You are Strong (Teen Wolf)

Chapitre XXXI

Je préfère l'ignorer. Je ne suis pas en capacité de faire quoi que ce soit pour le moment. Le seul avantage que j'ai, c'est d'enfin connaître son identité. Je ronge mes ongles à cause de la nervosité. Que faire? Je lui lance des regards du coin de l'œil, mais il semble parfaitement calme. Il s'est enfin décidé a travailler, m'ignorant totalement.

La fin de l'heure arrive enfin. Il prends sa feuille du bout des doigts, se lève et en passant derrière me dit:

-Ne me dérange pas ce soir.

Je fixe toujours ma table, impuissante. J'ai envie de tout balancer devant moi, son arrogance me tape sur les nerfs. Je le regarde poser la feuille sur le bureau du professeur, un sourire dessiné sur ses lèvres. Il cache bien son jeu. Ses yeux rencontrent les miens, laissant place à un regard de noirceur. Puis il s'en va, disparaissant dans le couloir. Je me lève à mon tour, les mains sur la table, et je souffle. Je ne sais pas quoi faire, il sait très bien qu'il est en position dominante par rapport à nous. 

-On y va.

Cette phrase me sort de mes pensées. Stiles se tient à coté de moi, le regard en direction du couloir.

-Stiles, c'est lui.., chuchote ai-je le regard toujours dans le vide.

-Je sais, me répond t-il, il va falloir encore le maintenir cette nuit pour éviter qu'il ne fasse de victimes supplémentaires.

Je ne réponds rien. Il a raison, mais l'un de nous pourrait mourir à chaque fois qu'on essaye de le maintenir à l'écart de la population. Malia avait été salement amochée la dernière fois. Il attrape mon poignet et me tire, m'obligeant à marcher. Lydia ne bouge pas. Elle est la dernière a être encore assise dans la salle. Je m'approche d'elle.

-Lydia? Le cours est finit.

-Quelque chose d'horrible va se produire, dit-elle le regard ailleurs.

Je m'accroupie devant sa table, les sourcils froncés.

-Explique toi.

-Je ne sais pas, j'ai le sentiment que l'on va perdre l'un de nous.

Mon cœur loupe un battement. Je tente d'inspirer un coup pour me détendre, même si je sais qu'elle ne plaisante pas.

-Ne t'inquiète pas, je viens de percer l'identité de la Bête, elle sera bientôt hors état de nuire.

Je vois bien qu'elle me croit, mais quelque chose dans son regard me dit le contraire. Puis soudain elle revient à la réalité et soupire. Elle me sourit, mais je sais qu'elle ne veut pas me dévoiler ce qu'elle a vu. Elle a elle-même l'air d'avoir du mal à accepter. 

Il est 20h, la nuit commence à tomber. Je marche avec Stiles en direction d'une superette. J'ai une envie de sucre, une manière de compenser le stress. Durant le trajet, on a pas réellement parlé, chacun perdu dans ses pensées. Je parcours les rayons sans vraiment y faire attention. Je m'arrête devant les chocolats. Je m'apprête à attraper le paquet de Twix en face de moi lorsqu'une voix m'interpelle.

-Aria?

Je tourne mes yeux sur le côté regardant mon interlocuteur.

-Nate?! M'étonne ai-je. Qu'est ce que tu fais ici? Tu avais raison, j'ai pu rentrer dans les souvenirs de quelqu'un!

Il me fait signe de baisser le ton, sans m'en rendre compte je parlais trop fort. Stiles me regarde perplexe. C'est vrai il ne le connait pas.

-Stiles, tu te rappelles du loup? C'est lui.

Stiles ouvre la bouche avant de la refermer, aucun mot n'y est sorti. 

-Nate, il faut je te te .. 

Je ne termine pas ma phrase. Je remarque dans le rayon derrière Matthew. Je fais signe a Stiles de se cacher avant qu'il nous voit. Je ne lui ait pas dit qu'il est le prochain sur la liste de la Bête.  Nate me regarde en fronçant les sourcils, cherchant une explication à cette comédie.

-Nate, chuchote ai-je, c'est lui la Bête, je l'ai vu dans ses souvenirs.

Nate se fige. Il jette un regard discret au dessus de son épaule pour retenir son visage. On observe Matthew rejoindre la caisse, puis sortir de la supérette. Sans échanger un mot tous les trois, nous le suivons. On a pas besoin de la chercher pendant toute la nuit, elle est là, devant nous. 

Il s'arrête dans ce que je pense un skate parc. Il s'assoit par terre et bois une gorgée de sa canette de Coca. Pendant plusieurs minutes, il ne bouge pas, sirotant sa boisson.

-Aria, sort de là.

Comment peut-il savoir que je suis là? Je croise le regard de Stiles, qui me fait signe de la tête de ne pas y aller. 

-Désolé, chuchote ai-je.

Je sors de ma cachette et marche dans sa direction. Je m'arrête plusieurs mètres derrière lui. Il ne me regarde toujours pas.

-Pourquoi tu me suis? Dit-il en se retournant.

-Je ne te suis pas, bafouille ai-je.

-Vraiment, s'étonne t-il, alors explique moi pourquoi il y en a encore deux autres cachés là-bas?

Il pointe du doigt l'endroit ou sont cachés Stiles et Nate. On est mal là. Il plonge son regard dans le mien. Ses yeux brillent, une fumée grise se forme autour de lui. 

-Aria recule, hurle Nate.

Je recule d'un pas et manque de tomber. Soudain, Nate saute dans sa direction. Pendant une demi-seconde j'admire sa fourrure noire impeccable, ses yeux d'or. Puis la réalité me ramène. Il se fait violement griffer l'épaule. Des gouttes de sang s'écrasent au sol, apportant de la couleur dans ce sombre décor. Je le vois se relever en prenant appuie sur ses pattes arrières. Il ne lâche pas son ennemi du regard. La Bête rugit en sa direction, les griffes pleines de sang. Nate court vers elle et lui mord le genou. Elle rugit de nouveau, et l'attrape avant de le propulser contre la barrière. Cette fois-ci le loup ne se relève pas. La Bête s'avance pas par pas vers lui. Je cours en sa direction, le cœur battant. Quelqu'un me pousse sur le coté, me faisant rouler sur le bitume. Je grimace, mon coude est éraflé. Je tourne mon regard vers l'auteur de ma chute. Théo.

-Laisse moi m'en occuper, ce n'est pas ton combat.

Pardon? Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il se jette a son tour sur la Bête. Il est plutôt agile ce qui lui permet d'atterrir sur son dos. Il plante ses griffes dans la tête de la Bête pour s'accrocher. Celle-ci hurle de douleur et tente de l'attraper. Théo en profite pour lui transpercer un œil. Cette fois-ci la rage emporte Matthew qui réussi a attraper le bras de Théo et de le jeter au sol. Il n'y a plus que moi. Je ferme les yeux, me concentrant sur tout ce qui m'entoure. Je fais le vide dans mon esprit, et mon cœur ralentit. Une décharge électrique me parcourt enfin le corps. Je réouvre mes yeux, laissant de l'or à la place du vert. Ma transformation n'est pas totale. Des griffes m'ont poussés à la place des ongles, comme un simple loup-garou. Ca sera toujours mieux que rien.