Recueil d'OS Danse Larry

You taught me the courage of stars

               

Saturn – Sleeping At Last

HarryStyles

Je souffle un grand coup avant de prendre place aucentre de la pièce. Aujourd'hui c'est le cours que je redoute le plus dans cette école de danse, l'exercice d'improvisation. Dans ce cours il n'y a aucune règle, la seule chose qu'on nous demande c'est de vivre pleinement chacun des mouvement que nous allons exécuter. Il n'y a pas de chorégraphie, nous devons laisser nos corps s'exprimer librement, sans réfléchir. C'est un exercice complexe parce qu'on a souvent tendance à penser aux mouvements qu'on peut faire avant même d'avoir entendu la musique, on suit souvent les chorégraphies que les professeurs nous apprennent et lorsque vient le moment d'improviser on a tendance à paniquer et à ne plus savoir quoi faire. C'est ce qui m'arrive le plus souvent d'ailleurs, soit je me fige, soit mes mouvements sont précipités et ne ressemblent à rien .

L'exercice du jour est différent encore parce qu'on a pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit, le professeur nous fait passer un par un, on pioche une chanson dans la boîte au hasard et on se met en place pour danser. J'ai pioché « Saturn » de Sleeping At Last, le professeur m'a vaguement expliquer l'histoire de cette chanson et c'est à moi de me débrouiller pour la raconter avec mon corps sans réfléchir.

Je lance un dernier regard à mon professeur et il m'offre un sourire encourageant avant de lancer la musique. Très vite, j'entends une légère mélodie au violon et décide de suivre le rythme lent et léger de ce son en bougeant les bras dans l'espace, ils passent au dessus de ma tête, parfois font des vagues, parfois s'entremêlent avant de se séparer. Lorsque les notes se font plus fortes, mes mouvements deviennent plus grands et mes jambes prennent parfois le relai sur mes bras, s'élevant parfois dans des arabesques, dans des tilt ou s'allongeant devant moi.

Le rythme change d'un seul coup avec de légères notes de piano, comme si le musicien frôlait à peine les touches, les notes sont légères mais leur rythme est un peu saccadé et je laisse mon corps effectuer de petits mouvements sur chacune des notes. Je commence par le bout de mes doigts, comme si je faisais passer une énergie à travers chacun d'eux. Une note, un mouvement de doigt, puis c'est ma main qui bouge finalement, comme si j'avais une balle ou autre chose dans celle-ci et que je la faisais passer d'une main à l'autre. Ensuite ce sont mes épaules qui bougent en rythme, parfois ce sont mes pointes de pieds.

Le rythme reste le même mais j'entends derrière un rythme différent à la batterie, très léger mais bien présent et mon corps décide de suivre ce rythme là et non plus celui du piano. C'est alors que dans des mouvements saccadés, mon corps se laisse bercer, un coup à gauche, un coup c'est mon bras qui se lève, parfois c'est ma tête qui tourne sur le côté, parfois ce sont mes pieds qui se déplacent en rythme.

Alors que ce même rythme continue, mon oreille est attiré par des notes vives, aigües, et mes mains reprennent leur danse, faisant valser une force invisible d'une main à l'autre et c'est comme si je voyais cette étoile qui virevolte avec moi, passant dans mes mains. C'est cette étoile qui est le guide de cette danse, ce n'est pas moi qui décide, c'est elle et une émotion forte prend place dans mon corps, faisant monter quelques larmes dans mes yeux.

Lorsque le professeur m'a raconté l'histoire de cette chanson, j'ai tout de suite vu un visage se dessiner dans mon esprit, le visage de cette personne qui était l'homme de ma vie. Il était passionné d'astronomie et ça ne m'étonnerai pas qu'il connaisse cette chanson. Il connaissait tout sur les étoiles, les planètes et tout ce qui les entoure. Il pouvait passer des heures à me parler de sa passion et je l'écoutait d'une oreille admirative tout comme lui m'écoutait parler de ma passion pour la danse.