Dorothy Dawkins avait rapidement prit le pli à la ville d'Ojai. Elle savait d'avance qu'en s'installant ici, c'était à double tranchant. Elle se sentait certes à l'abri d'éventuels soucis extérieurs (notamment lié à sa situation, rendez-vous compte, une femme qui vit seule !), mais le milieu dans lequel elle se trouvait était péniblement masculin.
Et vous savez, les hommes, ça ne pleure pas. Les hommes, c'est fort, c'est puissant, ça résiste à tout. Alors comment elle, petite femme qu'elle était, pouvait rester impassible face à trois adolescents défigurés ? Comment une petite femme pouvait disséquer des êtres humains sans sourciller ? Forcément, ça faisait parler d'elle, et pas vraiment en bien.
Mais ce matin, c'était différent. La première fois que son réveil avait sonné, c'était aux aurores. On l'avait appelé une fois de plus pour qu'elle se rende dans la forêt. Un agent de fonction était passé la récupérer devant chez elle, et ils s'étaient rendus sur les lieux des crimes, où elle avait trouvé un noyé et un... Broyé. Sa tête avait été écrasé comme une citrouille, et Deedee n'avait pas sourcillé. Bien entendu, il était impossible d'identifier l'homme-citrouille, mais elle verrait ça plus tard. Ce que Ray avait simplement remarqué, c'était que les deux corps avait été retrouvé quasiment au même endroit que les trois adolescents. Et qu'ils étaient habillés de la même façon Pour lui, c'était certainement lié.
Ensuite, ils avaient été appelé pour une autre scène de crime, tout aussi macabre. Lorsqu'ils arrivèrent sur place, Ray reconnu aisément la maison des Vasilakis, malgré la noirceur de la façade normalement blanche. La moitié de la maison s'était totalement écroulée, et lorsque la fumée fut totalement dissipée, ils furent autorisés à entrer. Ray tint la main de Deedee pour éviter qu'elle ne tombe, après tout, les talons n'étaient vraiment pratique dans ce genre de scène de crime. Pas plus qu'en forêt d'ailleurs, mais Deedee savait où marcher pour ne pas abimer ses talons et la scène.
Mais là, c'était différent. Immédiatement, lorsqu'elle entra dans la maison brûlée, une odeur abominable lui monta au nez. Elle sentait le feu, le bois cramé... Et la viande cuite. Sa bouche se tordit dans une grimace et elle grimpa prudemment les marches de l'escalier, Ray suivant ses pas. La première porte à droite de l'escalier était une chambre d'enfant, à moitié calcinée. Ray l'ouvrit doucement, et elle révéla une odeur atroce. Deedee tourna précipitamment la tête lorsqu'elle vit une main d'enfant, un enfant en bas âge, dépasser d'un drap. Elle se réfugia dans les bras de Ray, tremblante, et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Ray se contenta de passer une main réconfortante dans son dos pour tenter de l'apaiser, sans réussir à quitter la petite main des yeux. Tous les autres agents étaient encore en bas, et Ray se permit d'attraper le visage de Deedee dans le creux de ses mains.
« Si tu veux faire une pause, je le comprendrai totalement, murmura-t-il tout bas.
Deedee laissa échapper un sanglot.
— Tu les connaissais ? demanda-t-elle à Ray.
— J'ai certainement du les croiser une ou deux fois. Et toi ?
Le cœur de Ray rata un battement lorsqu'elle hocha doucement la tête. Il lui caressa doucement les joues, pour essuyer ses larmes.
— Je les ai croisé au cirque. C'était une famille de quatre personnes. J'imagine qu'il y a quatre corps ?
— Je n'ai pas eu de retour de l'équipe du matin. On va redescendre, et tu vas attendre dans ma voiture, d'accord ?
Incapable de répondre par une phrase, Deedee se contenta d'hocher la tête. Ray déposa un discret baiser sur son front, et il la raccompagna en bas. Après avoir installé Deedee dans sa voiture, il retourna dans la maison.
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Freak Show [MxM]
HororCalifornie, 1939. Dans la petite ville d'Ojai aux États-Unis, il n'y a pas grand chose à faire, surtout en été. Alors que la petite ville découvre avec stupeur la mort improbable de trois jeunes adultes, le shérif doit faire face à un drame tout au...