Je ressors et relis pour la énième fois sa carte de visite, Matthew Howard, vice-président de la compagnie R-Field. Je tape l'adresse sur maps. Elle se situe à vingt minutes de transport de mon école.
—April, la veste, me tend Christine
Je repose rapidement mon ordinateur portable pour découvrir les résultats du lavage. Christine me montre l'état de l'habit. Je grimace. La peinture n'est pas complètement partie et le tissu est abîmé à force d'être passé à la machine. Un désastre !
—Je ne peux pas la rendre comme ça !
—Rachète-en une autre, me suggère-t-elle
—Cette marque vaut de l'or. Je me suis renseigné sur le site, le prix est exorbitant.
—Rien ne t'oblige à acheter la même marque. Après tout, c'est l'intention qui compte.
Christine a raison. Je tiens à le remercier en personne. Je la récupère, la repasse délicatement et la plie dans un sac à sa taille. Même si elle est inutilisable, je veux la lui rendre avec une compensation. Je descends au premier étage et frappe à la porte. Davis ouvre ravi de me voir.
—April, tu te sens mieux ?
—Merci pour m'avoir aidé à laver le sol.
—C'est tout à fait normal, je suis content que tu ailles bien.
—J'ai une question à te poser si ça ne te dérange pas...
—Bien sûr.
—Je cherche une boutique pour homme. De préférence une marque pas très chère mais assez connue.
Il fronce du sourcil me suspectant d'avoir un copain.
—C'est pour quoi ?
—Rembourser quelqu'un.
Davis réfléchit un instant puis s'absente pour écrire sur un papier qu'il me tend.
—Merci !
Je pars sans qu'il ait le temps de m'aborder. Davis soupire, celui-ci n'a aucune idée du moment approprié pour se confesser. C'est la énième fois qu'il reporte l'occasion.
Après les cours, je me dépêche de me rendre aux différentes adresses. Les vestes sont soit trop chères soit de mauvaise qualité soit moches. Après avoir fait trois boutiques, je réussis à trouver la veste idéale. Certes, la couleur est différente, grise, mais le modèle ressemble énormément au sien. En plus, elle était dans mes moyens grâce à la nouvelle promotion. Je paie au plus vite mon article, effrayée de ne pas le croiser à cette heure.
—En emballage cadeau s'il-vous-plaît.
La vendeuse est aimable. Elle le met dans un beau sac. Je cours ensuite jusqu'au métro priant qu'il ne soit pas parti. J'arrive enfin devant l'immeuble, moderne et luxueux. J'entre à l'intérieur sans problème en exposant la raison de ma venue. L'employée à l'accueil m'indique le bureau de monsieur Howard. Ici, tout le monde porte des costumes classes. Je baisse les yeux sur ma tenue civile, elle me complexe. Je décide donc de passer dans les toilettes avant pour réarranger mon look. Je me recoiffe et ferme correctement mon manteau pour masquer mes vieux habits. Porter un haut du marché et un vieux jean est la pire idée qui me soit venue à l'esprit ce matin. Puis je me dirige à pas lents, avec le cœur battant la chamade, vers le bureau de ce fameux vice-président, monsieur Howard. Une plaque m'indique la bonne porte. Une belle jeune femme m'accueille.
—Bonsoir, me salue-t-elle avec une tenue et une conduite irréprochables
—Bonsoir, soufflé-je gênée, j'aimerais rendre quelque chose à monsieur Howard. C'est lui qui m'a donné sa carte de visite.
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Les Gentlemans Changent
RomanceApril Wagner, étudiante pleine de rêves, croise le chemin de Monsieur Howard et tombe rapidement sous son charme. Riche, beau, intelligent, et d'une gentillesse rare, il semble être l'homme idéal que toute femme désirerait. Pourtant, malgré toutes s...