Chapitre 14

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Je suis toujours sur le sol de cette maudite salle. Ramirez colle un pansement contre ma jambe, là où il y a eu l'impact de la balle. Selon lui, j'ai eu de la chance, la balle n'a fait qu'effleurer ma cuisse. Un peu de chair a explosé au contact de la balle, mais le muscle n'est pas touché, c'est l'essentiel. Ma peau est légèrement brulée. Cependant cette petite merde fait un mal de fou. Toreto m'a donné un truc pour me calmer, et je crois que c'est de la drogue. Pourquoi je pense à ça ? Parce que je suis dans les vapes.

- Pourquoi tu le fous en rogne ? demande Ramirez en m'épongeant la jambe couverte de sang.

Toreto entre dans la salle, il m'apporte un verre d'eau. Il a l'air vraiment désolé pour moi. Enfin quelqu'un avec un cœur. J'attrape le verre et manque de le renverser mais Toreto me le reprend des mains à temps. Mes mains sont si légères que je ne les sens plus. Je ne sais pas si c'est bon signe ou mauvais. Toreto tient le verre à ma place quand je bois. Ensuite, je réponds à Ramirez.

- Je ne fais rien du tout !

- Bon, alors tu n'as juste pas de chance.

- Ce petit con, mérite d'aller voir un psy ! Je ne sais pas qui s'est chargé de son éducation mais il faut revoir le programme !

- Crois-moi, tu ne voudrais pas discuter avec ses parents.

- Il ne peut pas me tuer, ce bouffon ! crié-je.

- Tu ferais mieux de te taire, me conseille Toreto. Sinon il risque de venir finir le travail, étant donné dans l'état où tu nous l'as mis.

- Qu'il vienne, j'en ai marre...

Je fonds à nouveau en larmes. Je m'essuie le visage mais cela ne sert à rien, il est trempé. Les garçons ne parlent plus. Leur silence est pesant. Je jure que depuis que je suis par terre, je ne pense qu'à ma mort. Cela réglerait mon problème, je serais libre. Morte, mais libre.

Ramirez m'annonce que j'arrête de travailler pour ce soir et que je ne descends pas au dortoir. Apparemment, je vais aller dormir dans une chambre avec un vrai lit. J'accepte. Je tente de me lever, mais je ne sens plus mes jambes non plus. 

- Laisse-moi faire, je vais te porter ! annonce Toreto.

Il me soulève comme si j'étais une plume. Ramirez marche devant nous. Ma tête est posée sur l'épaule de Toreto, mes yeux sont en train de se fermer. Nous montons au troisième étage. J'espère que je ne vais pas dormir ici, ça me dégoûte. Mais on ne s'arrête pas, nous allons vers une porte au fond du troisième étage. La porte donne sur des escaliers, qui tendent vers un quatrième étage. Je ne savais pas qu'il y avait un autre étage.

- Je veux des bonbons, dis-je sans raison.

- Tu lui as donné quoi ? demande Ramirez.

- Des amphétamines.

- Très bonne idée, voyons.

On passe une autre porte et c'est un genre de grand studio spacieux. Ramirez soulève le drap, Toreto me dépose délicatement. C'est super confortable ! Je touche les draps en soi.

- Demain, évite de parler à Elias. Ce conseil te sauvera peut-être ton autre cuisse, me dit Ramirez en se foutant de ma gueule.

Je rigole deux secondes avant de m'énerver à la vitesse d'un éclair.

- Il m'a embrassé ce bouffon ! crié-je dans mon lit en parlant de Rojas.

- Ah, voilà pourquoi il est en rogne !

Les deux garçons rigolent. Je n'ai pas compris la blague. Toreto me recouvre avec le drap et les garçons sortent de la chambre. En quelques secondes, je m'endors.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant