Freak Show [MxM]

5 - Matinée

     Azarias était souvent le premier réveillé de la famille. Probablement parce qu'un petit garçon de cinq ans n'est pas vraiment fatigué par grand chose. Durant les deux premières semaines des vacances d'été, il sautait sur le lit de ses parents, pour les réveiller dès que le soleil se levait. Ses parents lui avaient fait comprendre que s'il y avait bien quelqu'un à réveiller aux aurores, c'était son frère.

     Ce matin, la porte d'Azarias s'ouvrit silencieusement (pour être sûr de ne pas réveiller ses parents qui dormait juste en face) et ses petits pieds nus marchèrent dans le long couloir (qui n'était pas vraiment long, mais pour un enfant de cinq ans, le monde est immense) jusqu'à arriver devant la porte de son grand frère. Il l'ouvrit sans faire trop de bruit, pour observer son grand-frère encore endormi dans ses draps. Un de ses bras pendait hors du lit, et une légère fumée s'en échappait. Azarias arrêta toute forme de discrétion et il se rua sur le lit d'Ozymandias, sautant dessus pour le réveiller rapidement.

     Le jeune adulte se réveilla en sursaut et jeta un regard mauvais avant de l'adoucir, se rendant compte que ce n'était que son frère.

« Quoi ? demanda-t-il d'un ton un peu sec.

— Ozy tes mains elles font de la fumée ! dit-il précipitamment.

     Ozymandias se redressa d'un bond sur son lit et fixa ses mains. Elles étaient brûlantes, et il se concentra pour calmer la chaleur qui s'en dégageait. Azarias approcha ses petites mains de celles de son frère. Ce dernier se dégagea brusquement.

— Arrête c'est dangereux ! le réprima-t-il.

     Azarias fronça ses sourcils et fit une moue avec sa bouche, avant de prendre délicatement les mains d'Ozymandias. Elles ne le brûlèrent pas.

— C'est bon Ozy, tout va mieux maintenant.

     Ozymandias poussa un long soupir. Quelques secondes de plus, et il aurait certainement mit feu à sa chambre, et probablement à toute sa maison. Il regarda son frère d'un air las avant de lui adresser un petit sourire, et il lui ébouriffa les cheveux. Azarias râla avant de rigoler, tentant de donner des petits coups sur les bras d'Ozy. Les deux frères arrêtèrent de se chamailler lorsqu'ils entendirent un vague bruit venant de la chambre de leurs parents. Ozy le regarda et posa un index sur sa bouche pour l'inciter à ne pas faire de bruit, et Azarias hocha la tête.

— Tu as faim ? demanda Ozymandias en murmurant, on va descendre prendre le petit-déjeuner, si tu veux.

— On peut faire des pancakes ?

     Ozymandias eut un petit rire.

— Oui, on va faire une montagne de pancakes.

     Azarias poussa un cri d'exclamation.

— Une montagne jusqu'au plafond ?!

— Euh... Je ne suis pas sûr qu'on ait suffisamment de farine, mais on va voir ce qu'on peut faire.

     Il claqua dans ses mains.

— Allez, hors de mon lit le microbe, cette montagne de pancakes ne va pas se faire toute seule ! »

     Azarias s'empressa de descendre du lit d'Ozymandias, trépignant d'impatience. Ozymandias l'attrapa dans ses bras pour ne pas qu'il fasse trop de bruits et ils descendirent tous les deux dans la cuisine.

     Elle était impeccable. Sa mère s'attelait à tout ranger et tout nettoyer pour que la cuisine soit prête le lendemain. Les deux frères firent donc particulièrement attention lorsqu'il préparèrent ensemble la pâte à pancakes, et Ozymandias nettoya tout derrière lui.