Une balle pour toi

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DANAE

J'ouvre les yeux et je comprends directement où je suis. On m'a emmené à l'hôpital. Je porte un masque à oxygène.

Valentino est assis sur une chaise à côté de moi, il me tient la main. Je bouge pour me redresser un peu. Il lève la tête. Je tente de retirer mon masque.

- Mon coeur, ne le retire pas.

Je le retire contre son avis. Il appelle un médecin qui fait le point avec moi. Je manquais d'oxygène car j'ai respiré trop de fumée. On me demande comment tout cela a pu arriver, mais je décide de garder le silence.

Quand nous nous retrouvons à nouveau à deux, je refuse de répondre aux questions de Valentino.

- Tu veux que je te dise un truc, Danaé.

- Vas-y.

- Tu me mens.

Je ne réponds pas à son accusation. Je le regarde faire les cents pas devant mon lit, puis il s'arrête pour me parler.

- Tu as respiré de la fumée. Je me suis dit : qu'est-ce qu'elle a foutu ?! Où est-elle allée pour respirer de la fumée ?! J'ai cherché un incendie. Et c'est dommage pour toi, il n'y en a qu'un seul qui s'est déclaré ce matin ! DANAE, DONNE-MOI DES EXPLICATIONS !

- JE N'AI RIEN A TE DIRE !

Il me parle des garages et cherche à comprendre ce que j'ai fait là-bas, mais je ne veux rien lui dire. Il veut absolument savoir.

- Je m'inquiète pour toi, avoue-t-il calmement.

- Je vais très bien.

- Dans un lit d'hôpital ? Permets-moi d'en douter.

- Tu refuses de me dire ce que tu sais sur l'Opération Paris alors je ne te dirais rien.

Valentino reste silencieux. Je n'ai pas tort, il le sait. Je ne lui ai jamais autant tenu tête que ces dernières semaines. Je sais que ça le rend dingue.

Je ne peux pas lui parler de Ramirez. J'ai peur de mettre sa vie en danger, tout comme Elisa. Je ne dois pas parler de Harry et de son nom qui figure sur la liste que j'ai lu dans le dossier.

Toute cette affaire mène à la mort et à Valentino.

Tout ce qui comptait était que je retrouve Ramirez et Elisa. Sauf qu'ils sont dans une affaire qui les dépasse et elle finit par me concerner car elle touche à Valentino.

Des gens veulent sa mort. Beaucoup de gens.

Et je ne peux pas l'ignorer.

- Faisons un pacte, dis-je.

Valentino me regarde. Je suis très sérieuse, j'ai une idée derrière la tête.

- Parle, ordonne-t-il.

- Je ne parle plus de l'Opération Paris et tu me laisses une semaine.

- Pourquoi faire ?

- J'ai des choses à régler. Et ne me demande pas quoi. Je ne veux pas que tu me suives, ni que tu cherches à découvrir quoi que ce soit. Une semaine de liberté totale.

Il grimace mais je lui donne ce qu'il veut s'il accepte. Je n'évoquerai plus cette opération puisqu'il ne veut pas en entendre parler.

- Très bien. Ta semaine commence maintenant.

Valentino quitte ma chambre. La discussion est terminée et il croit avoir gagné.

J'ai joué sur les mots. Dommage que Valentino n'ai toujours pas compris que j'adore faire ça. J'ai dit que je ne parlerai plus de cette opération, mais pas que je ne découvrirai pas par d'autre moyen.