Chapitre 46

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- Tu sais qu'il va falloir qu'on communique quand on sera à Amsterdam ? dis-je en suivant Elias jusqu'à la voiture.

Il fait encore nuit, mais l'équipe a décidé de partir maintenant. Elias n'est pas d'accord avec mes choix. Ce qu'il ignore, c'est que je fais ça pour le garder, mais je ne peux pas le lui dire.

A la fin de l'appel avec son père et de ma discussion avec Diego, j'ai réveillé Elias lui disant qu'on partait pour Amsterdam. Autant dire qu'il n'a pas apprécié la blague. Il refuse de me parler depuis la fin de la conversation.

...

- Elias, réveille-toi.

- Laisse-moi dormir...

- On n'a pas le temps pour ça.

Elias ouvre les yeux quand je le secoue et que je lui parle un peu plus méchamment. Je suis assise sur le bord du lit, j'ai encore les yeux humides et les mains tremblantes. La lampe de chevet est allumée, Elias constate directement mon état. Il attrape mon visage et essuie les larmes.

- Pourquoi tu pleures ? demande-t-il.

Je ne trouve pas la force de dire un mot de plus. Je me jette dans ses bras, ma tête sur sa poitrine et me serrant contre lui. Elias ne comprend pas ce que j'ai. Ses bras mettent quelques instants avant de m'entourer.

- Dis-moi ce que tu as, Danaé.

Je reste blottie sans répondre. Je suis montée dans la chambre en pensant que j'allais réussir à lui dire mais je me suis surestimée. Il faut que je franchisse le premier pas, le reste viendra tout seul. Je mets autant de temps à lui dire car je connais déjà sa réaction. Nous allons nous disputer.

Je prends une grande inspiration, m'écarte et balance l'information.

- J'ai dit à ton père que je n'allais pas lui donner les codes. J'irai moi-même voler la drogue et lui rapporter.

- Non, tu ne vas pas faire ça !

Elias me bouscule et se lève. Je reste assise sur le bord du lit de peur que la dispute ne dégénère et que je m'évanouisse.

- Je n'ai pas le choix ! Ce n'est rien de grave, dis-je.

- Et tu veux que je te crois, alors que tu viens de pleurer devant moi.

Je me lève et attrape sa main. Il la retire avant de reculer d'un pas. Il ne comprend pas mon revirement de position, mais je ne peux pas non plus lui dire tout. Je ne peux pas avouer que je fais ça pour que son père ne révèle pas que je m'appelle : Ivanna Romanov.

- Je croyais qu'on s'était mis d'accord pour ne pas le faire. Et Valentino ?

- J'ai changé d'avis.

- Pourquoi ?

- Parce que je veux nous protéger...

Elias se laisse adoucir, ses yeux sont transparents au niveau de ses émotions. Je ne mens pas totalement, puisque je veux vraiment nous protéger. Notre couple, plus exactement. Elias s'approche, prend mon visage entre ses mains. Il essuie mes joues humides. Il n'aime pas me voir comme ça. Elias tente de me convaincre.

- Renonce et on s'enfuit pour échapper à mon père.

C'est plus beau qu'une demande en mariage et j'aurais rêvé d'accepter. Mais non.

- Trop tard, Elias. J'ai pris ma décision. J'y vais avec ou sans toi...

Il me lâche. Elias a compris qu'il n'y avait pas de négociation possible.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant