Chapitre XXXII

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Je prends une grande inspiration et expire lentement par la bouche. J'ai entendu Stiles au téléphone. Je sais qu'il a appelé des renforts. Il faut juste que je tienne jusque là.

Je marche vers Matthew, le regard vide et noir. Ce sentiment me libère de toutes les émotions et le stress de la journée. Il me remarque enfin, et me toise de haut. J'arrive a deviner un sourire sur son visage. Il s'avance a son tour vers moi, lentement, connaissant déjà l'issue de ce combat. Mais il n'imagine pas la rage qui m'habite. Je ne ferai pas le poids, mais je pourrais le contenir peut être un petit moment. Je vois la Bête se mettre soudainement a sauter sur moi. Le temps d'un seconde, je cours aussi, puis glisse au sol en dessous d'elle. Je vois bien qu'il n'imaginait pas que je l'esquiverai. Théo est toujours conscient mais n'est pas en état de se battre. Il tente difficilement de se relever.

Ma seconde d'inattention me sera fatale. Je me fais violement propulser contre le grillage. Sur le coup, je ne ressens pas la douleur. Puis je sens que ma cuisse est mouillée. Du sang imbibe mon jeans petit a petit. Une grosse entaille m'ouvre la cuisse. La douleur apparaît au moment ou je réalise ma blessure. Je tente de toucher, le sang imbibe a présent ma main. La peur m'envahie, je suis incapable de me lever sans qu'une douleur fulgurante  me traverse la jambe.

Les bruits de pas de la Bête s'éloignent. Je relève ma tête, et me rends compte de l'horreur qu'il va se produire. Elle s'avance vers Nate inconscient. Il veut du pouvoir. Je suis incapable de me lever, et je vois bien que Théo n'est pas non plus en état de marcher. On ne peut que observer cet effroyable spectacle qu'elle nous offre. Elle s'avance vers lui, l'attrape entre ses griffes et se retourne vers nous. La Bête s'assure qu'on profite du spectacle à fond. Puis elle tord le cou de Nate. Tout devient flou dans ma tête. Je fixe la scène, impuissante. Mon cœur commence à s'emballer et les larmes me montent aux yeux. Je les ferme, espérant que ce n'est qu'un simple cauchemar, que je vais me réveiller. Je sens les larmes couler le long de mes joues. Je place ma main devant ma bouche, les yeux toujours fermés. Je ne peux pas en voir d'avantage. Mon cœur se serre dans ma poitrine, et ma gorge me brûle. J'entends Théo crier de rage et de douleur, il ne peut rien faire non plus. Bizarrement, ma blessure ne me fait plus aussi mal, ou alors, j'apprécie cette douleur.

Des bras m'empoignent par derrière et me trainent un peu plus loin. Stiles pose sa main sur ma cuisse, me faisant pousser un cri de douleur.

-Excuse moi, panique t-il en voyant l'ampleur de la blessure.

Je vois bien qu'il tremble, ses mains sont pleines de sang. Il respire difficilement, son souffle est en désordre.

-Ils sont arrivés ne t'inquiète pas.

Je ne l'écoute que d'une oreille, toujours cette image en tête. La Bête, Nate puis le vide. Mon regard est toujours perdu dans le vide. Je ne pense a rien, tout est noir. J'entends des pas arriver. Sans que je m'y attende on me soulève du sol. On me porte une main sous mon dos, une autre sous mes jambes.

-Lâche moi Derek, chuchote ai-je vidée de mes forces.

Il ne répond rien, mais je sens sa main se crisper sur mon épaule. Chacun de ses pas créer un écho à ma blessure. Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas crier. Je ferme les yeux, son odeur est plutôt apaisante. Il est toujours aussi froid, et sa façon de m'avoir parlé la dernière me reste toujours en travers de la gorge. Mais pour l'heure, je suis trop fatiguée pour y penser.

-Ne t'endors pas.

Le son de sa voix est à la fois doux et cassante, un contraste que je ne pensais pas possible. D'un coup, il me pose sur le siège d'une voiture. La douleur est atroce, du sang coule de nouveau de ma cuisse, un trou béant est maintenant visible. Je tente de mettre un pied en dehors de la voiture.

-Tu avais dit qu'on était quitte, articule ai-je, je peux me débrouiller seule.

Je l'entends souffler avant d'attraper ma jambe et la remettre dans la voiture, claquant la porte juste après. Il fait le tour du véhicule et s'installe côté conducteur.

-Je ne vais rien te demander en retour, dit-il sèchement.

-Pourquoi m'aider alors, tu n'y gagne rien du tout.

-Tu poses beaucoup trop de questions, commence t-il à s'énerver.

Je me tais, ça ne sert a rien de lui parler. Il est beaucoup trop égoïste de toute façon. Il roule à toute vitesse sur la route, le paysage devient flou, ou alors c'est ma vision. Je tente de rester éveillée comme je peux, ma tête se baisse doucement, je la relève brusquement plusieurs fois. Je lutte pendant un moment, puis ma tête bascule sur le coté. Ma tempe sur son épaule. Je sens qu'il sursaute, mais au moins je n'ai plus besoin de lutter pour ne pas que ma tête ne tombe. Mes yeux se ferment petit à petit.

-Oh, reste avec moi!

Je sens qu'il me secoue légèrement l'épaule, mais le sommeil m'accueille a bras ouvert. Je me sens bien, l'odeur est agréable, je suis détendue.


Je me réveille par des secousses. J'ouvre tout doucement les yeux, Derek me porte dans ses bras.

-On est où, marmonne ai-je à bout de force.

-ARGENT, hurle t-il, ouvre la porte!

-On est chez Chris? chuchote ai-je.

Il ne veut vraiment pas répondre à mes questions, même les plus simples. Ma vision reste toujours trouble.

-Derek, pose la là-bas.

Je reconnais la voix de Chris, elle me rassure. Je sais qu'il s'y connaissait à l'époque sur les blessures, même si il n'avait pas fait médecine. Derek me dépose délicatement dans un canapé. Ma vision est trouble, mais j'arrive à distinguer un cadre de la photo d'Allison. Je suis désolé Chris. Il revient quelques secondes plus tard une bouteille à la main.

-Oh non, marmonne ai-je.

Il croise le regard de Derek et me verse la bouteille sur la cuisse. Je hurle de douleur en me débattant.

-Derek faut que tu l'as tienne!

Il m'attrape les bras et me les bloque. Chris m'écrase la jambe pour ne pas que je la bouge. Je hurle de nouveau, la douleur est insupportable. Je serre les dents et plante mes ongles dans la chair de Derek. Je le vois grimacer, mais il continue à me tenir.

Il enroule à présent un bandage le long de ma jambe. Il s'imbibe légèrement de sang, mais pas tant que ça ce qui soulage Chris. Je peux enfin souffler, la cicatrisation a déjà commencée, ce qui me permet de marcher un petit peu. Je remarque les marques que je viens de faire sur le bras de Derek, que je fais semblant de ne pas voir.

-On va pouvoir enfin en finir, annonce Chris en mettant son manteau.

-Comment ça? Demande Derek.

-J'ai retrouvé la lame.

L'histoire est 7eme sur le hashtag #teenwolf!! C'est incroyable!

You are Strong (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant