Recueil d'OS Danse Larry

Y a rien à faire sauf d'avancer

Jour Meilleur – Orelsan

Louis Tomlinson

Je claque la porte de ma chambre avant de m'effondrer dans mon lit. J'ai encore passé une journée horrible et si je suis content qu'elle soit enfin terminée, je sais que demain ça recommencera. Ce calvaire je le vis depuis déjà trois ans maintenant. Trois ans à subir les moqueries des autres au lycée, trois ans à subir les remarques de mon père, trois ans à douter de moi et de ce rêve enfoui au fond de mon esprit. Je sais que ce rêve ne deviendra jamais réel parce que premièrement, je n'ai pas confiance en moi du tout et puis mon père ne me laissera jamais réaliser ce rêve qui n'est pas assez masculin pour lui.

Ce rêve que j'ai, c'est de devenir danseur. J'ai découvert cette passion il y a trois ans grâce à un garçon bourré de talent. J'étais en train de regarder cette émission de talent à la télévision lorsqu'il est apparu sur scène. Il a parlé de sa passion avec des étoiles dans les yeux et lorsqu'il s'est mis à danser, j'ai tout de suite ressenti quelque chose de fort, j'avais moi aussi envie de danser comme lui, avec la même passion. J'ai demandé à mon père si je pouvais prendre des cours de danse et puis ça a été la douche froide. Il m'a ri au nez et quand il a vu que j'étais sérieux, il a vite déchanté. Depuis ce jour, chaque fois que j'aborde le sujet ou qu'il me surprend à danser, j'ai droit à des remarques qui me serrent le cœur telles que « un vrai homme ne danse pas » « la danse c'est pour les fillettes » « mon fils ne deviendra jamais une ballerine » « tu me fais honte quand tu danses ».

C'est de plus en plus difficile à supporter, d'autant plus que maintenant, même le lycée est au courant depuis que Stan, la brute du lycée est tombé sur un prospectus d'audition qui est tombé de mon casier. Il s'est fait un malin plaisir de se moquer de moi et évidemment, les autres élèves l'ont suivi et j'ai hérité du surnom de « Louis la ballerine ». Tous les jours je rentre à la maison épuisé, je n'ai plus envie de rien. J'ai envie parfois de prendre mon courage à deux mains et de passer des auditions pour prouver que je suis capable de leur prouver qu'ils ont tort de se moquer de moi mais le manque de confiance en moi qu'ils font grandir me fait toujours reculer.

Je soupire alors qu'une larme coule doucement le long de ma joue, ça devient de plus en plus difficile d'encaisser, mon rêve s'éloigne petit à petit et je suis à bout de force. J'aimerais avoir la force de me battre, j'aimerai un signe du destin qui dirait que ça vaut la peine de me battre mais je sais que ça n'arrivera jamais. La seule personne qui m'aide un tant soit peu à y croire c'est Harry Styles, mon danseur favori, celui qui a fait naître en moi cette passion. Seulement Harry est bien trop connu et je suis trop réservé pour oser l'aborder alors il ne connaîtra jamais mon plus grand rêve.

Mon téléphone vibre sur mon lit et un léger sourire se dessine à travers mes larmes quand je vois que c'est une notification m'indiquant que Harry vient de poster une nouvelle vidéo. Sans plus attendre, je clique dessus tout en m'asseyant en tailleurs sur mon lit. S'il y a bien quelque chose qui peut me redonner le sourire le temps d'un instant c'est bien une vidéo d'Harry.

La vidéo s'affiche et je reconnais la mélodie d'une chanson française d'un rappeur, Orelsan je crois. Harry est assis au sol alors que la caméra s'approche petit à petit de son visage.

Laisse-moi dire deux, trois conneries avant que t'en fasse une.
Le problème de la vie c'est qu'il y en a qu'une
On soignera jamais la dépression comme on soigne un rhume
Mais dis-toi que tu pourras compter sur moi le temps que ça dure.

Lorsque les premières paroles se font entendre, Harry commence aussitôt à danser, ses mouvements sont rapides mais expriment tellement de choses. Il a ce don de transmettre énormément d'émotions lorsqu'il danse, que ce soit par son visage ou par ses gestes. Il pose tout d'abord ses deux mains devant sa bouche avant de les écarter, affichant un deux sur une main puis un trois sur l'autre. Il claque ensuite ses deux mains entre elles et puis d'un mouvement habile du poignet, il redescend avec lenteur ses mains pour les poser sur ses genoux. Il décale ensuite lentement sa main droite avant de fermer sa main doigt par doigt en partant du plus petit mais en laissant son index levé. Il lève ensuite son doigt et son regard suit une chose invisible qui part de son doigt, passe au dessus de sa tête pour atterrir dans sa main gauche. Il rattrape cette chose invisible en fermant la main gauche.