ne préfère pas, les parents risquent de s'énerver."

Halim : Mmh ouais.

Je repart dans ma cabane. Je fais mon sac et attend que ma mère vienne avec mon bout de pain et ma bouteille d'eau. Peut-être qu'avec un minimum de chance j'aurais quelques fruits.

Ça m'a fait plaisir de parler avec Halim, pour vous dire c'est la plus longue discussion qu'on ait eu. Habituellement c'est "Range ma chambre, d'accord". Rien de plus.

J'enlève mon niqab pour pouvoir démeller mes cheveux. Vous devez sûrement vous dire pourquoi je porte le niqab devant ma propre famille. C'est l'une des règles auquel je dois m'imposer. Depuis que mes parents m'ont obliger à porter le niqab, aucun d'eux n'a vu mon visage sauf ma mère. Au même moment, ma mère rentre dans la cabane l'air énervé

Ma mère : Tu a oser manger le petit-déjeuner ?!

Je hoche ma tête de gauche à droite en guise de non.

Nahil : Alors tu ose dire que je suis un menteur ?

J'allais prendre un stylo pour écrire mais ma mère balance ma feuille et mon stylo par terre et m'attrape par les cheveux.

Nahil : Elle mérite des claques, vous l'avez trop laissé.

Elle me donne une gifle puis me tire les cheveux.

Ma mère : Tu te permet de manger maintenant.

J'ai une envie de lui crier que Nahil n'est qu'un sal menteur mais je me suis promis de ne plus dire un mot. Je ne me rabaisserais pas à lui donner cette satisfaction.

Ma mère : Je te laisse faire.

Nahil : Avec plaisir.

Ma mère : Pas le visage elle doit partir en cours dans 20 minutes.

Nahil s'avance vers moi, je m'empresse d'enfiler mon niqab, je ne veux pas qu'il voit mon visage. Il me frappe avec plaisir et cruauté. Je laisse seulement mes larmes couler sans sortir aucun son de ma bouche, ni cris, ni gémissement de douleur. Seulement mes larmes pour m'exprimer.

Suite...

Jîhen-Sous Mon Voile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant