Chapitre XXVI

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-Que fais-tu ici? Me demande Chris

-J'ai déménagée récemment avec mes parents, réponds ai-je.

-Attendez deux secondes, quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe là? Demande Scott.

Je me retourne pour leur faire face.

-Quand j'étais enfant Chris était mon voisin au New Jersey avant qu'il ne déménage, voilà tout, résume ai-je. D'ailleurs, comment se porte Allison?

Un silence de mort s'installe autour de moi. Chris me fixe droit dans les yeux laissant y dégager de la tristesse. Je tourne mon regard vers les autres, Scott regarde ses pieds, tous fuient sans exception. Je me retourne de nouveau vers Chris, espérant avoir mal compris.

-Elle est morte.

Je serre les dents et fixe le sol. La bourde. Allison était ma meilleure amie d'enfance, et en tant que voisines, ont se voyaient régulièrement. Tout ça avant qu'ils ne déménagent. La tristesse envahie mon cœur, je n'aurai pas dû aborder son sujet. 

-Je suis désolé Chris.. dis-je essayant de montrer ma compassion. 

-Du coup Scott, la carte ne sert a rien si elle est revenue d'elle même? Dit-il en essayant de changer de sujet.

Je vois bien qu'il essaye de rester neutre, de montrer que ça ne lui fait plus autant de peine, mais son regard le trahi. Ses yeux sont pleins de regrets et de tristesse. Je regrette de l'avoir rendu comme ça. J'entends la meute discuter entre eux, Chris de mêlant a eux. Je reste quelques secondes ailleurs, dans mes pensées. Je me décide enfin à les écouter. La Bête du Gévaudan reste au cœur de cette discussion Je leurs annonce tout ce que je sais, ce que Nate m'a raconté. Chris est étonné puis son regard se radoucit.

-Je comprends mieux pourquoi depuis ton enfance Allison et moi étions attachés à toi.

C'est vrai. Moi même je m'étais prise d'affection le premier jour ou je les avais rencontré. Nos famille sont liées. Je remarque que Derek est à l'écart, il fixe la fenêtre de la bibliothèque. Le soleil se reflète contre les carreaux, le vent faisant virevolter les feuilles. Le reste continue de discuter, d'émettre des théories, des plans susceptibles de percer l'identité de la Bête. Dans tout ce bruit, je remarque que Derek s'éloigne, il n'a pas parlé une seule fois depuis que j'ai débarquée. Il marche en direction de l'escalier. Sans plus attendre, je pousse légèrement les autres, et marche d'un pas rapide derrière lui. Je lui empoigne le bras pour l'obliger a s'arrêter. Il se stoppe, toujours le regard devant lui.

-Pourquoi tu ne parles pas?

-Je n'ai rien a dire.

Sa voix est froide. Il pose enfin les yeux sur moi. L'instant d'un seconde j'y cru y voir une émotion, puis tout devient de nouveau imperceptible. Ses yeux sont d'un bleu glaciale. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je vois son regard plongé derrière moi, je n'arrive pas bien a deviner qui il fixe, Lydia ou Stiles. Il soupire et retire ma main de son bras avant de continuer sa route.

-Maintenant on est quitte, je te dois plus rien, tu me dois plus rien.

Ce sera sa dernière phrase avant de disparaître du bâtiment. Il m'a sauvé de Matthew, je l'ai sauvé de la mort. 

-Ca se résume juste à ça? chuchote ai-je en regardant le sol.

Je ne sais pas si je suis déçue, triste ou bien l'avoir sur estimé. Je ne comprends pas pourquoi il est toujours aussi froid, même avec les autres. Il garde tout pour lui, ça le tuera un jour. Il sent la solitude et la souffrance à plein nez, même si il tente de les cacher.

Je retourne vers la meute et Chris, ça ne servirait à rien de le suivre, il ne veut pas d'aide. 

-Aria, on est désolé pour ta voiture.

Ma voiture. J'avais complétement oublié comment elle a finit la nuit dernière avec la Bête. Elle n'était clairement plus utilisable. Heureusement que ce n'était qu'une vieille voiture sans valeur.

-Je viendrai te chercher pour les cours, me dit Stiles.

-Merci Stiles, réponds ai-je soulagée d'avoir une solution.

-Je t'emmène dès maintenant, on a cours cette aprèm.

Je grimace. C'est pas simple de combiner le lycée et le surnaturel. Je lui fait signe de la tête qu'on peut y aller. Il faut que j'évite au maximum de rater des cours au risque de me faire renvoyer.


-Je veux que vous reformiez les mêmes duos que la dernière fois, annonce le professeur.

Oh non. Pas encore, pas avec ce mec. Il s'assoit a côté de moi sans un mot. Je le regarde sans comprendre cette action. Matthew est habituellement toujours en train de se faire remarquer, de draguer et surtout de se faire un malin plaisir à énerver les autres. Mais bizarrement aujourd'hui il est calme. Il ne parle pas, ne me regarde pas. Je n'oublie pas ce qu'il m'a fait dans la ruelle sous la pluie, heureusement que Derek s'était interposé.

-Salut, dis-je en tentant de rompre ce silence.

-Salut.

Il a l'air totalement épuisé, ailleurs. Ses yeux ne quitte pas sa feuille. Il écrit sans me mettre au courant. Ce travaille en duo se finit en solo. Pendant tout le cours, je l'observe essayant de décrypter ce qui ne va pas, non pas que ça m'inquiète, mais je dirait que ça me fait plutôt peur. Il est beaucoup trop calme pour être lui même. Je n'ai pas eu le temps de trouver que la sonnerie retentit.

Stiles m'attends sur le pas de la porte, je le rejoins sans plus attendre. On marche d'un pas rapide vers sa voiture. Le temps a commencé à se couvrir, laissant une épaisse couche de nuages au dessus de nous. Je m'installe coté passager.

-Matthew était bizarre aujourd'hui. Commence ai-je

-Comment ça? 

-Je sais pas, il n'a pas parlé de l'heure, il était vraiment très calme.

Je le vois froncer les sourcils en conduisant.

-Il a peut être mal dormi.

Je ne crois pas à cette réponse. Il semblait complètement ailleurs pendant le cours. Je chasse ces idées de ma tête et me reconcentre sur la réalité. La nuit commence à tomber, laissant un couché de soleil rosé face a nous. Je l'admire tout du long, hypnotisée. 

-On est arrivé.

Il s'arrête et coupe le moteur. Je ne sors pas tout de suite de la voiture. Je regarde ma maison, les lumières qui y sont allumées. 

-On va faire comment si la Bête ressort ce soir? Dis-je dans ce silence.

Il soupire, les mains sur son volant, le regard droit devant lui.

-On va essayer de limiter les dégâts, dit-il avant de marquer une pause, il faut qu'on retrouve l'arme qui l'a tué une première fois.

Il tourne ses yeux vers moi, et remarque ma tristesse. 

-Ne t'en fait pas, on est presque qu'au but, me dit-il en me tapotant la tête.

Je sais bien qu'on est proche du but, mais combien de mort faudra t-il avant qu'on y arrive? 

You are Strong (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant