3 - Devereux

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Bonjour, bonsoir !

Un grand merci à vous ! Il y a déjà plus de 100 vues sur ce livre, et c'est incroyable ! 

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— Nano.

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     Le pauvre Johnny sanglotait, tout seul et forçant sur la poignée de métal fondue comme si une énième tentative allait changer quelque chose. Sans vraiment compter, ça faisait bien quelques heures qu'il était enfermé dans les toilettes publiques, avec pour seule source de lumière le petit vasistas bien trop haut pour qu'il ne l'atteigne. Maintenant, le jour commençait à s'éloigner, faisait place à la nuit.

     Ozymandias avait peut-être raison, au final, ses prétendus « amis » n'en étaient finalement pas ; personne n'était passé devant les toilettes et personne n'était venu le chercher, tout comme personne ne semblait s'être soucié de sa disparition soudaine. Des pensées plus sombre envahirent l'esprit de Johnny. Et si personne ne le cherchait ? Et si personne ne remarquait son absence ? Non, c'était tout bonnement impensable ; après tout, il était le fils du shérif, et s'il y avait bien quelqu'un qui s'inquièterait lorsqu'il manquerait une personne autour de la table ce soir, ça serait bien son père.

     Une once d'espoir illumina son esprit, avant qu'elle ne s'éteigne rapidement. Il avait entendu le téléphone sonner tôt ce matin chez lui, et il avait entendu son père partir précipitamment. S'il se souvenait bien, la dernière fois qu'une chose pareille s'était produite, c'était quand le vieux sans-abri de East Matilija Street avait été retrouvé raide mort par un couple de touristes. Son père était rentré la nuit tombée. Johnny ignorait la raison pour laquelle son père était parti, mais une chose était sûre, il ne rentrerait pas avant longtemps, et il ne remarquerait pas son absence.

     Son seul espoir était donc sa mère. Mais là encore, il déchanta. Elle était suffisamment occupée avec sa petite sœur et à répondre au moindre désir de son père qu'elle ne l'avait pas surveillé depuis que l'école s'était terminée. En premier temps, il avait été ravi. Un été entier sans contrainte ; partir tôt de la maison le matin, rentrer tard le soir, ne jamais se faire réprimander, et ne pas avoir à être là aux repas. Johnny était plutôt content ; les repas étaient d'un froid glacial alors même qu'ils étaient en plein été. Il savait pertinemment que ça n'allait plus entre ses parents, mais quand même. Ils pourraient faire un effort, au moins devant lui.

     Johnny se laissa glisser au sol collant et couvert de traces noires. Il regarda un énième fois le vasistas. Quand bien même il réussirait à l'atteindre, il était certain que son ventre l'empêcherait pas sortir. Personne n'était passé dans la ruelle depuis qu'Ozymandias l'avait quitté. C'était mort, plus jamais il ne reparlerait à ses « amis », qui n'avait pas cherché plus loin. Après tout, c'était eux qui avaient insisté pour lancer des œufs sur la maison et peindre en rouge sur leur mur blanc. Lui, il voulait juste rigoler un coup. L'envie de rire avait passé à tout le groupe lorsqu'ils avaient entendu un cri déchirant qui leur avait donné la chair de poule. Ses « amis » avaient fui, tandis que lui n'avait réagit que lorsqu'Ozymandias avait sauté par dessus-la barrière du porche, un air mauvais figé sur le visage. Ses kilos en trop avaient peiné à le distancer, et il s'était caché dans les toilettes en espérant que personne ne le retrouverait.

     Et voilà où il en était ; coincé dans des toilettes, trop gros, trop petit et trop faible pour en sortir. Il se pinça les lèvres. Crier n'avait servit à rien, et s'acharner sur la poignée non plus. De rage, il envoya un coup de pied dans la porte. L'onde de choc résonna un peu dans la pièce avant de s'estomper. Et puis, tant de l'extérieur, un autre coup lui répondit. Johnny se redressa d'un coup, croyant à peine ce qu'il venait d'entendre.

Freak Show [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant