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ELI

Chapitre trente-deux

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🔸 Ce chapitre parle de sujets sensibles, avec quelques détails (automutilation, alcool) qui peuvent toucher certaines personnes. Je vous demande d'en prendre conscience avant de continuer votre lecture🔸
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Pas de nouvelles... bonne nouvelle ? Je ne pense pas. C'est étrange. Je sais que Rain est du genre solitaire, mais tout de même. En sortant de l'hôpital, j'ai voulu aller la voir... personne. La porte était verrouillée, chose inhabituelle chez elle, et j'ai pensé qu'elle serait venue me rejoindre après sa conversation avec Marion, mais non. Je ne l'ai pas croisé. Chez moi, personne. Elle a le double des clés et même si elle ne s'en sert que rarement, j'ai pensé que peut-être... elle serait là.

Mais rien. Où est-ce qu'elle peut bien être ? Je pensais que nous avions dépassé ce stade de disparaître sans rien dire.

Nous avions un pacte : j'arrêtais de trop lui en demander si elle arrêtait de boire et de s'enfuir sans arrêt. J'ai arrêté de lui dire que je l'aimais à tout bout de champ, j'ai arrêté de lui demander des détails de sa vie, je l'ai laissé se confier quand elle en avait envie, et Rain a jeté tout l'alcool qu'elle avait chez elle, n'a plus été au bar à des heures tardives, et a changé complètement. En bien.

Alors où est-elle ?

Après tout, c'est moi qui me suis enfui tout à l'heure. Elle a bien le droit de faire des choses aussi de son côté, nous ne sommes pas indissociables.

Pour éviter à mon cerveau de surchauffer, je me mets à tout nettoyer. Les fenêtres grandes ouvertes, le soleil peut entrer facilement chez moi. Des rayons de chaleur se propagent et me détendent. Je dois arrêter de penser sans arrêt à elle, c'est mauvais. C'est envahissant. Mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi.

Arrivé au moment où je glisse sur mon sol à force d'avoir frotté, je m'arrête. J'ai besoin de savoir ce qu'elle fait.

Pourquoi est-ce qu'elle ne me répond pas au téléphone ? Léo non plus d'ailleurs. Je décide de retourner voir chez elle.

Je marche rapidement, slalomant entre les passants plutôt nombreux aujourd'hui. Mon stress augmente, et mon cœur bat si vite que j'ai l'impression que je vais finir par mourir.

Je m'empresse de monter jusqu'au bon étage et à peine l'ascenseur s'ouvre t'il que Léo se rue sur moi, énervé.

- Ta copine à encore raconte n'importe quoi pour m'emmerder. Et maintenant, voilà qu'elle s'est enfermé là-dedans depuis je ne sais combien de temps et j'en ai marre ! La musique m'assassine carrément les oreilles et ses cris feraient presque vibrer les murs. Par pitié, va la calmer avant que je ne rentre violemment pour l'étrangler. Je croyais que ses sautes d'humeurs étaient terminé.

Visiblement, ce n'est pas le cas. J'ai déjà fait face à une mauvaise passe de Rain. C'est souvent plus grave en apparence que ça ne l'est réellement, mais j'ai un mauvais pressentiment. Rien n'indiquait qu'elle n'allait pas bien il y a encore quelques heures. Je la revois en équilibre sur son escabeau, le sourire aux lèvres à la simple idée de décorer son appart. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Même si elle a tendance à tout exagérer... je ne comprends pas.

- Je vais aller voir. Attends avant de vouloir aller la tuer.

En arrivant près de sa porte d'entrée, je n'entends pas sa voix. J'entends juste son chien qui aboie et de la musique qui résonne. Je ne prends pas la peine de frapper et utilise directement le double des clés.

De l'autre côté du pont Où les histoires vivent. Découvrez maintenant