Chapitre 36

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Elias arrive dans la chambre avec la boîte qui contient le cadeau de Lisandre Lucciani. Il a essayé toute la journée de me convaincre que c'était une bonne idée de mettre ce cadeau, cela apaisera les tensions. J'aurais pensé que Elias aurait fait une crise de colère en voyant le cadeau de Lisandre, mais il a l'air drôlement calme. Je lui ai pourtant montré le couteau avec mon nom sur la lame, qui est une menace. Il n'a rien dit. Je dois juste porter cette robe, d'après lui. Je ne suis pas du même avis, ce n'est pas une surprise. Je ne veux pas être la poupée de Lisandre.

- Tu mets la robe, Danaé.

- C'est un ordre, Rojas ?

Il lève les yeux au ciel et balance la robe sur le lit. Cela atterrit sur mes pieds comme je suis allongée. Je pousse la boîte avec mon pied pour la voir tomber.

- Ne commence pas, grogne-t-il.

- Je commence à faire un caprice si je veux.

- Très bien.

Elias quitte la chambre en claquant la porte. Mon cœur sursaute. Je suis énervée contre Elias, qui lui est énervé contre moi. C'est très ironique. Je respire lentement pour me calmer.

Je me lève du lit et pars à sa poursuite ! Il fait à qui sa crise d'ado ?! Je tente de le rattraper dans le couloir. Je l'appelle mais il ne se retourne pas. Je finis par attraper sa manche.

- Elias ! Arrête-toi !

Elias s'arrête d'un seul coup. Je me cogne à lui, un vrai mur de brique. Sa main attrape mon menton et me force à le regarder dans les yeux. Je n'arrive pas à croire que j'ai le culot de lui crier dessus. Il est terrifiant.

- Parle, grogne Elias.

- Je ne veux pas mettre cette robe, parce que j'ai l'impression que Lisandre peut décider de mon sort, qu'il essaye de me transformer en sa jolie poupée. Je ne suis pas d'accord avec ça.

C'est bon, j'ai fini mon speech. Maintenant, j'attends sa réponse. Ses yeux déraillent légèrement de leur trajectoire et finissent sur mes lèvres. Embrasse-moi...

Il me lâche le visage et me pousse pour passer. Il retourne dans la chambre sans me donner d'explication. Je le suis pour voir ce qu'il fait. Je le découvre assis sur le bord du lit, il m'attend. Il ordonne de fermer la porte, j'obéis. Son regard me brûle la peau.

- Elias, tu peux me répondre...

Il fait exprès d'ignorer mon appel, il essaye de m'atteindre par le mental. Ses mains sont posées sur ses genoux, il remonte sans discrétion ses mains sur ses hanches au niveau de sa ceinture. Ses yeux passent de moi à sa ceinture, puis reviennent sur moi encore plus chargé d'intensité. Je ne sais pas si je dois avoir peur. Il élève la voix, et c'est celle du diable.

- A toi de me convaincre.

Sa voix rompt le silence. Il veut que je le convainc. Je lâche un rire nerveux, parce qu'il me propose qu'une seule manière de le convaincre... Elias retire sa ceinture. C'est indécent. Ma bouche est sèche et mes mains tremblent. Où est passé mon courage ?

- C'est du chantage, dis-je du bout des lèvres.

- Il n'y a pas de négociation possible. Retire ta robe.

J'ouvre la bouche pour répondre, mais je la referme aussitôt en sentant que je vais bégayer. Elias ne rigole pas. Il est vraiment en train de suggérer qu'on baise pour que je ne porte pas cette robe. Je suis outrée mais le pire... est que je suis tentée. Ce gars m'agace. J'ai une affreuse envie de croiser les jambes quand je pense à retirer ma robe. Elias râle parce qu'il n'aime pas attendre.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant