𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?

chapitre trente-six

CHARLES SOURIT EN ENTENDANT la porte d'entrée s'ouvrir, et la clef se tourner dans la serrure. La bonne vieille routine était de retour, semblait-il. Avec discrétion, le monégasque sortit de sa chambre et arriva dans le salon alors que le blond retirait ses chaussures. Matteo leva alors la tête et sourit sincèrement. Ils s'étaient manqués durant ce long mois. Le pilote fondit dans les bras de l'italien et en profita pour humer son odeur vanillée. C'était ce qu'il préférait.

- Tout va bien ?

- Mmh mmh. Pourquoi t'étais réveillé si tard ?

- Insomnie.

Charles grimaça en se détachant de son ancien compagnon. Sans un mot supplémentaire, il l'emmena dans sa chambre pour qu'ils s'installent comme ils l'avaient toujours fait auparavant. Le brun se blottit contre Matteo, et à présent il en était certain : c'était l'endroit où il se sentait le plus en sécurité. Ça lui faisait du bien, sa respiration se calmait, son cœur battait au même rythme que celui du blond. Ils se complétaient.

- Pierre est dans une des chambres, il a un peu forcé cette nuit sur l'alcool.

- Week-end difficile pour lui aussi ?

- Ouais, niveau caractère en piste on est pareil, donc il était frustré puis sa rupture le blesse plus qu'il ne le montre au quotidien, fallait bien qu'il explose au bout d'un moment.

- Ça a dû lui faire du bien. Heureusement que tu es là pour lui.

- Toi ça va ? Par rapport à ta mère, tout ça... d'ailleurs félicitations pour tes résultats, je te l'avais pas dit en vrai.

- Merci, il passa sa main dans les cheveux du brun. Pour ma mère, je vis avec. J'ai déjà vécu sans elle pendant des années, donc ce n'est pas ce qui me dérange, ce sont ses agissements qui m'ont énervé. Mais je fais abstraction. Faut se concentrer sur le positif.

- Je crois que tu as raison.

- Charles je...

Matteo jouait nerveusement avec sa bague en n'osant pas regarder le pilote dans les yeux. Prenant son courage à deux mains, il se lança.

- Je vois un psychologue aussi.

- Matteo, c'est génial ! Ça va t'aider à régler tous ces problèmes par rapport à ta famille, je suis heureux pour toi. Tu vas enfin aller de l'avant.

Ils se souriait mutuellement. C'était ce dont ils avaient toujours eu besoin : une thérapie.

La pièce devint alors silencieuse. Les doigts du monégasque frôlaient doucement le bras de l'italien, qui avait sa main toujours bien installée dans les cheveux du pilote. Ils étaient dans leur bulle, mais étaient toujours aimantés l'un à l'autre. Ils avaient beau dire qu'ils comptaient recommencer en prenant leur temps, ils n'avaient pas réellement suivi ce qu'ils avaient dit... à la lettre.

- Matteo, ça te dirait de venir avec moi à Baku dans deux semaines ? Si tu es libre, bien sûr.

- T'es sérieux ? Un immense sourire se dessina sur ses lèvres que Charles ne put percevoir dans la pénombre. Mais évidemment que oui !

Avec des gestes précipités, Matteo ralluma la lumière et vint capturer les lèvres du brun qui riait en répondant à ce baiser. Et il en profitait, parce que cela faisait bien longtemps qu'il attendait de redécouvrir cette divine sensation.

- Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis concernant... nous ?

- Je pense avoir découvert qui j'étais, qui j'aimais, mon psy m'a énormément aidé et honnêtement je ne pensais pas que ça allait m'aider autant. Puis j'ai vu Charlotte et Mathilde cette nuit, dans la boîte. Elles avaient l'air tellement épanouies et s'en fichaient tellement du regard des autres. Je veux que l'on soit pareil. Je m'en fous que l'on m'insulte, que l'on m'agresse... c'est pas moi qui terminerai derrière les barreaux à la fin.