𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?

chapitre neuf

CHARLES PRIT LA parole, en espérant que cela le soulage un minimum... puisque la situation était plus que critique en ce moment, pour lui.

- J'suis un peu submergé je t'avoue. Je suis épuisé en fait.

- Ça se voit.

- J'ai peur de pas être à la hauteur cette année avec Ferrari, que Carlos me batte encore et qu'on me vire... j'aurais l'impression d'avoir échoué vis-à-vis de Jules tu comprends ? Je veux même pas y penser.

- Ils te manquent tous, hein ?

- Tellement. Et quand on est pas en pleine saison, j'y pense beaucoup plus souvent, c'en devient une obsession. Chaque pensée me ramène vers mon père, Jules ou Anthoine. Et en plus de mes propres problèmes, je dois gérer ceux de mes amis.

- Tu peux pas faire office d'éponge en absorbant tous les problèmes des autres, ça finira par te tuer... ils ont quoi tes amis ?

- Il y en a un... c'est vraiment le bordel. Depuis quelques semaines, il comprend qu'il apprécie un garçon, alors qu'il croyait qu'il était hétéro. Et il joue énormément avec le cœur du garçon qui l'aime, il fait n'importe quoi. Donc entendre ses problèmes, en plus des miens, c'est difficile à supporter.

- Il a du mal à assumer de pouvoir aimer un garçon c'est ça ?

- Exactement, et ça m- ça le tiraille énormément et à côté j'écoute ça et je sais pas comment faire pour l'aider.

- Juste l'écouter des fois c'est suffisant, puis pour assumer... faut juste qu'il prenne conscience que c'est ok d'aimer qui on veut, ça devrait pas être une honte. Même si c'est compliqué. Imagine il aurait été sportif de haut niveau ? Il aurait reçu la blinde de harcèlement.

- Ouais... il déglutit discrètement. Pas cool du tout.

- La seule chose que je peux te conseiller concernant ton pote c'est d'être là pour lui, parce que peut-être que son orientation sexuelle n'a pas été acceptée par ses proches ou ne le sera pas... c'est ce que j'aurais fait à ta place.

Charles hocha la tête, quelque peu soulagé de la réponse de son ami. Il savait qu'en quelque sorte, il le soutenait sans réellement le savoir et c'était ce qui lui importait. Il voulait juste se sentir compris, et c'était ce qui se passait actuellement. Cela lui apportait une certaine confiance. Il reçut soudainement une notification alors qu'il était en pleine discussion sur les échéances à venir avec le français. Le pilote s'excusa en voyant que c'était Giada.

- charlotte est chez moi totalement décontenancée, elle pense que tu l'évites depuis la soirée.

- c'est le cas.

- elle veut avoir une discussion avec toi dès que tu reviens d'Italie.

- dis-lui de passer demain en fin d'après-midi.

Le monégasque souffla en rangeant son téléphone, sous le regard interrogateur de Pierre. Sa curiosité avait été attisée, et lui qui adorait ce genre de commérages, il allait être servi.

- Raconte.

- T'es vraiment trop curieux.

- Allez !

- La meilleure amie de Giada, Charlotte. Elle m'aime... beaucoup. Trop. Sauf que moi non ! Enfin c'est une amie de Monaco, sans plus. À une soirée avant d'aller à Maranello, j'ai abusé et on s'est embrassé. Pas la peine de me regarder comme ça je sais ce que tu vas dire. Depuis, elle s'imagine des trucs et veut à tout prix avoir une conversation avec moi.

- T'es con.

- Je sais...

- En vrai, dis-lui que t'es pas intéressé et voilà, fin de l'histoire.