chapitre onze

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LE SOIR-MÊME, À LA nuit tombée, Charles était heureux de voir son amie assise à ses côtés sur le sofa. Elle savait qu'il souhaitait lui demander quelque chose et pourtant, la blonde l'observait, les yeux rieur, entrain d'essayer de faire passer sa venue pour quelque chose de banal. Giada trouvait son ami vraiment mignon, à voir ses mains se lier entre elles, sa jambe trembler certainement due au stress, comme s'il allait lui annoncer quelque chose d'important.

- Bon aller demande-moi ce que tu veux me demander, riait la blonde.

Le monégasque bafouilla. Elle ne le connaissait que trop bien après tout.

- Comment va Matteo ?

- Ça pourrait aller mieux, il est quand même touché par ce qu'il se passe avec toi, tu sais.

- Mmh...

- Tu te sens comment par rapport à ça ?

- J'en sais rien... il me manque, beaucoup, mais j'ai l'impression que c'est trop tard.

- Rien n'est jamais trop tard, il n'attend que ça, que tu reviennes en étant sûr à cent pourcent de ce que tu veux. Il te demande pas d'assumer pleinement, parce qu'il comprend tes craintes. Par contre il te demande juste d'être clair sur tes sentiments envers lui.

- C'est tellement dur Giada t'imagines même pas, je meurs d'envie d'aller le voir et de tout lui dire mais y'a toujours cette voix qui me rattrape en me disant que je suis pas normal.

- Tu es normal Charles...

Ses membres tremblaient légèrement. Les larmes aux yeux, il se sentait dépassé par toutes les émotions qui le submergeaient.

- Y'a qu'avec lui que je me suis senti pleinement heureux ces derniers mois Gia', mais j'ai tellement peur.

- Si ça peut te permettre d'arrêter ce que tu t'infliges, fonce. Parce que tu mérites d'être heureux d'accord ? Je suis là pour toi, moi. Va à ton rythme. Si tu te sens pas encore prêt pour l'avouer aux autres c'est pas grave ! Faut savoir attendre le bon moment.

- Et si ça fonctionne pas ? Et s'il me laisse tomber parce que c'est trop tard ? Et si ça fonctionne et que tout le monde découvre ? Et si-

- On peut refaire tout un monde avec des 'si'. Mais il y a une chose dont je suis certaine. Si tu continues de refouler tes sentiments, tu n'arriveras jamais à être heureux.

- Faut que j'aille le voir, fit Charles en se levant d'un air déterminé.

Giada, ravie d'entendre ces paroles, le poussa à y aller avant qu'il ne change d'avis. Le pilote prit les clefs de sa voiture et quitta son appartement en vitesse, abandonnant presque sa meilleure amie qui, les bras ballants au beau milieu de son domicile, semblait si heureuse et soulagée de ce que son ami s'apprêtait à faire. Il ne fallut que très peu de temps au brun pour rejoindre l'appartement de Matteo. Garé, le contact éteint, les mains crispées sur le volant, Charles commença à douter. Les questions revenaient, fusaient dans son esprit mais les propos de la blonde lui revinrent en tête. Il avait le droit d'être heureux. Il sortit de son véhicule et entra dans l'immeuble, grimpa les quelques étages, le cœur au bord de l'implosion tant il battait fort.

Comme s'il allait sortir de sa cage thoracique.

Impatiemment, il toqua. Plusieurs fois. Il réitérait toutes les cinq secondes alors qu'il essayait de former des phrases claires dans sa tête afin de tenir un discours cohérent, compréhensible et plausible pour le blond. Dont la tête passa dans l'entrebaillement de porte. Charles déglutit alors que Matteo afficha une mine surprise. Ses sourcils étaient froncés, ses bras croisés contre son torse : il semblait toujours contrarié par rapport aux événements datant de quelques jours auparavant.

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant