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DANAE

Cinq mois avant.

Cela fait un mois que je suis revenue d'Espagne. Elias m'avait abandonné, et Valentino m'avait récupéré en milles morceaux.

Un mois de malheur où la seule chose que j'ai comprise était que l'amour faisait mal. Ce n'est pas un joli film où il y a un happy ending. Les sad end existent et les mensonges aussi.

Je m'étais brusquement réveillée en pleurant, me rendant compte que j'étais forcément destinée à une sad end. Je devais vivre avec.

Et pour ça, il fallait que je sois seule. J'ai quitté l'Allemagne après avoir supplié Valentino, je devais retourner en France pour prendre du recul. Cela faisait bientôt une semaine que j'étais partie sans appeler une seule fois Valentino.

Un soir, je marche dans les petites rues de Paris. Les cafés sont animés, les gens profitent de leur soirée. Je mets mon bonnet, puis mon écharpe parce qu'il fait vraiment froid dehors.

J'ai eu l'impression d'être suivie toute la journée. C'est une sensation vraiment désagréable. Cette fois, lorsque j'attends au feu rouge. L'intuition se confirme quand je vois un visage trop familier de l'autre côté de la route.

- Mamam...

Une femme blonde, qui lui ressemble, est en face de moi. Dès que je pose mon regard sur elle, je la vois prendre la fuite. Je m'apprête à traverser la route pour poursuivre cette femme et vérifier s'il s'agit de ma mère mais on m'arrête.

Une main vient d'attraper la mienne.

Je me retourne et oublie tout ce que je viens de voir. Valentino est en face de moi. Je souris et je n'arrive plus à parler. Qu'est-ce qu'il fait là ?

- Danaé, je...

- Tu es là ? Je ne rêve pas ? dis-je d'une voix tremblante.

- Tu ne rêves pas.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Tu me manquais.

Je ne réponds pas, je me contente de sourire. Maintenant qu'il est là, je me rends compte qu'il m'a manqué. Je fais alors un geste inattendu. Je n'ai pas eu le moindre contact avec un homme depuis un moment.

Valentino pouvait à peine me tenir la main quand j'étais en Allemagne. Le contact m'était devenu insupportable, pourtant pour la première fois, je me jette dans les bras de Valentino. Je le colle à lui et je sens qu'il est surpris. Il n'ose pas poser ses mains sur moi.

- Je suis tellement contente que tu sois là ! dis-je.

- Danaé, est-ce que...

- Tu peux poser tes mains.

Je savais ce qu'il allait demander. Je le regarde dans les yeux, il a l'air heureux. Ses mains se posent délicatement dans mon dos.

- Est-ce que tu vas bien ? demande-t-il.

- Je crois que ça va mieux.

Il caresse mon dos et mes cheveux. C'est la première fois depuis un mois qu'un contact physique ne m'est pas insupportable.

- Danaé, je veux t'emmener quelque part.

- Où ça ?

- Tu verras, dit-il en caressant mon visage.

Valentino m'indique le chemin, il n'ose pas me prendre la main. J'ai envie de le faire, alors je lui attrape la main sans le prévenir. J'ai l'impression que ce séjour en France me fait du bien.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant