Chapitre 17 : Les impulsions

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J'ouvre les yeux à trois heures du mat'. D'où proviennent ces éclats de rire ? Je soupire et oblige mon corps à se séparer de la confortable literie. Pas besoin d'être devin pour nominer les coupables. Ils sont tous étalés par terre, en train de rire comme des hystériques.

—Les filles... grogné-je en m'ébouriffant les cheveux

J'ai bien fait de sortir avec Anita au lieu de les suivre au bar. D'ailleurs, où est Christine ? Elle est censée jouer le rôle du capitaine de la soirée.

—Elsa, secoué-je. Où est Christine ?

Les lumières s'allument petit à petit dans les autres chambres. Par loyauté et pour éviter d'être poursuivi par nos voisins, nous les ramenons à leur cocoon : le lit.

—Elsa, attention.

Elle le reconnaît et s'assied à côté juste pour poser la tête sur le matelas.

—Elsa.

Je la secoue énergiquement.

—Où est Christine ? Réponds-moi. Ne t'endors pas.

—Steven, marmonne-t-elle

Steven ? Quel rapport avec Steven ?

—De quoi tu parles ? Elsa !

Je la secoue encore plus fort. Elle s'énerve et me pousse brutalement. Quelle force !

—Ils sont allés faire l'amour ! Contente ?!

Et elle se rendort. Affolée par sa réponse, je me précipite vers ma chambre pour l'appeler sur son portable. Et si Christine avait confondu un inconnu pour lui ? Pitié...

—April ?

Une voix masculine qui me connait. Dieu soit loué ! Steven Brown est bien avec elle !

—Désolée de vous avoir dérangé aussi tard. Elsa et Christine ont fait n'importe quoi ce soir.

—Je l'ai constaté sur place.

J'ai honte de leur conduite. Et d'abord pourquoi est-ce qu'elles lui ont téléphoné ?

—Où êtes-vous ?

—A l'hôtel. Christine a vomi dans ma voiture, je ne peux pas rentrer chez moi et je ne peux pas la ramener non plus au pensionnat.

Je tiens mon front. Christine, ma douce, qu'as-tu fait au Ferrari de ton prof ?

—Je vais vous rejoindre.

—Il n'y a pas de taxi, signale-t-il

—Moi et Christine ne voulons pas créer de malentendu entre vous et votre fiancée, juste avant votre mariage. Je vais marcher.

—A trois heures du matin ? Exclame-t-il. Je ne pense pas que Matthew adhérera à cette idée. Je l'appelle pour demander.

—Non, non, non !

Inutile de négocier avec lui. Il est strict et aussi responsable que mon petit-ami. Si je désobéis, il me dénoncera et j'aurais de gros ennuis. A contrecœur, j'accepte de la lui confier pour une nuit dans un hôtel. Pardon Christine, sois forte à ton réveil et ne te défile pas devant tes responsabilités.

Steven éteint pour économiser la batterie et se tourne vers l'ivrogne qui a enfin terminé sa vidange dans la cuvette des toilettes. Afin qu'elle ne s'effondre pas comme une limace, il est obligé de la soutenir.

—Comment tu te sens ?

Elle le dévisage puis le pousse brutalement pour l'écarter d'elle.

—Qu'est-ce que tu fiches ici ?! Gronde-t-elle

Les Gentlemans ChangentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant