chapitre vingt-six

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CHARLES SE RÉVEILLA tout bonnement apaisé par la nuit qu'il venait de passer, lové contre son blond. Mais il n'appréciait pas ce réveil. Le lit était froid, Matteo n'était déjà plus là et le brun était déçu de ne pas pouvoir le serrer dans ses bras de bon matin. En baillant, il s'habilla de son sweat et d'un jogging avant de rejoindre le salon, qui était silencieux. Pourtant, dans la cuisine, celui que le monégasque cherchait se tenait dos à lui, devant la machine à café qu'il tapotait frénétiquement avec la paume de sa main. Il ne semblait pas l'avoir entendu.

Alors, avec douceur, le pilote se plaça derrière lui en glissant une main autour de sa taille. Ce dernier sursauta de façon inhabituelle ce qui fit froncer des sourcils le brun. Le blond se retourna et déposa un baiser sur son front en guise de bonjour, mais Charles n'était pas dupe, il sentait que quelque chose n'allait pas.

Évidemment, il craignait que cela soit à cause de la conversation qu'ils avaient eu hier soir, qui avait été très étrange et houleuse.

Il voulait que l'initiative d'une quelconque confession ne vienne pas de lui-même. Alors il attendit patiemment.

- Le lit était froid, râla-t-il pour détendre l'atmosphère, ce qui fonctionna puisque son italien lâcha un petit rire.

- Désolé, j'étais préoccupé.

- Par quoi ?

Matteo souffla en passant une main dans ses cheveux. Ce n'était pas simple d'en parler même s'il savait que la personne en face de lui était quelqu'un en qui il avait une confiance aveugle.

- Tu te rappelles quand je t'ai fait part de ma situation familiale un peu compliquée y'a quelques temps ?

- Évidemment.

- Ma mère m'a appelé il y a une demie-heure, elle veut que l'on se revoit mais... il chercha ses mots.

- Tu n'en as pas envie.

- Pas le moins du monde. Sauf que je me sens coupable de penser comme ça, elle est juste une victime de mon père, mais parler d'elle me fait me remémorer le fait qu'ils m'ont mis à la rue et... et...

Sa gorge picotait, et plus aucun son ne sortit de sa bouche. Charles sourit légèrement en posant une main sur la joue de l'italien, qui entoura la taille du monégasque de ses bras pour s'assurer qu'il reste là.

- Toi aussi tu es un bon menteur, en me disant que tu avais totalement oublié ces moments de ta vie avec ton père.

- Je les ai oublié ! Je n'y pense plus donc je n'ai aucune raison d'être malheureux concernant ça. Mais ma mère me rappelle tout ce dont je ne veux pas me souvenir. Puis elle ne m'a pas retenue non plus...

- Parce que selon ce que tu m'as dit, si elle te soutenait elle se faisait tuer.

- Ouais... c'est tellement compliqué Charles, je ne sais pas ce que je veux, j'ai tout reconstruit sans elle, pourtant je culpabilise tellement.

- Tu n'as pas à être désolé pour l'avoir quitté et avoir grandi. Elle n'a pas su te montrer son amour à ce moment-là mais rien ne dit que ça sera toujours le cas à présent.

- Au-delà de la violence de mon père, jamais elle n'avait été capable de me montrer une once d'affection. Ses journées étaient rythmées par la consommation d'alcool et de cigarettes, jamais je me suis senti aimé.

Tout s'éclairait dans la tête du monégasque. Matteo avait ce besoin de prouver au monde entier qu'il aimait quelqu'un parce que jamais on ne lui avait montré ce que c'était, l'amour. Depuis le début, il aimait mal. Toutes les étoiles s'étaient alignées et cela fit sourire tendrement le brun, qui comprenait pourquoi il voulait assumer. Et pourquoi ce manque d'attention se faisait souvent ressentir.

- Il n'y a pas une tonne de solution, tu sais. Tu peux tirer un trait sur elle puisqu'elle n'est pas digne de toi et que ta vraie famille, tu l'as construite autour de tes amis. Ou alors tu acceptes de l'écouter pour prendre une décision. Dernière option, tu la réintègres doucement mais sûrement dans ta vie.

- J'ai peur qu'elle n'ait pas changé depuis que mon père est en prison. Mais je crois que j'ai besoin de lui parler, et rapidement.

- Où vis ta maman ?

- En Toscane, dans une petite ville au nord de Florence.

- Ce n'est pas si loin de Maranello, et je dois y être demain pour la journée, tu veux que l'on aille en Italie tous les deux ?

- Tu ferais ça ? Matteo le fixait avec un regard empli d'espoir.

- Bien sûr, je suis là pour toi. Tu pourras venir à l'usine si tu veux aussi !

L'italien sourit avant de serrer le brun dans ses bras, touché par cette attention, qui montrait que Charles voulait avancer, même s'il était loin d'en avoir conscience. Ils restèrent ainsi quelques minutes qui n'avaient semblé durer que quelques infimes secondes avant que le blond ne se détache, prétextant que son café allait être froid.

- On fait quoi aujourd'hui ? demanda-t-il alors.

- J'en ai aucune idée, je comptais aller à la salle de sport ce matin en tout cas.

- Vas-y je viens avec toi, je viens de me motiver.

- Toi, faire du sport ? Tu es tombé sur la tête ?

- Moque-toi mais en attendant depuis la fois où on est allé courir j'essaie de faire de plus en plus de sport, tu vas être choqué de mon évolution.

- J'attends de voir ça, ajouta Charles en embrassant encore ses lèvres.

- Dis donc t'es démonstratif ce matin !

- Profite, ça sera pas tout le temps comme ça, rit le monégasque en s'éloignant finalement de lui.

Ils terminèrent leur discussion et leur petit-déjeuner avant de se préparer pour le sport. Matteo commença finalement à traîner des pieds et le pilote dut insister pour le motiver de nouveau. En plus, il avait un argument infaillible : la salle de sport avec littéralement une vue imprenable sur la mer, alors c'était un atout véritable. Après, l'appartement de l'italien avait cette même vue sur la méditerranée, mais ce n'était qu'un détail parmi tant d'autres, et Charles avait su se montrer plutôt convaincant.

Alors ils se rendirent à la salle et en sortirent au bout d'une bonne heure et demie. Elle était vide alors le monégasque avait tout de suite été beaucoup plus à l'aise. En même temps que de faire sa séance, il se moquait de son blond qui ne parvenait pas du tout à bien utiliser les machines. Le brun avait bien dû lui expliquer plusieurs fois pour chacune de celles-ci avant qu'il ne comprenne, et des fois c'était plutôt drôle à regarder. Cela faisait longtemps que Charles n'avait pas autant rigolé, et Matteo de même. Ils avaient passé un bon moment et ils s'étaient jurés de réitérer cette expérience.

Puis... le jeune pilote s'était promis de faire en sorte que l'italien s'améliore afin qu'il puisse apprécier pleinement et pas seulement attendre que l'autre ait terminé. En rentrant, chacun prit sa douche puis finalement ils s'installèrent l'un contre l'autre sur le canapé. Une routine commençait petit à petit à s'installer et le brun n'appréciait pas trop. Enfin, une routine jusqu'à ce que de nouveaux doutes ou une nouvelle dispute apparaisse alors cela ne risquait pas de durer bien longtemps. Les deux amants ne pensaient pas du tout à cela. Ils profitaient pleinement de l'instant présent et c'était le plus important, bien que Matteo soit angoissé, voire même terrifié de potentiellement retrouver sa mère dans les jours à venir.

Rien de tout cela n'était facile mais le blond s'était soudainement senti invincible lorsque Charles lui avait fait part de sa présence lors de cette rude épreuve. Sa décision envers sa mère était pratiquement prise déjà, mais ces quelques jours de réflexion en plus étaient les bienvenus. Puis, mentalement, il devait s'y préparer également, et ce n'était pas une tâche facile.

•••

pas très fière de ce chapitre. je perds un peu confiance en mes écrits, c'est d'ailleurs pourquoi je n'écris plus un mot depuis deux semaines d'ailleurs.

j'espère que ça va vous.

-alcools

𝐖𝐇𝐘 𝐀𝐌 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐈𝐍𝐆 𝐘𝐎𝐔 ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant