Chapitre 49

953 54 14
                                    

Il y a toujours de l'espoir dans les moments les plus sombres... C'est ce qu'on dit pour faire croire que la vie a encore une chance à nous donner. Mais qu'en est-il lorsqu'on a épuisé ses chances ? Quelqu'un a-t-il la réponse ? Parce que je n'en vois qu'une.

Il faut en finir.

...

Quelques heures avant.

Ivanna. Entendre mon prénom dans la bouche d'Elias me fait l'effet d'un électrochoc violent qui me réveille et fait disparaître tout l'alcool de mon sang. J'ai la tête sur les épaules, consciente de tout.

Les mensonges ont frappé à la porte plusieurs fois, j'ai refusé de les laisser entrer. Mais ils sont entrés quand même.

Je ne peux pas m'enfuir. Il va falloir que je m'explique, que je sois la plus convaincante. Elias entre dans son bureau, je fais pareil.

Lisa est dans le bureau d'Elias. Quelque chose va définitivement mal. Je jette un œil à Elias, ses poings sont serrés comme s'il voulait en découdre à ma main nu pour extérioriser sa colère. Il ne croise pas mon regard, c'est volontaire, il l'évite. Il se penche vers le bureau où est posé un tas de documents. Je ne m'approche pas, je sais très bien ce qu'il y a.

Elias prend une photo que lui donne Lisa, elle n'était pas dans le dossier. Lisa a dû faire ses petites recherches. Elias prend la photo entre ses mains, il la regarde pendant un long moment. Je suis derrière, je ne vois pas l'expression qu'il a sur le visage.

Je ne sais pas si j'ai encore une chance de me sauver. Il se tourne brusquement, ses yeux passent de la photo à moi faisant plusieurs aller et retour.

- Donc tu es blonde ? fait remarquer Elias.

Ma voix reste muette. Il me regarde sans une once de pitié.

- Je lui ai teint les cheveux il y a quelque temps, déclare Lisa.

Quelle traître ! Cette pétasse m'avait juré de ne rien dire. Elias ne semble pas surpris de découvrir un nouveau mensonge. Je perds toute sa confiance, je le sens. Il ne me pardonnera jamais...

Il prend toutes les autres feuilles et prend le temps de toutes les regarder. Je ne m'y oppose pas. Je le laisse faire. Encore une fois, j'aimerais parler mais je n'arrive pas à trouver les mots. Alors je reste silencieuse et attends mon jugement.

- Ivanna Romanov... Romanov... Une russe, dit-il. Putain, une Romanov !

- Tu te répètes.

Putain, Danaé ! Tu retrouves ta voix et la première chose que tu dis est insultante. Je ne changerai jamais. J'aggrave mon cas toute seule.

Elias fronce les sourcils. Il me lance un regard qui me poignarde en plein cœur.

- Tu oses parler ?

Je ne réponds rien.

- Si tu es une Romanov, tu n'as pas grandi avec ton père. Tu ne l'as sûrement pas connu, tu m'as menti.

- Je connais mon père, dis-je en le regardant dans les yeux. J'ai obligé ma mère a le faire entrer dans ma vie, mais il a toujours été absent. Il ne s'est jamais occupé de moi.

- Tu m'as quand même menti. Et ta mère ? Qui est-ce ?

Je prends une grande inspiration. Je lui demande son téléphone, il est méfiant mais il accepte. Je refais la même manipulation que tout à l'heure pour chercher le numéro de ma mère.

Quand son nom s'affiche sur l'écran, je rends le téléphone à Elias pour lui faire voir. Il explose de colère et jette le téléphone au sol qui se brise.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant