chapitre vingt-cinq

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□ TW : traces d'auto-mutilation, encadré par des ! □

LE LENDEMAIN, malgré une nuit difficile passée à cogiter de trop comme à son habitude, Charles se rendit tard, le soir chez son compagnon afin d'avoir une discussion au plus vite. Le pilote n'avait que très peu dormi et il se demandait encore comment il avait fait pour ne pas visiter Matteo plus tôt dans la journée. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il aurait été devant sa porte dès l'aube. Charles inspirait et expirait profondément en toquant à la porte de son blond. Ce qu'ils vivaient n'avait en rien d'une relation saine en soit, néanmoins ils ne pouvaient être loin de l'autre trop longtemps. Ils étaient inexorablement aimantés. Voilà pourquoi le monégasque tentait de ne pas se prendre la tête. Tout simplement parce que pour lui, mentalement, il était impossible d'être loin de lui mais pourtant, il se forçait à le penser, comme si s'obliger à effectuer l'exact opposé de ce qu'il souhaitait allait... arranger ses soucis.

La porte s'ouvrit sur un Matteo dont le visage était marqué par des cernes, et d'une inquiétude qui ne semblait pas soudaine. Son état devait dater de plusieurs jours déjà, et le pilote de la Scuderia n'était pas idiot pour comprendre que c'étaient ses actes qui l'avaient mis dans cet état, en ne lui accordant aucune réponse de tout le week-end. Il culpabilisait en le regardant. En l'analysant. Cela conforterait peut-être sa décision. Sans un mot, l'italien enlaça, soulagé, son brun, mais il se recula à la seconde où il sentit que ce dernier n'était pas réceptif. Il lut dans ses yeux tout ce qu'il se tramait, et il avait compris. Matteo se recula de deux pas, les larmes commençant à lui monter sans pouvoir le contrôler, alors que Charles le regardait d'un air plus que navré. 

Ils savaient.

- Non. Non non non, je connais ce regard Charles, tu peux pas me faire ça.

- Je fais pas ça par pur plaisir Matteo, je veux juste te préserver, et me préserver.

- Tu fais tout le contraire là ! C'est ça que tu ne parviens pas à comprendre.

- J'ai passé les pires journées de ma vie en Australie. J'ai besoin de digérer tout ça.

- On peut traverser ça ensemble, Charles... me refais pas ces coups vicieux, tu m'avais promis, je t'aiderai à être heureux, je te le jure.

- Non Matteo.

- Mais si, je-

- Putain mais j'ai voulu me tuer ! il haussa le ton, perdant le contrôle de la situation. En Australie. j'ai avalé une vingtaine de médocs après que les photos aient fuité. C'est Pierre qui m'a aidé à les régurgiter pour pas me détruire le foie. Il m'a dit que j'avais besoin d'aide parce que mentalement j'étais mort et que je n'étais pas heureux. Je peux pas te faire subir mon mal-être. Je m'éloigne parce que tant que je serai pas heureux, je pourrai pas te combler.

Sur ces mots, Matteo explosa en pleurs avant de s'accrocher au brun comme à une bouée de sauvetage. Charles ne parvenait plus à pleurer. Il soutenait seulement le blond dans ses bras en essayant de le rassurer, en lui répétant qu'il était navré que ça se passe comme ça mais qu'il le fallait. Matteo se sentait pris d'une culpabilité immense d'abord, mais ensuite, une colère noire prit possession de lui. Car il pensait que leur amour suffisait, mais venait s'ajouter à cela le fait que le brun ne se reconnaissait plus. Il cherchait encore qui il était, et ce n'était pas bon pour Matteo.

Mais l'italien était juste énervé.

- Je fais ça pour pas que l'on finisse par se haïr bêtement comme des gamins.

- C'est trop tard. l'italien renifla grossièrement. Tu sais quoi ? C'est pas toi qui mets un terme à tout ça, c'est moi. Je peux plus.

- Je-

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant