Chapitre XXXVIII

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Sur le pas de porte, j'écoute discrètement.

-Scott, ça devient de plus en plus dangereux pour tous, regarde dans l'état dans lequel se sont retrouvé Derek et Aria.

Les flashs de la nuit dernière me reviennent en tête. Sans le vouloir, je pousse légèrement la porte la faisant grincer au passage. Les voix se taisent. Je me retrouve plantée devant tout le monde,  les regards rivés vers moi. Personne ne dégaine à parler, créant un malaise. Je remarque Derek adossé à un meuble. Ses yeux d'un bleu perçant ne me lâchent pas du regard. Son visage est neutre, une pointe d'énervement se lit dessus, les bras croisés, la mâchoire légèrement serrée. Il me toise avant de détourner son regard ailleurs, me ghostant totalement. Tu ne peux pas t'attendre à mieux venant de lui. Son comportement m'énerve toujours autant, malgré les souvenirs que j'ai pu voir à travers lui.

-Aria, je vais te ramener chez toi, annonce Stiles, remarquant ce malaise.

Il me sauve de cette lourde atmosphère qui pèse sur la pièce. Je le suis d'un pas rapide, me permettant d'atteindre plus rapidement l'extérieur. Dehors, le temps est pluvieux. Les gouttes ruissèlent le long des trottoirs, rejoignant les bouches d'égouts. Je cours, les bras au dessus de la tête jusqu'à sa Jeep garée en bas de la maison. Une douleur  me traverse la cuisse, me faisant grimacer au passage. 

-Te surmène pas, tu es toujours blessé, me dit-il en s'installant côté conducteur.

-Je pensais que mes blessures auraient déjà cicatrisées.

Je frôle de la main mon pantalon, tentant d'imaginer l'état de ma blessure grâce à la douleur ressentie au touché. 

-Ca m'a l'air d'être loin d'être cicatrisé.

-Deaton à fait ce qu'il pouvait pour limiter l'hémorragie, tu as vraiment perdu beaucoup de sang. Continue t'il. Mais l'état le plus critique restait Derek.

-Il m'a l'air pourtant en meilleur forme que moi.

Un silence s'installe dans la voiture sans raison. Il stoppe net notre conversation, sans chercher à la relancer. Je ressens une tension dans l'air, sans en connaître la raison. J'observe le paysage par la fenêtre pour tenter de penser à autre chose. 

-Tu l'aimes ?

Sa question me coupe le souffle, je fait volte-face pour l'observer. Il conduit, les yeux rivés sur la route. Il évite mon regard en faisant mine de s'intéresser à son itinéraire. J'entrouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Ses mains se crispent sur le volant, faisant légèrement contracter ses muscles.

-Ce n'est pas ça.

Ses mains se détendent, mais il ne cherche pas à me regarder pour autant.

-Alors c'est quoi?

Je comprends au son de sa voix que en fonction de ma réponse, je risque de le blesser. Je tente de réfléchir à mes mots, mais rien ne vient. La déception se lit sur son visage après mon silence.

-Je ne sais pas.

-Tu devrais pourtant savoir, c'est pas compliqué. Répond t-il. Tu l'aimes oui ou non?

Le ton de sa voix me fait sursauter, elle est pourtant calme, mais mélanger à de l'énervement.

-Non je ne sais pas. La plupart du temps il me tape sur les nerfs. Il ne m'apprécie pas, et à croire, me sauve à contrecœur. Il m'ignore constamment.

Il préfère ne pas me répondre. Ma réponse ne l'a clairement pas convaincue. Un sentiment de culpabilité s'empare de mon cœur, le faisant se serrer dans ma poitrine. Pourquoi m'a t-il sauvé, si il m'ignore à chacune de nos rencontres ? Je ne l'ai jamais obligé à me protéger, mais il l'a pourtant fait, et maintenant il m'ignore encore? Un tas de questions me trottent en tête autour de Derek. Ses actions ne se coordonnent pas avec son comportement. Je n'arrive toujours pas, même aujourd'hui, à le cerner. Je soupire pour tenter de chasser toutes ces idées de ma tête, mais rien n'y fait. La voiture se stoppe soudainement me sortant de mes pensées.

-On est arrivé.

Cette fois-ci, il pivote sa tête vers moi, un triste sourire sur ses lèvres.  Je voudrais lui parler, qu'il ne soit pas comme ça, qu'il me sourit joyeusement comme avant. Mais aucun mots ne sortent encore une fois. J'attrape la poignée de la portière pour l'ouvrir, puis me stoppe. 

-Merci.

Il me regarde toujours, accompagné cette fois ci d'un sourire bienveillant. Ce seul mot de ma bouche, l'a réconforté, c'est tout ce qui compte. Je lui souris en retour, avant de refermer la portière. J'observe pendant de longues secondes la voiture s'éloigner sans bouger. Je regarde à présent mes pieds, le regard vide. Je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire, tout tourne dans ma tête me donnant mal crâne. Un bruit retentit dans ma poche, me ramenant encore une fois à la réalité. Mon téléphone sonne à présent dans ma main. Je fixe l'écran d'appel pendant un moment.

You are Strong (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant