Chapitre 55 : Lucy

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Pdv Lucy

L’entraînement avait commencé dès la fin du week-end. Hier soir, avait été ma première séance mais, cela n’avait rien donné. J’avais beau suivre les conseils de maman et de papa, mon pouvoir ne s’était absolument pas matérialisé. J’étais un peu dégoûtée sur le coup. Mais en ce lundi matin, ça allait mieux. J’avais passé une bonne heure de la nuit à réfléchir. Après tout, que mes pouvoirs se manifestent maintenant était tout aussi exceptionnel que pour Caitlin. Maman n’avait eu que ses pouvoirs très tard, vers 17 ans donc dans le fond, ma sœur et moi sommes en avance par rapport à elle. Autrement dit, apprendre à les maîtriser ne serait pas une partie de plaisir mais c’était largement possible. C’est en tout cas, ce que je pensais lorsque j’arrivais au collège le lundi qui suivit. J’en avais presque oublié ce qui s’y passait. Et ça me revint en mémoire de la pire des manières possibles…BAM ! Je sentis tout mon corps chuter en avant sur le bitume. Je me rattrapai de justesse, empêchant ma tête de cogner le sol. Je n’avais pas vu ce qui s’était passé. En revanche, j’avais très bien senti la résistance rencontrée par mon pied à mon entrée dans la salle de classe, et j’entendais très nettement les rires des élèves concernés. Ca recommençait, ils n’avaient donc vraiment rien d’autre à faire ? Furieuse, je me retournai vers eux. Jessica Marsten me fixait d’un air supérieur, tandis que ses sbires semblaient être pris d’un fou rire inarrêtable. Je le fixai durant plusieurs secondes, le regard neutre.

« Qu’est-ce que t’as le monstre ?? Tu tiens plus debout ? » demanda-t-elle d’un air méchant.

« Dit celle qui m’a mise par terre. Vous avez rien de mieux à foutre ? »

« De quoi tu parles le monstre ? C’est de ta faute si tu es tombée, ne rejette pas la faute sur nous. Après, on rit de toi si on veut »

« Justement non. Vous n’avez pas le droit » fit une voix à ma place.

Une petite brune aux yeux bleus profonds avait fait irruption dans la salle. Emilia, ma meilleure amie mais surtout ma cousine. Son air froid et colérique me rappelait celui de mon oncle Raphael. Même si elle était généralement sensible, dynamique et gentille, il ne fallait pas l’énerver ni s’en prendre à nous. Ou bien elle pouvait sortir les griffes.

« Ca va Lucy ? » s’enquit-elle dans ma direction.

Je hochai la tête, jugeant bon de ne pas en rajouter. Dans ces cas-là, il valait mieux la laisser gérer.

« Bon, sur ce bande d’abrutis, vous avez intérêt à la laisser tranquille sinon c’est moi qui vous fout par terre et là croyez-moi, vous n’aurez pas le temps de protéger vos dents » menaça-t-elle avant d’aller s’asseoir à sa place, devant moi.

Réaction immédiate : le groupe s’arrêta de rire et lui lança un regard noir avant que Jessica ne me fasse un signe de la main. Signification « Tu vas me le payer ». Je n’y prêtai pas plus attention.

« Sérieusement Lucy, va falloir que tu en parles à un moment donné. Ca déjà un mois qu’il te harcèlent, tu ne vas pas passer l’année comme ça si ? » murmura ma cousine à mon oreille lorsqu’ils furent tous assis à leur place.

Je secouai la tête. En vérité, même si j’essayais de ne rien laisser paraître, j’en avais marre, j’étais déjà fatiguée, en colère, j’en pouvais plus et surtout, je sentais ma confiance en soi diminuer de plus en plus. J’en étais consciente, je savais que ça commençait à me rentrer dans la tête, à m’obséder, que le terme de « monstre » commençait à me blesser profondément. Emilia avait raison, je devais en parler mais je n’arrivais pas à me décider. J’avais peur. De quoi ? Moi-même je ne savais pas. Peut-être que j’avais peur que ce soit encore pire après ? Si Jessica l’apprenait, ce serait pire. Pour l’instant, je n’avais que des moqueries que je pouvais encore encaisser – même si j’en ignorais la cause. Je ne leur avais rien fait et surtout je les connaissais même pas. Je leur avais demandé pourquoi ils s’en prenaient à moi mais impossible de leur tirer les vers du nez. Comme depuis le début de l’année, à chaque heure de cours, j’avais droit aux moqueries dans mon dos, sans compter les murmures. Ils pensaient être discrets mais je les entendais très nettement.

Tortues Ninjas: Les héros de New-York tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant