Les Gentlemans Changent

Chapitre 7 : Une étape à franchir

Sa salle de bain... Je suis époustouflée par ce luxueux confort, il a une douche italienne, une baignoire et même un jacuzzi ! Que du carrelage ! Matthew fouille sa commode et m'enveloppe de deux serviettes bien chaudes et moelleuses.

—J'aurais dû te dire que le sol dehors était glissant.

J'ai comme l'impression qu'il essaie de me déculpabiliser. Mais la vérité est que n'importe qui aurait pu éviter cet incident.

—Je reviens.

Il s'absente quelques minutes. Je me dépêche alors de me sécher le corps. Mon dieu ! Même mes sous-vêtements sont trempés ! J'ai toujours du mal à croire que j'ai failli me noyer chez lui. Dorénavant, j'irais à la piscine tous les dimanches pour apprendre à nager ou du moins... flotter. Matthew revient et me prête des vêtements, son t-shirt et son pantalon de pyjama.

—Il y a le sèche-serviette ou si tu préfères le sèche-linge à la buanderie, tu n'as qu'à porter ça en attendant. Je ne serai pas très loin, appelle-moi si tu as besoin.

Il sort et referme la porte derrière lui. Je me frappe alors plusieurs fois le front me répétant à quel point je suis stupide. Je n'ai même pas osé le regarder de peur qu'il me fasse des critiques justes.

Matthew retourne au salon, prend une télécommande et ferme la piscine dehors en se remémorant du déroulé de la scène. La situation était dangereuse mais aussi très drôle, devant moi, il s'était courtoisement retenu de rire. Prenant son temps, il transfère les photos sur son grand écran, le chargement est un peu long. Je racle ma gorge pour lui informer de ma présence. Il se retourne et savoure le fait que je sois vêtue dans ses habits. Bien qu'ils m'aillent bien, j'étais toute de même embarrassée de les porter.

—Tu aurais un sèche-cheveux ?

Matthew va dans sa chambre et revient une minute après pour me le donner. Je bredouille quelques remerciements avant de m'enfermer à nouveau dans sa salle de bain. Ce silence me perturbe. En tant que nouvel invité, je dois absolument lui présenter mes excuses.

—Viens t'asseoir.

Je mordille ma lèvre, me prépare mentalement au pire scénario et m'approche prudemment de lui. Matthew se décale pour que je m'assois, je ne le contredis pas et m'installe à côté de lui.

—Tu as soif ?

Est-ce ironique ? Je crois en avoir assez bu tout à l'heure.

—Matthew, je

Il m'observe fixement avec un petit sourire pendu aux lèvres, mais ça je ne le voyais pas.

—Je ne suis pas comme ça d'habitude.

—J'imagine, il ne doit pas y avoir beaucoup de piscines chez tes amis.

Je lève la tête et là, Matthew ne se contrôle plus et explose de rire. Je couvre mon visage aussi rouge qu'une tomate, la honte, la honte... Mais au moins, ça voulait dire qu'il n'était pas en colère.

—Je n'ai pas rigolé comme ça depuis très très longtemps, avoue-t-il en essuyant une larme au coin de son œil

Je fonds littéralement devant une expression aussi sincère que la sienne. La façon qu'il a à me regarder me déstabilise et me stresse intérieurement. Matthew se rapproche brusquement de moi et vient loger son visage dans le mien. Je ferme les paupières, entrouvrant légèrement la bouche. Il la capture avec assurance. Mes mains bougent d'elles-mêmes et le tiennent timidement. Son baiser est un vrai délice, aucun mot pour le décrire concrètement. Mon cœur bat de plus en plus vite au fur et à mesure qu'il se prolonge. Matthew soulève mon menton et introduit voracement sa langue pour approfondir notre intimité. Je rougis et resserre ma prise sur ses bras. C'est effectivement un homme expérimenté. Bien que ce soit la première fois que j'embrasse avec la langue, je peux quand même le dissocier avec des débutants. Ses actions sont concises et résolues, moi en revanche, je commets plusieurs maladresses. Matthew me libère, me laisse respirer et dépose des baisers libidineux sur le bas de mon visage, ma nuque, mon cou... Je serre mon poing. Me voilà plus rouge que tout à l'heure. Qu'est-ce que je fais ? Mon cerveau panique. Je tremble à l'idée de perdre ma virginité dans la minute qui suit, bien que je n'aie rien contre le fait que ce soit avec lui. Non, le souci provient de moi, je lui ai menti.