You are Strong (Teen Wolf)

Chapitre XXXIV

Dommage que tu ne puisse pas me voir comme ça Nate. Il faut que je fasse attention à ma patte arrière, la blessure s'y trouve, même sous cette forme. J'analyse tout ce qui m'entoure d'un coup d'œil. Le cri de Lydia s'est arrêté, la Bête commence peu à peu à reprendre ses esprits. J'utilise ce moment d'inattention contre elle. Je cours, prenant appuie sur mes pattes avant, puis donne de l'élan avec ma patte arrière valide, évitant au maximum de prendre appuie sur la blessure. Je lui choppe a pleines dents le tibias, enfonçant le plus possible mes crocs dedans. Un liquide noir me jailli à la gueule. J'entends la Bête hurler de douleur, elle baisse son regard en ma direction. D'un mouvement, elle me tire par les poils et me jette au sol quelques mètres plus loin. Comment se fait-il qu'elle puisse saigner? J'essaye comme je peux de réfléchir rapidement tout en prévoyant les mouvements de la Bête. Je sens que ma mâchoire est bien plus puissante qu'avant, mes crocs m'ont l'air légèrement plus longs également.

J'entends des pas courir. Le temps que je tourne mon regard, j'aperçois Chris se diriger vers la Bête, l'arme à la main. La Bête est focalisée sur moi, ça peut marcher. Je me relève sur mes quatre pattes et fait mine d'avancer vers elle. Elle se met en position d'attaque en ma direction. Parfait. J'avance lentement en sa direction. Une branche craque sous le pied de Chris, à un mètre de la Bête. Merde!  L'animal fait volte-face, balayant d'un mouvement Chris. L'arme quitte sa main dans sa chute et tombe plus loin. La Bête a le regard rivé sur la lame. Elle a très bien compris ce que c'était, puisse qu'elle s'avance dans sa direction.

-Il ne faut pas qu'elle l'a détruise, hurle Chris.

Evidement qu'il ne faut pas qu'elle l'a détruise, sinon on ne pourra plus la tuer. Je ne perds pas une seconde de plus à réfléchir, que je cours vers la Bête. Ma blessure ralentie ma course, sa douleur me traverse tout le corps. Je saute légèrement pour attraper sa cuisse et mords une seconde fois de toutes mes forces. Il faut que je gagne du temps. Malia est aux aguets, prête à sauter si une vie est en danger. Mon museau est poisseux de noir. Son sang coule partout rajoutant d'avantage de ténèbres dans cette sombre nuit. Chris attrape de justesse l'arme et s'écarte. La Bête s'agite trop pour qu'il puisse s'approcher. Je reste difficilement accroché à elle, mais je fais confiance à la puissance de ma mâchoire. Son sang me coule dans la bouche, me donnant envie de vomir, mais je ne lâche pas prise. Il faut que Chris trouve une faille pour en finir. 

Un nouveau cri strident vient de nouveau me transpercer les tympans créant un écho dans mon corps. Je fais face à cette nouvelle douleur, il ne faut pas que je lâche maintenant. Je resserre d'avantage ma mâchoire sur sa cuisse tout en évitant qu'elle ne m'attrape. Ce nouveau cri l'a dérange autant que moi. A travers mes crocs, je ressens que ses muscles se tendent et que les battements de son cœur s'accélèrent. Continue Lydia. Même si ce cri me brûle le crâne, il ne faut pas qu'elle s'arrête. La Bête semble désorientée, elle tourne sur elle même, cherchant d'où vient ce bruit provient. Elle n'a pourtant pas l'air de trouver la bonne direction du son. Elle se tient le crâne, ne cherchant plus à me faire lâcher. Elle rugit, mais d'une douleur dont elle ne peut pas se séparer. Maintenant. Je croise le regard de Chris, il a compris que c'est l'occasion. 

Il court à toute vitesse vers nous, l'arme bien serrée dans la paume de sa main. Son regard est plein de détermination, ça ne sera peut être que la seule occasion qui se présentera à nous pour la vaincre, il ne doit pas la louper. Dans son élan, il lance violement et parfaitement la lame vers la Bête qui ne le remarque même pas. Elle est trop concentrée sur les cris stridents de Lydia qui nous traverse le crâne. Au moment ou la lame va se planter dans son cœur, je tombe à la renverse, un énorme morceau de chair dans ma gueule. Je n'imaginais jamais possible de ne serait-ce que la blesser, ma mâchoire est devenue de l'acier. Puis la lame se plante dans son cœur. Je tombe sur le dos, la gueule pleine de sang. Le cri de Lydia se stoppe enfin. Je souffle un bon coup, elle détruisait mon crâne petit à petit. La Bête se stoppe, puis baisse le regard vers sa poitrine. Elle touche de ses griffes la lame, puis hurle de toute ses forces le visage levé vers la lune. Son hurlement me donne la chair de poule, on y ressent toute sa rage, sa douleur et sa tristesse. Puis elle explose en un nuage de fumé, devenant un épais brouillard avant d'enfin se dissiper. La Bête à disparue, pas Matthew. Il est là, allongé au sol tenant sa poitrine. Il grimace et gémit de douleur. 

-C'est fini.

Ces deux mots me sortent de la bouche lorsque je me dé transforme. Ma cuisse saigne de nouveau à flots. Je souffle un bon coup essayant d'ignorer la douleur qui me traverse la jambe. Je tente de faire un pas, puis m'écroule, ripant mes mains contre le bitume. Mon corps est faible, toutes mes fibres musculaires doivent être déchirées dans tout mon corps. J'inspire une nouvelle fois et me relève. Mes jambes tremblent, mais je les ignorent. Je fais un pas, puis marque une pause, puis un autre. Je m'écroule à genou à coté de lui. Mon corps m'abandonne à partir de là. La douleur m'empêche de me relever, du sang coule par terre. Ma blessure est grande ouvert, sur la moitié de ma cuisse. L'entaille est à l'horizontale et bien profonde. Je fais mine d'ignorer, mais le sang coule de plus en plus. Matthew est toujours allongé sur le dos, la poitrine ensanglantée. Il me fixe du regard.

-C'est fini, dis-je entre deux gémissants de douleur. 

-Ne crois pas que c'est finit.

Cette réponse me glace le sang. J'avale ma salive et tente de répondre avec assurance.

-Tu va mourir.

-Oui je sais.

Je ne comprends pas. Pourquoi me dire ça si il sait qu'il va lui même mourir dans les prochaines minutes. Je le regarde, sans comprendre ses pensées. Il sourit avant de chuchoter en crachant du sang.

-Autour de toi.

Mon cœur loupe un battement, je tourne mon regard autour de moi et me rends compte de la signification de ses paroles. Des frissons m'hérissent les poils, mon sang se glace. Tout autour de nous, des yeux jaunes nous encerclent.