Freak Show [MxM]

20 - La Théorie de la fin du Monde

     Ozymandias avait bataillé de nombreuses minutes avec Deedee dès que Ray et Johnny étaient repartis pour la convaincre de la laisser aller au cirque. Cette dernière était cependant insisté pour l'accompagné. Il était hors de question qu'Ozymandias se promène seul dans les rues d'Ojai alors qu'il était recherché par des personnes qui, visiblement, ne lui voulaient pas du bien.

« Est-ce que ta main va mieux ? demanda Deedee alors que la voiture était arrêtée à un feu rouge.

     Le jeune homme tourna sa tête vers elle, perplexe.

— Ma main ? répondit-il, peu sûr d'avoir comprit.

— Cette nuit, tu t'es cogné la main si fort que je suis montée voir si tout allait bien, tu t'en souvient ?

     Ozymandias écarquilla les yeux, le souvenir de Cyrus refaisant surface soudainement.

— Ah, oui, euh, oui, ça va beaucoup mieux. Désolé de t'avoir réveillé. Et euh... Merci de me laisser aller au cirque.

     Deedee soupira en regardant le feu qui restait désespérément au rouge.

— Tu sais Ozy, si ça ne tenait qu'à Ray, tu aurais déjà changé d'état. Mais j'ai le sentiment que ça ne ferait qu'empirer les choses. C'est moi qui ai un peu forcé pour que tu restes ici. C'est moche à dire, mais... Si effectivement ce ne sont pas les gens du cirque qui te veulent du mal, et j'ai du mal à y croire, parce que tu n'irais pas de ton plein gré sinon. Et t'envoyer dans un autre état éloignerait certes potentiellement les personnes qui te veulent du mal de la ville. Mais en toute honnêteté, je n'ai pas envie d'éloigner un problème de la ville pour que ça retombe sur d'autres personnes. Entre nous Ozy, est-ce que tu as souvent déménagé ?

     Le jeune homme sembla se tasser sur son siège.

— J'ai arrêté de compter le nombre de déménagements qu'on a fait.

— Est-ce que tes parents t'ont un jour expliqué la raison de tous ces déménagements ?

— C'était surtout pour le boulot de mon père. Il était souvent muté.

     Deedee pinça ses lèvres. Elle redémarra lorsque le feu passa au vert, les rapprochants du cirque.

— Je pense que le sujet mériterait d'être creusé. Peut-être que tes parents fuyaient quelque chose qui a finit par les rattraper. Je n'ai pas l'impression que ce soit le cirque, alors c'est peut-être autre chose.

— Pourquoi ? Ils m'auraient forcément parlé de quelque chose d'aussi important, non ?

— Des fois, les adultes pensent que c'est mieux pour leurs enfants de ne rien leur dire.

     Ozy marqua un temps.

— Si mes parents fuyaient quelque chose, ce n'était certainement pas le cirque. Au contraire, ma mère avait l'air vraiment heureuse de les revoir.

     Deedee hocha la tête, ne trouvant rien à répondre. Elle se gara sur le parking du cirque et regarda Ozymandias.

— Je passe te chercher ce soir, ça ira ? proposa-t-elle, et si ce n'est pas moi, ça sera probablement Ray. Si c'est quelqu'un d'autre que nous deux, reste dans le cirque. Actuellement, il n'y a que Ray et moi qui sachons où tu te trouves actuellement.

— Merci beaucoup Deedee, on se voit ce soir. »

     Elle le gratifia d'un sourire chaleureux et Ozymandias sortit du véhicule. Il la regarda s'éloigner et lorsque sa voiture eut disparue à l'horizon, le jeune homme se tourna vers le cirque. Une odeur alléchante incita Ozymandias à entrer dans le domaine.