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ELI

Chapitre trente-sept

Deux semaines plus tard.

L'impatience risque de me bouffer de l'intérieur. Je n'en peux plus, je veux juste que ça s'arrête.

Depuis deux semaines, j'ai droit à un ou deux messages par jour de la part de Rain. Elle me demande juste comment je vais, elle prend de mes nouvelles. C'est tout. Elle m'a demandé de lui laisser du temps, qu'elle avait compris. Compris quoi ?

J'ai envie de la retrouver, de m'excuser pour la dernière fois. Après que Léo soit venu chercher son chien, je n'ai plus eu de nouvelles d'eux. Eva est quant à elle repartie chez elle, Marion a retrouvé Léo, Mat est en centre depuis une semaine. Personne n'est resté dormir finalement. L'ambiance n'était plus très... joyeuse. Tout le monde a repris sa vie, sauf moi. J'attends simplement son message le matin, et je pense à elle toute la journée. Rain hante mes pensées. Peut-être que c'est à moi de faire un travail sur moi-même et pas l'inverse. Je suis taré.

Aujourd'hui, j'ai décidé que je ne me laisserai pas abattre. Je vais me reprendre en mains aussi et je vais tout faire pour avancer.

Avant, je lis quand même son message du jour par curiosité...

" C'est le jour J. Au pont à vingt-deux heures ?"

Le jour.... J ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi au pont, à cette heure là ?

"Hum... ok. Mais qu'est-ce que tu prépares ?"

Les surprises ne sont pas vraiment du genre de Rain, alors forcément... ça m'inquiète. Évidement, je passe la matinée dans l'attente d'une réponse qui ne viendra pas.

Je suis en pleine hésitation entre me réjouir de ce message ou paniquer à l'idée que ça soit pour m'annoncer une mauvaise nouvelle. Je l'ai en quelque sorte laissé tomber et je n'ai même pas cherché à aller la voir. J'ai eu l'impression que je devais la laisser un peu tranquille, que nous avions tout les deux besoin d'un peu de temps.

Mais j'ai hâte de la retrouver quand même.

Je décide de manger quelque chose rapidement avant de me préparer. Dès que j'entre dans ma chambre, la même chose que d'habitude me frappe : Rain est partie en laissant la moitié de ses affaires ici. Peut-être que c'est bon signe.

Dès que je suis prêt, après avoir arrangé un peu les lieux, je pars me promener, affaires en mains. J'ai besoin d'extérioriser.

Je me mets à peindre à peine installé sur un banc, et je donne tout ce que j'ai pour obtenir un résultat satisfaisant. Un lieu tout droit sorti de mon imagination, mêlant un paysage aux multiples couleurs, une silhouette de femme correspondant à Rain, un lac immense... tout ce qui représente pour moi le bonheur au quotidien tiens sur cette toile.

Fier de moi, je constate que l'après-midi s'est enfin écoulé. Il n'est que dix-huit heures, j'ai encore le temps de penser au pire et au meilleur, mais j'essaie de ne pas divaguer trop loin dans mes pensées.

Je n'ai qu'une envie, courir jusqu'à chez elle et lui demander ce qu'il se trame dans sa tête en ce moment. Mais je fais preuve de patience et décide d'aller manger quelque part en attendant.

J'ai hésité à appeler Léo, ou Mat, mais j'ai finalement décidé que la solitude me ferais du bien. J'en ai besoin pour réfléchir un peu.

- Un sandwich au poulet, s'il vous plaît.

Le serveur prend note de ma commande et j'attends derrière le comptoir, observant les alentours. Dès que je suis servi et après avoir payé, je repars en balade, repas en mains.

De l'autre côté du pont Où les histoires vivent. Découvrez maintenant