Chapitre XVIII

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La Bête du Gévaudan. Ces mots me tourne en boucle dans ma tête. Que peuvent-ils bien représenter? Je prends mon ordinateur et les tape sur mon clavier. Plusieurs liens apparaissent, je clique sur le premier. Il s'agit d'un extrait d'un livre, que je lis à voix haute.

-En juin 1964, une femme vivante est grièvement blessée alors qu'elle gardait son troupeau. Les témoins assuraient que l'animal qui s'en est pris à la malheureuse n'était pas un simple loup, mais un animal beaucoup plus imposant. On évoquait une bête gigantesque, avec une mâchoire puissante et des dents acérées, un pelage gris et touffu teinté de rouge. Quelques jours plus tard, la Bête du Gévaudan avait fait sa première victime. On dénombre entre 88 et 124 morts.

Je marque un temps de pose, commençant à comprendre ou voulait en venir le loup l'autre soir. 

-La Bête du Gévaudan va revenir.

Je reste là assise devant mon ordinateur. Le vent souffle dehors fouettant ma fenêtre. Je n'en ai pas parlé à Scott ou même Stiles de ce que ce loup m'avait dit ce soir là. Je ne comprends toujours pas pourquoi il ne m'a pas tué ou même emporté. Puis, pourquoi me prévenir pour la Bête de Gévaudan, pourquoi à moi? Trop de mystères sont encore à éclaircir. Je continue de lire une partie de l'article:

-Cette bête à mystérieusement disparue en 1767, sans laisser la moindre trace. 

Une question me vient directement à l'esprit :

-La Bête est apparue en 1764 et à disparue, pourquoi reviendrait t-elle aujourd'hui, en 2022?

Soudain quelque chose cogne contre ma fenêtre, me faisant sursauter. Ca ne m'étonnerait pas une petite branche se soit cognée avec le vent. Je pivote ma chaise pour mieux regarder. Quelqu'un se trouve derrière la vitre. Il m'a fallu quelques secondes pour pour le reconnaître. Il commence à s'impatienter en voyant que je ne réagissais pas.

-Tu m'ouvres cette fichue fenêtre? Il pleut au cas où tu l'aurais pas remarqué! S'énerve t-il.

Je me décide à me lever et à lui ouvrir, sans comprendre la raison de sa venue, et surtout à ma fenêtre, qui est au premier étage. 

-Derek qu'est ce que tu fous à ma fenêtre?

Il ne me répond pas et entre complètement trempé. Je vois les gouttes tomber dans ma chambre. Il est en train de tout salir. Je préfère ne pas lui dire mes pensées, déjà qu'il ne m'apprécie pas.

-Tu veux quoi? M'impatiens ai-je.

Je le vois observer ma chambre, les meubles, les tableaux, chaque recoins, m'ignorant totalement. Je suis debout près de ma chaise, les bras croisés sur ma poitrine en attendant une raison valable de venir me parler, chez moi. Je sais très bien qu'il n'est pas la pour me faire la causette. Il se décide enfin à me répondre, toujours en m'ignorant.

- Je t'ai vu l'autre soir, commence t-il, je sais ce qu'il s'est réellement passé. Je veux que tu me dises ce que le loup t'as dit.

Je grimace, il est perspicace. La meute à l'inverse, n'ont pas imaginé que le loup m'ait parlé lorsque sa tête était à coté de mon visage. Ils ont pensés qu'il voulait me tuer en s'approchant d'aussi près. Ils ont également pensés que ce sont eux qui l'ont fait fuir et qu'il à dû se sentir en impuissance. Mais je suis la seule à connaître la vérité.

-Il ne m'a rien dit.

Il pose enfin ses yeux sur moi. Il analyse clairement mes paroles et ma gestuelle.

-Je sais que tu mens. 

Je commence légèrement à être tendue. Mentir n'est pas mon point fort, mon corps généralement me trahi. Je croise mes doigts dans mon dos pour pas qu'il remarque mon stress. Mon cœur bat un peu plus vite.

-Tes battements de cœur te trahissent, continue t-il en s'approchant.

- C'est normal, répond ai-je en essayant de montrer une assurance, tu débarque dans ma chambre sans prévenir, je ne te connais pas.

Il continue de marcher doucement vers moi tout en observant ma chambre. Arrivé à moins d'un mètre de moi, il se penche légèrement en avant, son visage en face du mien. Je recule, trébuche, et tombe sur ma chaise. Il me fixe intensément du regard, il connaît très bien la vérité. Il s'agenouille face à moi, de nouveau très proche.

-Dit moi ce qu'il t'as dit.

Je pose mon coude sur mon bureau pour essayer de montrer que je suis détendue. Mais il est vraiment trop proche pour être détendue. Je fais mine de regarder mon bureau, quand je me rends compte que mon ordinateur est toujours sur la même page. Je le ferme violement me rendant compte que mon erreur. Je tourne le regard vers Derek, qui lui regarde mon ordinateur. Merde.

-La Bête du Gévaudan.

Il se met a réfléchir, toujours accroupit devant moi. Cette scène commence sérieusement à me gêner.

-Je faisais des recherches pour un dossier d'histoire, mens ai-je

-Te fou pas de moi, s'énerve t-il.

Il rapproche son visage du mien, énervé. Je ne peux pas reculer à cause du siège de ma chaise. Je sens qu'il est vraiment sur les nerfs.

-C'est ce qu'il ta dit? La Bête de Gévaudan? 

Cette fois il est vraiment qu'a quelques centimètres de mon visage. Je ne sais pas si ça me plaît ou si ça me fait peur mais je sens son souffle sur le mien. 

-Tu m'as dit que je cause que des problèmes, alors je te dirais pas. Balbutie ai-je.

-Arrête de faire la gamine, c'est sérieux là! S'énerve t-il.

Sans s'en rendre compte compte, sur le coup de la colère, il me serre la cuisse. Elle me fait mal, me faisant grimacer. Il le remarque et se stop tout de suite. Il voit bien que je commence à avoir peur de lui, ce qui le fait se lever et s'écarter de moi.

-Tu te rends pas compte, c'est pas une question que tu nous rapportes des problèmes, là c'est beaucoup plus grave si c'est la Bête du Gévaudan.

Je ne réponds rien et croise mes doigts machinalement. Le cœur palpitant à toute allure. Je me décide enfin à lui dire.

-Il m'a dit de quitter la ville, et ensuite il a ajouté "La Bête du Gévaudan" avant de fuir.

Il me regarde, puis se tourne vers la fenêtre, perdu dans ses pensées. Il marche, puis saute par la fenêtre. Je me précipite pour être sûr qu'il ne se soit pas fait mal. Je le vois, s'enfoncer dans la tempête.

-La prochaine fois, sonne à la porte, elle est là pour ça! Hurle ai-je.

Je sais pas si c'était une bonne idée de lui avoir dit. J'ai préféré me taire pour ne pas inquiéter la meute de Scott, et de les mettre à nouveau en danger. Mais en voyant la tête si sérieuse de Derek, je crois que je n'aurai pas dû m'abstenir. Il avait l'air de connaitre le sujet. Et pour qu'il vienne directement à moi, c'est que c'est plus grave que je n'imaginais. 




You are Strong (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant