chapitre vingt-sept

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L'USINE DE MARANELLO était d'une beauté extrême. Le bâtiment rouge orné du cheval le plus célèbre semblait briller de mille feux alors que Charles, accompagné de Matteo, franchissait les portes de l'usine italienne située dans les terres. Ils avaient atterri la veille au soir pour ce voyage rempli de péripéties. Plus la date avançait, plus Matteo était stressé, mais il essayait de ne pas y penser. En attendant, aux côtés du monégasque, il visitait les locaux. Le brun adorait lui montrer chaque recoin et surtout lui faire voir les trophées, ou même le musée où étaient exposées de nombreuses voitures. Friant d'histoire, il lui expliquait à qui appartenait telle ou telle monoplace et bien d'autres choses, avant d'écourter cette visite guidée puisqu'il devait rejoindre ses ingénieurs, mais surtout Mattia.

Aujourd'hui, il devait s'entraîner sur piste pour quelques tests avec la voiture. Charles était impatient de retrouver sa monoplace. Cette adrénaline, cette passion à laquelle il était totalement addict. Dans les nombreux couloirs de l'usine, il vérifiait que l'italien le suivait bien parce que se perdre ici n'était pas une partie de plaisir. En entrant dans le stand, il salua tous ses ingénieurs en demandant au blond de rester en retrait puisque les présentations allaient durer trop longtemps si jamais il devait le présenter à toutes les personnes présentes ici. Matteo en profita pour tout observer. Jamais il n'avait vu la Ferrari d'aussi prêt, et se retrouver dans le garage ne lui était jamais arrivé non plus.

À vrai dire, avant le début de l'année, il ne s'était pas intéressé à ce sport automobile. Le blond préférait largement le tennis, ou le basket, notamment la NBA. Mais il était ouvert à de nombreuses autres découvertes, et il devait avouer que ce sport était impressionnant. Puis, peu rassurant. Il avait l'impression à chaque grand prix que son cœur allait lâcher tant il était effrayé pour Charles. Il comprenait la dangerosité de ce sport. La voix de ce dernier le sortit d'ailleurs de ses pensées.

- Mattia ! le monégasque sourit en lui faisant une brève accolade. Comment ça va ?

- Une journée de travail comme les autres tu sais, fit le plus vieux en se décalant légèrement pour poser son regard sur l'italien.

- Je te présente un ami à moi, Matteo, il sera là pour la journée, ajouta-t-il fièrement.

Le Team Principal de la Scuderia Ferrari analysa brièvement le blond avant de lui sourire et de lui serrer la main, lui souhaitant la bienvenue pour sa première fois à l'usine.

- Tu as des connaissances dans le domaine de l'ingénierie ou la mécanique ? Il n'y a que ça autour de toi aujourd'hui.

- Pas du tout, je suis novice, rit Matteo, légèrement gêné.

Mattia appela alors un de ses meilleurs ingénieurs afin de lui faire apprendre de nombreuses choses sur ce sport et tout l'envers du décor. Charles observait, médusé, son compagnon caché faire le tour du garage aux côtés de l'ingénieur qui était réellement heureux de montrer toutes les subtilités qui permettaient à la voiture d'avoir une performance hors du commun. Le Team Principal observa son pilote avec un léger sourire sur le visage. Ils n'étaient plus qu'à deux et le brun fronça les sourcils en posant son regard sur son supérieur.

- Je te félicite pour ton couple, Charles. Je t'espère heureux, il chuchota pour que seul son pilote puisse l'entendre.

Cette simple phrase suffit au monégasque pour rougir fortement, comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Honteux, il détourna le regard alors que Mattia le taquinait gentiment.

- Ton secret sera bien gardé, et honnêtement, vous arrivez bien à le cacher, il lui fit un simple clin d'œil. Allez, va te préparer, si tu peux être sur piste dans quinze minutes c'est parfait.

- Merci, souffla le pilote avant de quitter le garage pour enfiler ses vêtements ignifugés et son casque.

Charles, avec ces deux phrases de Mattia, avait été totalement perturbé. D'un côté parce que, avec une facilité déconcertante, il avait deviné ce qu'il cachait en trente secondes, mais de l'autre, le monégasque savait que ce secret serait bien gardé et que Matteo et lui semblaient plutôt discrets.

En sortant de la salle, il enfila son casque avant de regarder son blond qui lui fit un pouce en l'air pour lui montrer qu'il allait gérer. Le pilote fit le vide dans sa tête et s'installa dans son baquet. Enfin, il retrouvait cette sensation qui lui avait tant manqué depuis quelques jours. Il adorait trop cette sensation, pour être honnête. Cinq minutes top chrono plus tard, Charles roulait sur le circuit de Fiorano, tout en douceur. Il ne souhaitait vraiment pas se mettre dans le tas alors que Carlos ne l'avait pas fait la veille. Mais pour les tests, il n'avait pas bronché pour pousser un peu. Avec émerveillement, Matteo contemplait les nombreuses données arrivant sur les écrans. Il ne comprenait rien, mais apprenait beaucoup et prenait vraiment goût à voir son compagnon rouler ainsi.

Lui qui, dans sa monoplace, oubliait littéralement tous ses problèmes. Comme si plus rien n'existait et c'était sans doute pour cette raison qu'il était toujours impatient de remontrer dans sa F1-75. Le pilote roula une grosse heure sur le circuit avant de rentrer au garage, plutôt satisfait de ce qu'il avait produit. De plus, les tests semblaient s'avérer fructueux alors le brun ne pouvait espérer mieux de cette matinée. En sortant de sa monoplace, il discuta de nombreuses minutes avec ses ingénieurs sur les nouveaux résultats et par la suite, il alla se changer.

En revenant, il fut plutôt surpris d'apercevoir Mattia et Matteo discuter ensemble, ce qui par ailleurs était simple puisqu'ils parlaient tous deux italien. Charles les rejoint en souriant brièvement, en restant assez éloigné du blond qui lui sourit simplement.

- Charles ! Les résultats sont très bons, Carlos et toi faites du bon travail ici, débuta le Team Principal en souriant.

- Merci, souffla-t-il avec un léger sourire aux lèvres. Vous parliez de quoi ?

- De la Toscane, j'ai dit que j'avais longtemps vécu à côté de Florence sans pour autant visiter la ville et Mattia m'a gentiment conseillé des endroits sympa là-bas, ajouta Matteo, qui semblait avoir compris que le supérieur du brun était au courant.

Charles sourit encore plus. Malgré le fait qu'il ne soit pas à l'aise que Mattia ait deviné, il était tout de même soulagé et heureux qu'il ne le juge pas. Après tout, depuis le décès de son père et ensuite après son arrivée chez la Scuderia, il était devenu en peu de temps la figure paternelle dont il avait besoin, et avoir en quelque sorte une approbation de sa part l'importait énormément, bien qu'ils ne parlent que très peu de vie personnelle lorsqu'ils se voyaient.

En fin de journée, ils quittèrent Maranello pour retourner à leur hôtel. Demain, Matteo allait retrouver sa mère après plusieurs années sans s'être forcément vus. Et plus l'échéance arrivait, plus il était stressé. Le monégasque l'avait bien senti, alors dans le lit, à la nuit tombée, il le serra simplement dans ses bras, comme il aurait aimé qu'on le fasse pour lui si les rôles avaient été inversés.

- J'ai tellement peur pour demain Charles...

- Je sais. Mais dis-toi que peu importe ce qu'il se passe, il y aura du monde derrière toi pour te soutenir. Pas seulement moi, aussi nos amis. C'est le plus important.

- Oui mais j'ai peur de culpabiliser...

- On en a déjà parlé, peu importe la décision que tu prends ce n'est pas une partie de plaisir. Sois juste sûr de ta décision et ne reviens pas en arrière ensuite.

- Je suis sûr qu'elle va être totalement ivre en plus. Je sais pas si j'ai envie que tu la voies comme ça.

- Je pourrai t'attendre dans la voiture si tu veux.

- Je sais pas. J'en sais rien. Je veux juste que ça passe le plus vite possible.

Il enfouit sa tête dans le cou du brun qui resserra son emprise. Charles avait hâte également, il détestait voir son compagnon ainsi et au fond de lui, il souhaitait qu'il prenne la bonne décision concernant sa propre mère, qui ne méritait sans doute pas l'amour de son propre fils.

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hello hello, j'espère que ça va et que vous avez aimé le chapitre !
<3 <3

-alcools

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant