chapitre trente-et-un

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CHARLES SE SENTAIT atrocement seul depuis sa séparation avec Matteo. Il n'avait plus personne à qui faire un câlin lorsqu'il avait l'impression que tout s'effondrait autour de lui. Plus personne à qui raconter ses journées à Maranello, ou même à Monaco quand il ne faisait rien de ses après-midi. Il pourrait très bien appeler Giada, mais le monégasque se savait déjà intrusif, et bien que la blonde lui dise le contraire, il sentait que son compagnon n'appréciait pas qu'ils se voient de trop. Parce que le pilote savait qu'elle débarquerait en cinq minutes au moindre problème, mais il ne voulait absolument pas gâcher son couple pour de l'égoïsme pur.

Alors il restait esseulé, depuis deux jours, ne sachant que faire de son temps à part se tuer au sport. Il se couchait tard, se levait tard... l'hygiène de vie n'était pas irréprochable mais c'était ainsi qu'il tentait de guérir de cette rupture -s'il voulait réellement guérir-. Encore allongé dans son lit, Charles restait sur son téléphone, et décida pour la première fois depuis les événements, de vraiment regarder ce qu'il se disait à son égard sur les réseaux sociaux. Ce dernier n'avait fait que survoler ce qu'il se disait sur lui, mais en cet instant précis, il mourait d'envie de savoir ce que l'on pensait de lui après l'apparition de ces photographies. Le brun déglutit. Deux-cent milles abonnés perdus en si peu de temps, pour des raisons qui ne les concernaient même pas. Des dizaines et des dizaines de commentaires sous les publications de la Scuderia Ferrari, de personnes qui demandaient à ce que le pilote soit carrément démit de ses fonctions. Des émojis faisant mine de vomir, des messages homophobes... ils faisaient rage sur n'importe quel réseau social, et c'en était trop pour lui.

Dans un élan de colère, il balança son téléphone au travers de la pièce, et se brisa sur le sol dans un fracas assourdissant. Ses pleurs muraient le silence de la chambre à présent si bien que le monégasque n'entendit pas la sonnerie retentir plusieurs fois. Son mal-être résonnait tellement dans son appartement qu'il s'abandonnait totalement à lui. Ce ne fut qu'à l'entente d'une voix hésitante que le cœur de Charles rata un battement. C'était son frère. Il lui avait promis une journée ensemble puisque cela faisait des semaines que cela ne s'était pas produit, entre la reprise des courses et tous les problèmes en dehors. La voix se rapprochait de plus en plus et le brun était tétanisé, parce qu'il était impossible de ranger tout ce bazar avant qu'Arthur ne débarque.

- Charles ? Ton appartement était ouvert, puis j'ai vu ta voiture alors je me suis permis d'en-

Il stoppa tout mouvement en apparaissant dans l'entrebaillement de la porte alors que le pilote s'était redressé en tailleur, tentant de sécher et camoufler ses larmes comme il le pouvait. Mais ses yeux rouges le trahissaient.

- Charles...

- Je suis désolé, j'ai oublié la journée et... j'suis vraiment trop con.

Ses pleurs reprirent place dans la pièce alors qu'Arthur s'avançait vers lui d'une démarche hésitante. Il n'avait pas l'habitude de faire ça. En temps normal, c'était le brun qui le consolait, que cela soit pour de petits pépins, comme des chagrins d'amour, ou de plus gros problèmes, comme le décès de leur père. Jamais Charles n'avait daigné pleurer devant lui. Peut-être qu'en tant que grand frère, il s'était procuré ce rôle. Le pilote de formule un semblait alors réticent quant à la réaction de son jeune frère.

- C'est pas parce que t'es le plus grand que t'as pas le droit d'être réconforté par ton cadet, murmura Arthur doucement.

Il parvint alors à arracher un rire à son grand frère avant de l'étreindre pendant de longues secondes. Le monégasque se sentit bien dans les bras de son frère.

- Tu veux me raconter ?

- J'ai... avec... on s'est quitté avec euh..., bégaya-t-il, pas habitué à ce sujet de conversation avec lui.

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant