Ozymandias soupira en sentant les doigts de Cyrus appuyer sur son dos pour en détendre les muscles. Le soleil était à peine levé, et le jeune homme s'était réveillé au creux des bras de Cyrus. Contrairement à ce qu'il aurait pu penser, il n'éprouvait pas un sentiment de honte profonde en se retrouvant face au regard emplit de luxure que lui avait adressé Cyrus au réveil.
Son cœur avait raté un battement et Cyrus avait simplement ouvert les yeux avant de lui adresser un franc sourire. À présent, Ozymandias se sentait choyé sous les mains de Cyrus.
« Est-ce que tu v... veux rentrer maintenant ? proposa-t-il, ou tu veux attendre en... encore quelques heures ?
— Ça m'étonnerait que Deedee soit déjà debout. On a encore un peu de temps devant nous. Sauf si tu veux que je parte ?
— B... Bien sûr que non !
Ozymandias se retourna et lui sourit. Les joues de Cyrus étaient teintées d'un rouge vif. Le plus jeune l'attira vers lui et Cyrus se pencha pour l'embrasser.
— Alors amusons-nous encore un peu, murmura Ozymandias. »
———————
Ray Devereux regardait son fils engloutir sa tartine de pain grillée recouverte de beurre. Johnny avait des miettes partout autour de sa bouche et son appétit semblait sans fin. Le shérif eut un rire silencieux devant ce spectacle. Il ne l'avouerait jamais, mais Ray adorait prendre son petit-déjeuner avec son fils. Pour lui, c'était le moment de calme avant la tempête.
La tempête étant sa femme.
À peine eut-il vidé sa tasse de café qu'il entendit une porte à l'étage se claquer. Ray distingua Johnny se figer et se tendre, ses grands yeux cherchant la moindre issue pour échapper à ce qui arrivait à grands pas dans la cuisine. Ray replia son journal lorsque sa femme passa la porte de la cuisine, Maribel dans ses bras. La petite fille sembla sourire à son père et à son frère.
« Bonjour, déclara Ray d'une voix sans entrain.
— Bon... Bonjour Maman...
Les yeux perçants se posèrent sur Johnny et son nez se retroussa lorsqu'elle constata les miettes qui parsemaient son visage. Immédiatement, elle soupira d'agacement et donna Maribel à Johnny.
— Ray, un mot en privé, s'il te plait, dit-elle d'un ton sec.
Le shérif ronchonna mais il se résolu à se lever pour suivre sa femme. Avant de fermer la porte de la cuisine, il adressa un regard qui se voulait rassuré à Johnny.
— Est-ce que tu vas laisser Johnny s'empiffrer jusqu'à ce qu'il explose ?! cria-t-elle.
— Je ne vais pas empêcher mon fils de manger s'il a faim, répondit calmement Ray.
— Ce n'est pas le problème, et tu le sais très bien !
— Ah ? Explique-moi, alors. Il me reste quelques minutes avant d'aller travailler.
Ray voyait bien que sa femme fulminait, mais il refusait de rentrer dans son jeu et de monter le ton lui aussi. Ça ne ferait qu'empirer une situation déjà délicate et lui crier dessus ne résoudrait rien, mis à part lui montrer qu'elle avait gagné.
Le shérif prit une grande inspiration et en voyant sa femme faire de même.
— Le problème c'est cette maudite ville ! cria-t-elle, on est dans un trou paumé, alors que tu aurai pu faire bien plus !
Ray sembla entendre au loin des bruits de pas gravissants les escaliers ; probablement Johnny qui amenait Maribel à l'étage pour ne plus entendre les cris de sa femme.
VOUS LISEZ
Freak Show [MxM]
TerrorCalifornie, 1939. Dans la petite ville d'Ojai aux États-Unis, il n'y a pas grand chose à faire, surtout en été. Alors que la petite ville découvre avec stupeur la mort improbable de trois jeunes adultes, le shérif doit faire face à un drame tout au...