Chapitre XXXVII

112 2 2
                                    

Je n'ai que pour seule réponse le silence. Il me fixe essayant de me faire comprendre quelque chose, en vain. Il choisit alors de tourner sa tête en direction des combats enragés non loin. Son corps pourtant musclé, est totalement hors service. Sa tête appuyé sur mes genoux commence à peser lourd sur mes blessures. J'espérais quand même une réponse de sa part, même si je me doutais qu'il ne me répondrait pas. Ses yeux se ferment doucement, me faisant quitter mes pensées. Je lui secoue légèrement la tête.

-Ne t'endors pas.

Mes mots lui parviennent, et dans un effort, il les réouvrent, luttant contre le sommeil qui l'appelle. Le vent lui gifle furtivement le visage, le maintenant dans notre réalité. Il ne peut pas rester plus longtemps là. Deaton pourrait être le seul à pouvoir le sauver. Comment sortir de là? Les Bêtas nous encerclent, Scott, Malia se battent. La Jeep de Stiles. Avec un coup de chance, on pourrait l'atteindre. Je jette un coup d'œil derrière moi, j'aperçois Stiles plus loin. Ses yeux rencontrent les miens. Je tourne le regard vers sa Jeep, puis vers Derek, pour de nouveau poser les yeux sur lui. Sans un mot de dialogue, il comprend mon message.  J'attrape la nuque de Derek, tentant de le relever, ne serait-ce qu'en position assise. Il souffle bruyamment, accompagné d'une grimace. Je ferme un moment les yeux me permettant de me concentrer sur les différentes douleurs qui parcourent mon corps avant de me relever. Lorsque je les réouvrent, quelqu'un se trouve devant moi. Il me toise de haut, un petit sourire au coin, me faisant avaler difficilement ma salive. Celui que je présume être le chef de la meute, est accroupit, les avants bras posés sur ses genoux. Je tente de cacher ma peur, tout en cherchant une aide du regard. Ses lèvres s'entrouvrent par lesquelles un soupire s'échappe.

-On vous laisse la vie sauve pour cette fois.

Sa carrure est mine de rien intimidante. Je serre la mâchoire tout en ne baissant pas le regard. Mon cœur s'accélère face à cette scène, que je tente de calmer le plus possible. Il se relève calmement avant de faire marche arrière. Le calme refait soudainement surface. J'observe cette scène, stupéfaite. Chaque Bêtas se retire en suivant d'un pas rapide leur chef qui s'enfonce dans la pénombre. Plusieurs dizaines de secondes se passent, dans le silence total, nous rappelant que nous sommes pas morts puisqu'ils en ont décidé ainsi. Des pas se rapprochent de moi, puis une main se pose sur mon épaule.

-Il faut y aller, chuchote t-il.

Mon regard se pose sur Stiles, à quelques centimètres de nous. La chaleur de sa main me réchauffe. Scott se rapproche à son tour de nous, la respiration toujours bruyante.

-Je me charge de Derek, dit-il en en passant le bras de Derek derrière son cou, il a besoin de soins urgent, et toi aussi, continue t-il en me regardant, il faut aller chez Deaton.

A la fin de ces mots, il marche difficilement dû au poids de Derek en direction de la voiture. Une main attrape mon bras, et me relève d'une facilité. Mes jambes tremblent puis flanchent. Mes mains s'agrippent à son pull pour ne pas m'écrouler au sol. 

-Laisse, tu ne pourras pas marcher jusqu'à là-bas.

Il me soulève sur son dos, entourant mes bras autour de son cou. Il marche sans mal malgré mon poids. Je suis épuisée à la fois physiquement et mentalement. Ce moment de répit sur son dos m'apaise, me permettant d'oublier cette nuit mouvementée. Les bruits de la nuit me bercent doucement. Je sens qu'on me pose délicatement dans un véhicule, puis qu'on me passe la ceinture. Les yeux fermés, j'entends des voix, le véhicule démarrer puis les secousses. Ma tête est lourde et vacille à droite, et à gauche. Dans un virage, je ne la retiens pas, et elle vient s'écraser contre quelque chose de confortable. Je reconnais ce parfum, ce parfum qui m'énerve et qui me détends à la fois. J'entrouvre difficilement les yeux, et le vois endormi à coté de moi. Son visage n'est plus crispé par la douleur, je ne l'avais jamais vu aussi inoffensif. Ce moment de calme et de sécurité me plonge dans un sommeil profond.

Je retrouve mes esprits tout doucement. Une couette me recouvre le corps, me réchauffant. Ma tête est délicatement posée sur un coussin. Mes doigts rencontre le tissu duveteux du plaid. Des vois s'agitent non loin de moi, attirant mon attention. Je me relève difficilement, des douleurs me traversent tout le corps. Je marche pas par pas, somnolente,  jusqu'à la pièce d'où provient ces voix.

You are Strong (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant