À sa plus grande surprise, ce fut un Ozymandias épuisé et aux traits tirés que Deedee récupéra en fin de journée. Malgré son épuisement visible, il adressa cependant un sourire à Madame Rosenberg avant de monter dans la voiture de la médecin légiste. Deedee se remit rapidement en route, lançant des petites œillades à Ozymandias de temps en temps.
« Tout s'est bien passé aujourd'hui ? demanda-t-elle au bout d'un moment.
Ozymandias se contenta d'hocher la tête sans quitter la route des yeux.
— Qu'est-ce que as fait d'intéressant ? tenta-t-elle de nouveau.
— J'ai discuté. Beaucoup. Madame Rosenberg m'a dit de manger à tous les repas.
Deedee eut un sourire.
— Ça tombe bien, j'ai une idée de repas pour ce soir ! »
Ozymandias ne put s'empêcher de sourire à son tour, de façon plus réservée cependant. La voiture les amena jusqu'à la maison de la médecin légiste. Étrangement, Ozymandias se sentit plus léger que les jours précédents. Ce soir-là, il aida Deedee à faire le repas, il dressa la table et elle lui confia même la lourde responsabilité de choisir la musique qu'ils écouteraient durant le repas.
Le jeune homme lui résuma rapidement sa journée, en éludant cependant tous les passages où Hilda l'avait fait transpirer comme un bœuf jusqu'à ce qu'il parvienne à faire grandir les racines d'un arbre au cœur de la forêt. C'était principalement du à cela que le jeune homme était épuisé et que ses ongles étaient noirs tellement il avait plongé ses main dans le sol.
L'estomac plein, Deedee et lui se saluèrent et la médecin légiste le laissa tranquille pour la soirée. Le jeune homme passa l'heure suivante à se nettoyer (l'eau qu'il passa dans ses cheveux devint brune tant il y avait de la terre et de la poussière sur sa tête) et il soupira presque de satisfaction lorsqu'il se glissa dans ses draps et qu'il ferma ses yeux. Son sommeil vint rapidement.
———————
Un peu plus tard dans la nuit, un ombre plutôt grande atterrie sur le toit de la maison de Dorothy Dawkins. Cette ombre avait soigneusement surveillé les alentours, particulièrement les voitures de police garées un peu partout dans la rue. L'ombre sembla fondre et glisser sur les tuile, dégouliner un peu sur le mur avant qu'une main ne sorte de la masse informe pour frapper doucement sur la fenêtre de la chambre située au dernier étage.
Ozymandias battit des paupières quelques secondes, se demandant quel était ce bruit régulier qui le tirait de son sommeil. Il crut d'abord avoir rêvé, avant d'apercevoir Minuit prostrée devant la fenêtre, sa queue remuant régulièrement. Le jeune homme tapota sur le matelas pour attirer son attention, mais cela ne fonctionna pas. Au contraire, Minuit se dressa sur ses pattes arrières et se dressa de tout son long afin d'espérer toucher la masse qui se trouvait au-dessus du cadre de sa fenêtre.
N'ayant plus la crainte de la veille, Ozymandias se résolut à sortir du lit et alla ouvrir sa fenêtre, avant de passer sa tête par l'encadrement. Il ne fut même pas surprit de voir le visage de Cyrus. Ozymandias fronça les sourcils.
« Tu es sur le toit ?! murmura-t-il.
— O... Oui ! La v... vue est tr... très pre... prenante de... depuis là-haut. T... Tu veux v... venir voir ?
Ozymandias regarda le sol. Il était très loin.
— Cyrus, je ne sais pas comment tu as fait, mais je suis personnellement incapable de monter sur le toit !
— O... Oh ! réalisa-t-il, p... prend ma m... main d... dans ce c... cas !
Le jeune homme regarda la main tendue par Cyrus.
— Est-ce que ta main tremble autant que tes phrases ?
Cyrus laissa échapper un petit rire, nullement vexé. Il attrapa d'un geste brusque le poignet d'Ozymandias, lui arrachant un cri de surprise au passage qu'il étouffa rapidement pour ne pas alerter Deedee. Il se retrouva en quelques secondes sur le toit, à califourchon sur Cyrus.
Soudainement gêné, Ozymandias se redressa brusquement, semblant oublier l'espace d'un instant qu'il se trouvait sur un toit, à plusieurs mètres de hauteur. Ses bras brassèrent l'air dans un espoir de retrouver son équilibre perdu, mais le jeune homme finit par basculer à la renverse, dans le vide. Cyrus le rattrapa avant une chute probablement mortelle et il le serra contre lui, l'écrasant sur ses pectoraux quelques secondes avant qu'il ne soit sûr qu'Ozymandias ne glisse plus.
Le jeune homme se dégagea de son étreinte maladroite et s'assit à côté de Cyrus, encore allongé sur le toit. Il lui adressa un rapide coup d'œil, la moitié inférieure de son visage enfouie dans ses bras. Ça aurait été bête qu'il voit le rouge sur ses joues.
Cyrus était vêtu comme la veille, portant son éternelle cape, ses gants en cuir qui remontaient jusqu'aux coudes et ses lunettes de soleil.
— T... Tu as v... vu, la l... lune est p... presque pleine ! dit soudainement Cyrus pour rompre le silence.
— Tu n'y verrais pas mieux sans tes lunettes ? suggéra Ozymandias.
Cyrus se redressa pour les ôter.
— Ah, c... c'est vrai q... que c'est m... mieux co... comme ça !
Ozymandias soupira, cherchant ses mots, lui aussi.
— Je suis passé au cirque, aujourd'hui. On m'a dit que tu dormais.
— En ef... effet ! Madame Rosenberg m'a p... prévenue.
— Et tu peux te détendre, je vais pas te faire de mal.
Cyrus sembla souffler et il s'allongea sur le toit, fixant le ciel. Ozymandias l'imita au bout de quelques secondes.
— C'est encore Madame Rosenberg qui t'a demandé de venir me surveiller ?
— Je ne te s... surveille pas, sinon je t'aurais lai... laissé dormir.
— Alors pourquoi je suis allongé sur le toit d'une maison ?
— C'est t... toi qui voulait m... me voir, plus tôt d... dans la journée.
Ozymandias pinça ses lèvres, prit à son propre jeu. Il préféra changer de sujet rapidement avant de s'embourber dans des propos incohérents.
— Au fait, j'ai... J'ai cru comprendre que chaque personne du cirque avait une particularité. C'est quoi la tienne ?
Cyrus baissa la tête et tritura ses doigts.
— Je... Je suis une ex... expérience ratée.
Ozymandias fronça les sourcils.
— C'est-à-dire ? C'est à cause de tes yeux que tu dis ça ?
— C'est... Hum, Madame Rosenberg m'a ré... récupéré quand j'étais j... jeune. M... Mais c'est très f... flou.
— Tu ne te souviens pas comment tu as eu les yeux rouges ?
Cyrus ouvrit et referma plusieurs fois la bouche sans qu'un son n'en sorte. Il finit par secouer la tête, incapable de répondre avec des mots.
— Je ne me sou... souvient de rien. Juste que c'était dou... douloureux.
Ozymandias marqua un temps.
— Désolé, je ne savais pas à quel point le sujet était sensible pour toi.
— Ce n... n'est pas grave, tu ne pou... pouvais pas sa... savoir.
Cyrus reporta son attention sur le ciel, où les étoiles scintillaient. Il sursauta à peine lorsqu'il sentit les doigts d'Ozymandias frôler son bras.
— Désolé, murmura le jeune homme. »
Il le sentit soupirer et ils restèrent tous les deux à fixer la nuit en silence, profitant de la brise fraiche de la nuit qui contrastait avec la chaleur de la journée passée.
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Freak Show [MxM]
HorrorCalifornie, 1939. Dans la petite ville d'Ojai aux États-Unis, il n'y a pas grand chose à faire, surtout en été. Alors que la petite ville découvre avec stupeur la mort improbable de trois jeunes adultes, le shérif doit faire face à un drame tout au...