You are Strong (Teen Wolf)

Chapitre XXXIII

-Argent, attends, dit Derek.

Chris ne l'écoute pas, et disparaît à l'extérieur de sa maison sans nous attendre. J'entends au loin la portière claquer, sa voiture démarrer, ses phares éclairant la fenêtre, nous laissant là, tout les deux. 

-Putain. S'énerve Derek.

Je remarque que ma cuisse commence à bien cicatriser, je peux à présent marcher malgré la douleur toujours présente. Alors je m'élance, pas à pas vers la porte d'entrée, déterminée à retourner aider la meute de Scott. Dans quel état sont-ils?

-Tu vas où comme ça?

Sa main attrape mon poignet, m'obligeant à m'arrêter sur le pas de la porte. Je tente de le faire lâcher prise, mais il ne bouge pas, resserrant sa main autour de mon poignet. Je le fusille du regard, je n'ai absolument pas besoin de baby-sitter.

-Je vais retourner les aider, je ne suis pas égoïste comme toi.

Je regrette tout de suite ma phrase. Je l'ai sortie sans réfléchir, sur le coup de la frustration et de l'énervement. Il est pourtant venu nous aider ce soir. Je tourne mon regard vers lui, attendant à me prendre une déferlante de menaces. Il regarde longuement le sol, puis, lâche son emprise sur moi.

-On y va.

Je suis confuse sur le moment. Ce n'est pas son type de réaction habituelle, alors je reste plantée là, sans bouger. Il passe à coté de moi et me frôle. Je sens son souffle me caresser le cou le temps d'une seconde, puis il se retrouve l'autre coté de la porte. Je prends une grande inspiration avant d'expirer pour calmer les battements de mon cœur.

-Tu te dépêches maintenant ?

Je prends conscience qu'il est sérieux, mais je ne bouge toujours pas, dans l'incompréhension. Pourquoi un tel élan de gentillesse envers nous?  Sans que je m'y attende, il revient vers moi.

-Tu joues avec mes nerfs ou quoi?

Sa voix toujours avec une pointe d'énervement. Il m'empoigne le bras et me tire vers la voiture. Je m'entends marmonner des choses mais le ton de sa voix était trop bas pour que je puisse comprendre.  Je le pousse violement pour qu'il me lâche, je ne suis pas une gamine de deux ans a qui il faut lui tenir le bras pour pas qu'elle court partout.

- J'ai pas quatre ans, tu peux me lâcher.

-Arrête d'agir comme tel alors.

Son regard est plongé dans le mien, je ne baisserai pas les yeux devant lui. Son regard est perçant et froid. Ses yeux bleus m'hypnotisent, un bleu tournant vers gris, à l'image de son caractère. Je me rends compte qu'il s'est rapproché de mon visage. Son souffle créer une vague de vent chaud sur ma peau. Ses yeux dérivent vers ma bouche. Je retiens mon souffle pendant plusieurs secondes. Il avale sa salive avant de s'écarter de moi.

-Monte, on a perdu assez de temps.

Il vient de se passer quoi là? Je reste dans les vapes quelques secondes, mon cœur bat a toute vitesse. Nate. Cette pensée me ramène directement à la réalité. J'ouvre brusquement la portière de la voiture et m'y installe sans plus attendre. La meute peut être en très mauvaise posture à cette heure-ci. Ma main commence à légèrement trembler. Même si je sais que Derek essaye de rouler le plus vite possible, l'attente reste interminable. J'en avait presque oublié ma douleur. Ma blessure m'empêche de courir, mais si je peux marcher, je pourrai peut être aider certains. 

Des cris commencent à résonner au loin, se rapprochant peu à peu. Il ont réussir à la maintenir au même endroit, c'est déjà beaucoup. Je sors de la voiture d'un mouvement sans refermer la portière au passage.

-Putain, elle est intenable celle là, s'énerve Derek une main posée sur son front.

Je sens bien qu'il est sur les nerfs, mais personne ne l'oblige à venir nous aider. Je me dirige pas à pas vers le champs de bataille.

-Personne ne t'oblige à restez là, dis-je en lui jetant un dernier regard.

Je traîne difficilement ma jambe, mais je continuerai tant qu'elle me le permettra. La blessure n'est pas totalement cicatrisée, mais suffisamment pour éviter qu'elle ne resaigne tout de suite. La Bête est là, elle semble avoir perdu en force. Hayden arrive en courant en ma direction. 

-Tu vas mieux? On a vraiment eu peur pour toi.

Je lui montre ma cuisse du doigt avant de lui répondre:

-La cicatrisation a déjà bien commencé, ça va mieux.

Je vois bien qu'elle est est à bout de force aussi. De la sueur est visible sur son front et sa respiration est désordonnée. Mais, au moins, elle n'est pas blessée. Liam n'a qu'une griffure sur l'épaule, mais rien de grave. Je remarque enfin Chris, dans un coin accroupit. Il semble concentré sur les faits et gestes de la Bête avec la lame dans sa main droite. Je tente de me rapprocher de lui, mais la Bête tourne son regard vers moi. C'est pas bon ça. Elle rugit tellement fort, comme si elle espérait que je sois morte avant de nouveau se retourner vers Scott. L'Alpha transpire de partout, son tee-shirt en lambeaux mais il est toujours sur ses deux pieds. La bataille fait toujours autant rage.

-Lydia écarte-toi!! Hurle ai-je en voyant Scott se faire propulser en sa direction.

Scott la percute violement au sol. Je marche au plus vite vers eux, malgré la douleur de ma jambe. Je l'a traine difficilement essayant d'éviter d'attirer le regard de la Bête qui cette fois se bat contre Malia et Liam. Arrivée à leur hauteur, je vérifie l'état de Scott. Il se relève en grimaçant, la chute n'était pas vraiment amortie. Lydia s'est griffée avec les ronces qui se trouvaient dans se coin là. Je l'aide a se remettre sur pieds, mais je regarde que son regard est dans le vide. 

-Lydia, ça va? Demande ai-je inquiète.

Elle ne me répond pas, toujours le regard dans le vide. Elle semble coupée de notre monde actuelle, se tenant difficilement sur ses jambes. Je tiens son épaule pour éviter qu'elle ne retombe mais son poids reste conséquent. Je cherche de l'aide autour de moi pour la sortir de là. Je ne pourrai pas la porter moi même avec ma jambe entaillée, il me faut de l'aide. Personne ne nous remarque, je ne peux pas non plus crier, au risque d'attirer l'attention de la Bête sur nous. Elle n'est déjà qu'à quelques mètres de nous.

Soudain, Lydia hurle, son cri strident me traverse les tympans. Sans le vouloir je la lâche, et me repli sur moi-même. Je suis accroupie, la tête sur les jambes et les mains sur mes oreilles. Je ferme les yeux essayant de me concentrer pour ne pas me transformer. Je me relève brusquement, me rendant compte de ma pensée. Comment peut-elle déclencher ma transformation? Du sang commence à couler le long de mon cou à cause de son cri. La Bête semble elle aussi souffrir, elle rugit, tourne sur elle même. Elle retombe sur ses quatre pattes en secouant la tête, essayant de chasser ces cris stridents. 

Je me détends. Mon corps commence peu à peu à changer. Mes os se brisent pour former un nouveau squelette. Ma nouvelle fourrure noire recouvre mon corps. Mes pattes laissent apparaître de nouvelles griffes. Mes oreilles se tournent en direction de la Bête. Lydia retombe au sol, inconsciente.