𝕆ℕ𝔼

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RAIN

Chapitre un

Le vingt-quatre décembre est le jour que je déteste le plus dans l'année. Ensuite, c'est le vingt-cinq.

Noël est la fête qui m'horripile le plus au monde par conséquent.

Ce matin, la première chose que je vois... c'est de la neige. Putain de merde, c'est tout blanc dehors.

- Fait chier.

Pour venir terrer un peu plus mon moral, je remarque qu'il n'est que sept heures trente du matin. Cette journée va être très longue.

- Ça commence bien.

Je me lève en manquant de me casser la gueule plus d'une fois, la faute à ma gueule de bois. J'aurais dû rester couchée hier soir plutôt qu'aller dans ce bar miteux.

- Cata ? CATA !

Mon bébé arrive en grimpant sur la chaise face à la mienne, prête pour le petit déjeuner.

- Bon appétit.

Je lui remplis son bol de croquettes et lorsque je me suis servie mon verre d'alcool, Cata commence à manger.

Je suis si fière de son éducation. Ce chien est ma plus belle réussite, putain.
C'est aussi ma seule réussite.

Je devrais arrêter de me démoraliser à ce point. Aller, cul sec.

Je suis prête à démarrer cette putain de matinée.

- Je reviens à midi, pas de conneries !

Un aboiement me répond, et je claque la porte qui ne ferme même plus correctement. Putain d'appartement.

- Putain Rain ! Arrête de claquer cette foutue porte !

- Ferme-là Léo ! Et passe une bonne journée de merde !

- Connasse !

Mon voisin de palier claque sa porte à son tour et je m'acharne sur le bouton d'ascenseur qui ne vient pas.

- Grouille toi, grouille toi. J'ai pas le temps de...

Les portes s'ouvrent et les mains fourrées dans mon sac, je rentre dans quelqu'un sans même m'en rendre compte. Je n'ai plus assez de voix pour gueuler, donc je garde la tête baissée en râlant discrètement.

- Tu pourrais au moins regarder où tu vas !

- Je te retourne cette phrase, abruti.

Sans même croiser son regard, je continue d'écrire un message sur mon téléphone en lui présentant mon majeur jusqu'à ce que l'ascenseur se ferme.

- Gros connard va.

Je maintiens mon écran en face de ma tête pour appliquer mon mascara. Je secoue mes cheveux pour les démêler légèrement et mange un chewing-gum.

Mon manque de sommeil passera peut-être inaperçu, avec un peu de chance.

Téléphone en mains, je bouscule à peu près tout le monde sur mon passage le sourire aux lèvres. Emmerder mon monde est ma spécialité.

- Rain, dix minutes de retard, dans mon bureau !

Cet abruti se croit supérieur tout ça parce qu'il gère une salle de sport. Il va vite se détendre.

- Oui, boss, j'arrive.

J'attache mes cheveux rapidement et boutonne ma tenue.

- Rain, combien de fois vais-je devoir te dire d'arriver à l'heure ? Tu dois être là avant les clients, ça parait logique !

De l'autre côté du pont Où les histoires vivent. Découvrez maintenant