Chapitre XXVII

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La nui est tombée. Je suis assise sur ma chaise face a mon ordinateur. Je pianote dessus, essayant de trouver ne serait-ce qu'un indice sur cette fameuse arme. 

-Rien, absolument rien, m'énerve ai-je.

Un mélange de colère et d'impuissance me parcourt le corps. On ne peux pas y mettre fin sans cette arme, qui n'existe même pas dans les écrits. Je tape du poing sur mon bureau, me permettant d'extérioriser ma frustration. Même si la Bête sortait ce soir, je serais dans l'incapacité de rejoindre la meute sans ma voiture. J'arriverai trop tard. Cette pensée me fait serrer les poings, les marques de mes ongles dans ma paume. Je ne suis pas capable de me transformer pour le moment, ce qui me rend toujours aussi inutile. J'essaye de chasser toutes ces idées de mon esprit et m'allonge sur le lit.

Je ferme les yeux, l'esprit enfin vide. Soudain une image me traverse l'esprit. Mon cœur battant violement dans ma poitrine. Je pose ma main sur celle-ci, n'arrivant pas a me calmer. Je me rends compte que ce n'était pas une simple image. Je me lève, ne prends même pas le temps de prendre un manteau, et dévale l'escalier. J'ouvre la porte d'entrée sans la refermer et je cours. Je cours aussi vite que je peux. Les muscles de mes jambes se tendent, des frissons me parcourent tout le corps. Ma respiration est mauvaise, je souffle comme un buffle. Le froid frôle chaque partie de mon corps. 

Je suis essoufflée. Je me stoppe et tente de reprendre mon souffle les bras sur les cuisses. Une douleur à chaque battement de mon cœur. J'ouvre enfin les yeux et les relèvent. L'image. Tout est pareil que dans mon esprit. Les arbres, le fleuve, la lune, la Bête. Elle est là, elle m'attendait. Elle savait très bien que je viendrais ici, a ce moment même. Tout avait été calculé pour ce moment précis. Je suis seule face a elle.

Elle rugit, c'est moi qu'elle veut. Je ne peux pas lui en vouloir, je n'ai pas choisie ma nature. Elle n'ose pas s'avancer, comme si une aura noire m'entourait et qu'elle l'a voyait. Elle se décide enfin a faire un pas dans ma direction. Son regard a changé, une certaine assurance y sort. Je ne bouge pas, il ne faut pas qu'elle remarque ma peur. Je ne ferai pas le poids et je le sait très bien. Il faut vite que je trouve un plan, quelque chose qui me permettrait à la fois de rester en vie et à la fois qu'elle ne tue personne. Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'elle court en ma direction. Je suis paralysée par la peur. Je la regarde rugir vers moi, les griffent arrachant le sol. Au dernier moment, je prends une grande inspiration. Me permettant de me calmer et d'esquiver son coup de griffe de justesse. Je roule au sol, l'herbe est humide. Je me relève, essayant de lui donner l'impression qu'elle ne me fait rien. Je fais semblant de soupirer en regardant la Lune. J'entends le fleuve ruisseler à coté de moi. 

La Bête s'est stoppée, peut être a t-elle peur à nouveau de moi. Je n'arrive pas a déclencher une adrénaline. Je suis en danger sans ne serait-ce qu'un morceau de mes pouvoirs. Rien n'y fait, je ne retrouve pas l'émotion de l'autre soir. Aucune décharge électrique ne me traverse le corps. Que faire?  La Bête commence a remarquer que mon pouls s'accélère, elle n'est pas idiote. Elle s'avance de nouveau vers moi, lentement. Elle a compris ce qui clochait. Elle a compris que je suis vulnérable, qu'elle peut m'avoir facilement. 

Un nuage couvre la lune, nous plongeant dans la pénombre. Mais rien ne change pour moi, je peux toujours voir les yeux de la Bête petit à petit se rapprocher de moi. Il faut vite que je trouve quelque chose. Ma tête est vide m'empêchant de réfléchir. Je tente de calmer ma respiration mais rien n'y fait. Elle n'est plus qu'a quelques mètres de moi, la soif de sang dans ses yeux. Je recule d'un pas, je suis au mauvaise posture. Si je cours, elle me rattrapera sans difficulté. Si je ne bouge pas, elle me tuera. 

Je n'ai pas le temps de plus réfléchir que la Bête saute sur moi. Je me fais violement percuter par une masse noire sur le coté juste avant la Bête, et me fait tomber dans le fleuve. Je ne vois plus rien, je n'entends plus rien. Ma tête sort enfin de l'eau me permettant de respirer. J'inspire par la bouche , essayant de remplir au maximum mes poumons. Ma tête se retrouve de nouveau sous l'eau. Je tente comme je peux de l'en sortir. Le courant est trop fort. Je sors difficilement ma tête de l'eau, une nouvelle vague me l'a replonge. Je ne pourrais pas tenir longtemps comme ça. Je commence a manquer d'air. J'essaye de vider mes poumons jusqu'à la dernière trace d'air dedans avant de me battre pour tenter de les remplir a nouveau. Je manque d'air. Je n'arrive pas a remonter a la surface, mon corps commence à me lâcher au fur et a mesure. Mon esprit commence à se vider. Je n'ai plus de force pour me battre, laissant mon corps au rythme du courant. Le noir m'entoure, puis rentre dans mon esprit.

Je me réveille. Mes poumons me brûlent. Je tousse sans m'arrêter, évacuant l'eau qui s'y trouve. Tout mon corps me fait mal. Je respire difficilement. Je suis allongée sur le ventre, les pieds encore dans l'eau, ma tête sur de la terre. Lorsque j'ai enfin repris un souffle un peu plus régulier, je tente de me relever. Mes jambes tremblent sous le poids de mon corps. Je marche pas par pas, grelottant avec le froid de la nuit qui tombe. Je me trouve au milieu de nul part, alors je marche. Il faut que j'y retourne avant qu'il n'y ait des morts.

You are Strong (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant