Les Gentlemans Changent

Chapitre 16 : Confuse

Fin des examens.

Je baille et m'étire comme un chat à cause du manque de sommeil. Cette semaine a été pénible pour moi à cause des révisions faites à la dernière minute. Pour être à la hauteur, j'ai dû sacrifier mon temps de sommeil et sauter mes repas du soir. Heureusement d'ailleurs, car les sujets de cette année sont plus compliqués que ceux des années précédentes, d'où l'importance de ne jamais se reposer sur ses lauriers.

—Tu n'as rien de prévu avec lui ?

Matthew ? Il ne m'a pas du tout dérangé cette semaine. Aucun appel et les seuls messages que je recevais ne dépassaient pas deux lignes. Deux hypothèses : il a été monopolisé par son patron ou il n'a pas voulu me distraire durant cette période critique. J'essaie de le joindre mais tombe directement sur son répondeur.

—April !

J'éteins. Matthew a forcément des raisons pour ne pas me contacter. Je me préoccuperai de ça plus tard.

—Tu es disponible demain soir ?

—Un restaurant ? Deviné-je

—Oui, il faut qu'on

Un garçon tenant un bouquet de fleurs se dirige droit vers nous, Mon amie me fait signe. Je me retourne alors.

—Davis ? Identifié-je, surprise

Sa visite devant ma fac est inattendue. Que fait-il ici ?

—C'est pour toi.

Les roses, mes préférées. Je les accepte par courtoisie, bien que je ne cerne pas très bien les motivations qui le poussent à me les offrir.

—Davis, il vit dans le même pensionnat que moi, présenté-je. Anita, une camarade et une très bonne amie.

—Je vais vous laisser, coupe-t-elle rapidement en me souhaitant bonne chance avec un clin d'œil

Je la regarde partir, gênée qu'elle ait mal interprété ses intentions. Il sait que je suis en couple. Par conséquent, il ne peut pas être en train de me courtiser. Ce serait absurde.

—Y a-t-il un endroit où nous pourrions nous parler en privé ?

Son air grave ne me rassurait pas. Je recule ma frange et lui propose le parc d'à côté.

C'est Anita qui me l'a fait découvrir le premier jour de la rentrée. C'est un endroit tranquille, situé à l'opposé de tous les bars, restaurants et boutiques. Avec elle, nous passons la plupart de notre temps libre à travailler, à nous reposer et à pique-niquer là-bas. Un vrai paradis.

—C'est un très bel endroit, inspecte-t-il

L'air est pur comparé à la ville et il y a des arbres, de l'herbe, des plantes et des fontaines.

—Alors ?

Davis y a songé très sérieusement. Il ne peut pas déclarer forfait sans m'avoir avoué ses sentiments de deux ans.

—Depuis combien de temps le connais-tu ?

Il me faut deux secondes pour décoder le « le ». Il parle de Matthew.

—Deux mois.

Ma réponse le dégoûte. Pourquoi cette question ? Son problème serait directement lié à lui ? C'est vrai qu'il étudie l'informatique et que R-Field est spécialisé dans ce domaine mais ils n'ont à priori aucun lien. Et puis Davis n'est pas censé connaître son identité.

—Et comment vous êtes-vous rencontré ?

Je commence à stresser devant ses interrogations.

—Il m'a aidé par hasard.